[SUITE DE NOS IMPARFAITS - TOME 1]
Après cinq années passées à Londres, Isaac est prêt à retourner en Californie et récupérer Zoe. Car s'il y a bien une chose qu'il ne sait pas faire, c'est abandonner. Encore moins celle qu'il aime. Changé, il se se...
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Oublier est impossible. Je sens encore son odeur de lessive, sa bouche se baladant sur mon corps et me faisant oublier mes cicatrices parce que je me sentais belle sous ses baisers. Si je ferme les yeux, je replonge dans les siens, et je touche du bout des doigts sa peau blanche et douce.
Je ne peux pas oublier Levi, je n'en ai aucune envie. Il a fait partie de ma vie, et c'était une année si belle à ses côtés que j'espère m'en rappeler tous les jours. Cependant, Isaac me fait du bien, et j'ai autant envie de lui que lui de moi. Je ne trompe pas Levi, il n'est plus là. Il voudrait que j'avance, et avancer ne veut pas dire l'oublier. Et puis, j'ai bien plus à me reprocher que la nuit que je compte passer avec Isaac.
— On peut toujours faire marcher arrière, si tu veux.
— Pourquoi ? demandé-je en entrant dans l'ascenseur. Aurais-tu la frousse, Evans ?
— Pas du tout.
Cette voix me fera toujours le même effet, stimulant et renversant. Comme lorsque je me glisse dans des draps froids. C'est désagréable au début, je tremble, mais j'en redemande. J'aime sentir mes poils se hérisser avant de sentir cette vague de chaleur s'étendre en moi. J'ai l'impression que ça me ravive. La voix d'Isaac, c'est pareil. Elle me ranime.
Sa main, toujours aussi âpre, vient se poser sur ma joue et il caresse ma pommette avec son pouce. Je déglutis, avec la folle envie de le supplier de me toucher, encore et encore. De m'embrasser jusqu'à ce que j'en meure.
Son torse frôle ma poitrine, et je sais que si je ne m'éloigne pas, il va m'embrasser. Ma bouche brûle sous son regard, et j'attends avec impatience qu'il y pose la sienne.
— Je suis même impatient à l'idée de passer ce moment avec toi, murmure-t-il d'une voix rauque à mon oreille. Comme avant, mais en dix fois mieux.
N'y tenant plus, mon cœur s'enflammant entre mes jambes sous le toucher et la voix d'Isaac, je l'embrasse. C'est aussi violent qu'une tempête, et mes sentiments jusqu'ici enfouis me foudroient tel un éclair. Je l'aime encore, c'est une certitude. Pourtant, je me refuse à le lui dire.
Isaac me plaque contre la paroi de l'ascenseur sans que sa bouche ne quitte la mienne. Notre baiser est déchaîné parce que nous savons que nous n'avons que peu de temps avant que les portes ne s'ouvrent. Je n'ose même pas toucher Isaac par peur de ne pas réussir à m'en détacher, ensuite.
L'ascenseur finit par s'arrêter et avec, notre baiser. Isaac a du mal à se séparer de moi, son front reste soudé au mien. Puis les portes s'ouvrent, et sa main glisse dans la mienne. Pour la première fois depuis cinq ans. Je me souviens comme j'aimais entrelacer mes doigts aux siens et caresser ses paumes rugueuses. J'aime toujours autant.
— J'aime quand tu caresses ma paume, dit-il.
J'aime aussi. Tout comme j'aime contempler ses lèvres gonflées par nos baisers.
