[SUITE DE NOS IMPARFAITS - TOME 1]
Après cinq années passées à Londres, Isaac est prêt à retourner en Californie et récupérer Zoe. Car s'il y a bien une chose qu'il ne sait pas faire, c'est abandonner. Encore moins celle qu'il aime. Changé, il se se...
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Je ne déteste pas Joshua. C'est l'impression que ça donne, on ne se parle presque jamais, mais je l'aime quand même. Il est comme mon frère, même si nous nous sommes perdus en cours de route. Je ne lui en veux pas de sa jalousie au lycée, du fait qu'il pensait que je lui piquais son foyer, son père, sa vie en allant vivre chez Alex. Je sais que ça lui ait passé, et nous avons décidé de passer à autre chose, plusieurs mois après mon départ à Londres. Néanmoins, je vois bien qu'il a toujours du mal à venir me parler. Il y a ce malaise entre nous à chaque fois que nous nous retrouvons seuls. Ni l'un ni l'autre ne sait quoi faire.
Je voudrais que ce week-end nous aide, et tant pis si c'est moi qui dois faire le premier pas. Comme le dit si bien Zoe, nous sommes des adultes, et nous devons aller de l'avant. Je compte bien appliquer son conseil avec mon cousin, Andrew et Adam. Même si avec les deux derniers, les choses se sont presque totalement arrangées. Stuart ça reste à voir. Je dois être certain qu'il n'est pas comme son frère.
— On a vu sur le lac !
Je pose nos valises au bord du lit et m'approche de Zoe qui vient d'ouvrir la porte du balcon pour aller dehors prendre l'air. Même de dos, elle est magnifique. Ses cheveux bruns tombent en cascade, et ses épaules sont détendues. J'ai remarqué qu'elle était souvent crispée, dernièrement.
En la voyant si calme, je ne peux m'empêcher de l'enlacer par derrière en posant ma tête sur son épaule. Elle lâche un soupir, et je distingue un sourire sur ses lèvres.
— Magnifique, tu ne trouves pas ? me demande-t-elle.
— Très.
Un rire lui échappe, aussi doux qu'une brise en plein jour d'été. Elle sait que je suis trop concentré sur son visage pour admirer la vue face à nous.
— Tu devrais vraiment regarder le lac, Evans. T'auras le loisir de me regarder pour le restant de tes jours...
Elle ne rajoute rien, et j'ai encore plus de mal à décrocher mes yeux d'elle. Moi qui pensais qu'elle essayait de mettre de la distance entre nous ces derniers temps, j'étais dans l'erreur la plus totale. Zoe ne m'avouerait pas ça si elle pensait me quitter.
— Tu peux répéter ?
— Répéter quoi ? murmure-t-elle, feignant d'être perdue.
— Tu sais très bien quoi. Redis-le-moi. Je veux être certain que mes oreilles ne me jouent pas des tours.
Elle incline sa tête vers moi, de sorte à ce que je puisse voir tout son visage. Ses yeux brillent d'un éclat que je ne lui connais que trop bien, un mélange d'envie et de crainte. Pourtant, son sourire respire la quiétude.
— T'auras le loisir de me regarder pour le restant de tes jours. Maintenant, re...
Mais je l'interromps par un baiser. C'est doux, et j'ai l'impression que notre amour se ressent encore plus que si nos langues se titillaient et que nos mains se baladaient sur nos corps. Je voudrais ne plus jamais quitter ses lèvres. Pourtant, je me détache de sa bouche. J'ai besoin de regarder son visage, il n'est presque jamais aussi détendu. Comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
