Deux mondes {ErenxOc}

Chapitre 31 - De médecin à soldat

"On aura besoin du pouvoir de nos titans, mais aussi de tout votre arsenal. Compris ?"

Annie venait le briser le silence, qui allait presque devenir pesant s'il continuait quelques minutes de plus. Je me tournai vers Armin, Jean, Mikasa et Conny, qui avaient soudain le regard fuyant.

"Ben, quoi ?" questionnai-je, confuse.

"C'est pas une bonne idée." répliqua Conny.

"Pourquoi ?" insista Annie, le regard toujours aussi impassible.

"En attaquant sans discernement, on risquerait de tuer par erreur les membres du clan Azumabito." se justifia Mikasa.

"Ouais, voilà !" renchérit précipitamment Conny.

Je savais qu'ils mentaient. Ça se voyait. Mes sourcils se froncèrent, mais je préférai simplement écouter d'une oreille attentive plutôt que d'ouvrir la bouche.

"Et alors ? rétorqua Annie à Mikasa. Ils sont peut-être de la famille éloignée, mais de notre point de vue, ce sont juste des ennemis !"

De la famille éloignée de Mikasa ?

Décidément, j'en apprends tous les jours.

"Erreur, Annie, s'interposa Peak, le corps toujours à moitié dans son titan. On a besoin d'eux, ce serait très fâcheux qu'ils meurent. Elle se tourna vers Onyankopon. N'est-ce pas ?"

"Oui. Piloter l'hydravion, ça doit être dans mes cordes, mais sans leurs mécaniciens, pas moyen que ce coucou s'envole. Là, il stationne dans le port avec ses ailes repliées, parce que c'était plus simple pour le remorquer durant la traversée. Et évidemment, il ne suffit pas de les déployer pour pouvoir prendre les airs. Initialement, il était prévu de le mettre dans un hangar pour effectuer les opérations de maintenance et ensuite, on aurait dû suivre une formation de vol, avant de pouvoir se mettre aux commandes."

La mission s'annonçait compliquée. Je jetai un regard à Jelena, assise derrière le mercenaire. Depuis qu'elle avait craché son venin, ce dernier soir, elle avait sombré dans un mutisme déstabilisant. Cette femme me faisait peur autant qu'elle ne m'inspirait pas confiance. Et en plus, je lui vouais une haine inconsidérable.

"Combien de temps ça prendrait, tout ça ?" demanda Reiner.

"Aucune idée. Ça dépend des Azumabito."

Mikasa poussa un soupir, préoccupée, ce qui fit reprendre Annie.

"Ok... En gros, on devrait assurer la protection des Azumabito pendant qu'ils préparent le bouzin, et en plus de ça vous aimeriez qu'on évite de faire des morts dans le rang adverse. C'est ça l'idée ?"

Je me tournai vers les quatre soldats, qui ne pipaient mot, en attendant la moindre réaction de leur part. Je ne comprenais pas. Certes, les pro-Jäger venaient de l'île du Paradis. Mais jusqu'alors, j'étais certaine qu'ils étaient prêts à se salir les mains pour survivre et retrouver Eren.

"Ben, on préfèrerait ouais... On a fait nos classes avec tous ces gars, quand même..." expliqua Jean.

J'étais consciente que ce n'était pas facile. Mais c'était une obligation. Une contrainte pour avancer. Ça ne me plaisait pas non plus, loin de là, mais il fallait le faire.

"Très bien. On procède comment alors ?"

Tout de même, Annie n'y va pas de main morte.