Jeu insensé

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Kagami

Une question m'était restée en tête lors de la courte discussion que j'avais eu sur le trajet du lycée avec Aomine. Je me rappelais précisément ce qu'il avait dit: " Quel avenir ? Je n'en ai plus".
Ces paroles m'avaient surpris. Aomine, que je voyais toujours souriant et taquin était il si différent de ce qu'il montrait? J'y avais réfléchis  longuement durant ma première heure de cours mais comme la raison ne parvenait pas jusqu'à moi, j'avais finalement abandonné l'idée de passer une journée tranquille dans ma salle de classe. Lorsque la sonnerie annonçant la fin du premier cours avait retentit, j'avais couru jusqu'au toit où je pus voir le champion dans une situation... A laquelle j'aurai préféré ne jamais assisté. Il était en train de se faire du bien, les yeux rivés sur un magasine.

J'avais alors détourné le regard le temps qu'il finisse son affaire mais les sons m'avaient atteints et j'en fus véritablement gêné. Finalement, Aomine me proposa de rester à ses côtés pour le restant de la matinée. D'abord hésitant, je finis par poser mon sac et m'allonger sur le toit du lycée, observant les nuages d'une infinie splendeur présents dans le ciel.

Un silence s'était installé entre nous, mais pas l'un de ces silences gênants. Non, plutôt le silence paisible qui nous detendait. Il dût s'écouler environ une heure avant que je ne me retourne vers l'as du basketball pour lui poser cette question qui me taraudait l'esprit

-Que veux tu dire par: je n'ai pas d'avenir ?

Il se tourna vers moi, le yeux écarquillés de surprise. Il ne devait pas s'attendre à ce que je retienne cette petite information qu'il avait laissé échapper à l'aurore. Par dessus tout, il ne semblait pas comprendre pourquoi cette phrase me perturbait - elle tant. Finalement, il reprit son air impassible et me dévisagea.

-Ce ne sont pas tes oignons Bakagami ! Je n'ai aucune putain de raison de répondre à ta question! De plus, je ne vois pas ce que tu ne comprends pas dans: je n'ai pas d'avenir. C'est pourtant une phrase simple, non ?

Je soupirai face à cette réponse. Ce n'était bien sûr pas celle que j'attendais mais je ne pensais pas non plus en avoir une meilleure. Je commençais enfin à cerner le caractère du bleuté et il ne comptait pas parler de si tôt. Il fallait dont que je trouve un moyen de lui faire dire ce qu'il avait sur le coeur.

-Tu as raison. Tu n'as aucune obligation de répondre à ma demande. Mais sache que cette phrase n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd et je compte bien connaître la raison de l'emploi de ces mots. Et pour ton information, j'ai bien compris la signification de tes dires. Je veux simplement savoir ce qu'il s'est passé dans ton passé pour pouvoir déclarer que le futur t'a abandonné...

Le basané s'était tu et regardait désormais devant lui. Il semblait assez réticent à me parler de son passé. Cela devait être douloureux pour lui d'en parler. J'étais triste de ne pas en savoir plus, mais je ne voulais ni le contrarié, ni le forcer à dire le fond de sa pensée. Et puis... Je tenais à la vie quelque part. Aomine n'était qu'un inconnu pour moi et j'ignorais la raison pour laquelle je cherchais à comprendre cet homme désagréable. Peut être parce qu'il me semblait ne pas être celui qu'il prétendait être ? Bah... Au pire, ce n'est vraiment pas mon problème. Je devrai arrêter de me faire du soucis pour un idiot comme lui.

Une nouvelle demie heure s'écoula dans le silence le plus total. J'observais toujours le ciel tandis que le métisse traînait sur son téléphone, l'air vague. Puis finalement, la matinée se termina sans que nous ne nous adressâmes de nouveau la parole.

Midi sonna. J'avais faim, et je ne semblais pas être le seul. Nous sortimes tour à tour nos bento avant de commencer notre repas, toujours unis dans cet étrange silence. Je jettai de temps à autres des coups d'oeil vers Aomine, mais j'avais l'impression de l'avoir perturbé et il semblait se remémorer de vieux souvenirs. Il s'en était même arrêter de manger. Il posa son bento sur le sol puis se tourna vers moi en soupirant. Il avait l'air las et épuisé.

-Très bien, tu l'auras voulu Bakagami. Mais ne t'attends pas à une histoire toute rose, compris ?

Je hochais affirmativement la tête, très attentif à tout ce que le basané pourrait me donner comme informations sur lui.

-Bon, vu que tu as l'air d'accepter, je te demanderai de te taire jusqu'au bout. Maintenant commençons... Par où commencer...? Eh bien... La première chose à savoir est que Momoi, notre entraîneuse, est en réalité mon amie d'enfance. C'est avec elle que j'ai découvert le basketball. Et déjà ça, ce n'est pas rien. Contrairement à ce que les gens peuvent penser, je n'ai pas commencé le basket en étant supérieur aux autres. J'ai dû beaucoup m'entraîner avant de parvenir à mon niveau actuel. Je suis véritablement rentré dans un club de basketball pour la première fois au collège Teiko dès ma première année et j'ai rejoins la place des titulaires au bout d'à peine deux mois avec les autres nouveaux. Finalement, la Génération Miracle se créa et l'équipe joueuse ne fut composée que de Rookies cette année là. Rookies au talent exceptionnel, qui dépassait l'entendement. Lors des affrontements contre d'autres équipes, nous gagnions et c'était un véritable plaisir de fêter nos victoires... Mais rapidement, plus personne ne fut capable de nous affronter dignement. Nos niveaux respectifs continuaient d'augmenter, créant des inégalités et des tensions entre nous. Et je perdis au cours de la deuxième année de collège le plaisir de jouer au basket. Plus personne n'était capable de m'arrêter, pas même mes propres camarades. Nous nous arrangions même pour écrire le score avant le début de match. Et la mise en place de ce dit score n'était pas bien compliqué. Pour remédier à cela, je découvris rapidement l'envie des plaisirs... Charnels et c'est ce qui me permis de continuer. Tu dois te dire que la troisième année de collège, c'est trop tôt, pas vrai ? Mais ce sport, dont je pensais faire mon métier lorsque je n'étais qu'en primaire, me dégoûte aujourd'hui. Je le hais. Mais quelque part, je sais que si je continue d'y jouer, c'est dans l'espoir de rencontrer une personne capable de me vaincre. Ou au moins, de me donner un doute quant au résultat final d'un match. Un adversaire redoutable, qui me rendrait ma combativité d'antan et avec lequel je me donnerai à fond. Qui me rendrait tout espoir d'avenir,même infime. Celui ou celle qui saurai me rendre l'envie de me battre... Mais bon, peu m'importe aujourd'hui. Je n'ai pas d'avenir, et c'est tout. Je me suis fais une raison et je ne vois pas de raison de m'en plaindre. Je ne joue plus qu'au basket pour ne pas décevoir Moimoi.

Suite à cela, Aomine me déclara qu'il allait se reposer et il se détourna puis ferma les yeux pour s'endormir quelques temps plus tard. Quant à moi, j'avais désormais un but précis à atteindre au sein du club de basketball. Devenir numéro un du Japon et aider mon coéquipier à redevenir celui qui aimait le basket. J'avais l'impression que cette perte de confiance dans le sport qu'il aimait tant l'avait ruiné et il me semblait être dans un cercle perpétuel de douleur personnel. Je voulais l'y en sortir.

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Hello ! J'espère qu'une fois de plus ce chapitre vous aura plus ! Merci de me suivre jusque là, et j'espère que vous continuerez. L'histoire avance et Kagami a pris une grande résolution. Malheureusement, elle ne sera pas simple à tenir. Croisons les doigts pour que Aomine n'ai pas à subir une nouvelle déception...

Aokaga - Un Amour ProdigieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant