Amour Naissant

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Kagami

Le week-end en compagnie des membres de la Génération Miracle s'était finalement terminé, et j'étais déçu de ne pas avoir pu en profiter correctement. En effet, j'avais passé le dimanche allité. Lors de mon match contre Aomine, c'était la première fois que je réussissais à passer dans la Zone. Et ce soudain passage m'avait indéniablement exténué. Mais si je devais compter un point positif dans ce dimanche des plus tranquilles, c'est le fait que je ne m'étais pas retrouvé seul avec le bleuté depuis son étrange déclaration. Et notre retour de ce week-end paisible signifiait sans aucune doute, un retour à ma cohabitation avec Aomine. Et je ne savais pas vraiment comme y réagir.

Nous étions désormais devant le bus, qui venait de nous ramener à Tokyo. Les membres de la GM nous saluaient et partaient chacun leur tour, me laissant seul avec le bazané. Je sentais le regard de ce dernier me jauger constamment, il semblait ne plus s'en cacher. En fait... Ce n'était pas qu'il m'observait. J'avais plus l'impression qu'il me reluquait ouvertement ! Mais quelque part... Ça ne me dérangeait pas vraiment. J'avais l'impression qu'il s'ouvrait au monde, qu'il devenait lui-même et surtout, c'était la première fois depuis que je le connaissais, que je le voyais autant s'intéresser à quelqu'un, ou même à quelque chose. Ça me faisait plaisir, de le voir ainsi, vivant.

Après quelques instants à regarder à l'horizon, je me tournai vers mon colocataire, et lui offrit un sourire. Je ne savais pas encore quoi lui dire, et je n'avais pour le moment aucune réponse à lui fournir quant à sa déclaration. Mais chose certaine était que je l'appreciais. Bien sûr, quand il s'était confessé à moi, j'avais d'abord été surpris. Surtout que, de ce que je savais de lui, c'était un fameux coureur de jupon qui ne ratait aucune occasion d'avoir un bon coup. Mais cette surprenante découverte ne me dérangeait pas le moins du monde. Et je voulais le lui faire comprendre. Bien que je n'en avais pas les mots, j'espérais qu'il comprendrait par mes attitudes.

-On rentre ? Il commence à se faire tard. Et puis... Ça te dérange, si on va pas en cours demain ? J'ai pas envie.

Ao- Si on m'avait dit que j'entendrai ça un jour de la part de monsieur sérieux, je n'y aurait pas cru. Mais bon, comme tu veux. Je comptais sécher aussi, à vrai dire.

Et sur ces mots, nous partîmes en direction de la maison d'Aomine, où je vivais moi aussi.

Une fois arrivée à son domicile, Aomine partit prendre une douche. Pendant ce temps, j'en profitais pour récupérer une cannette de bière au frigo, et m'installai dans le canapé. Mes pensées vagabondèrent.

En premier, elles se dirigèrent vers le weekend que nous venions de passer. J'avais trouvé ce moment agréable, et les joueurs de la Génération Miracle particulièrement incroyables. Leur réputation n'était plus à faire, et prenait tout son sens, lorsqu'on les côtoyait de près.

Je pensais ensuite à Momoi Satsuki. En effet, cette dernière était venue me voir pour me parler en privé avant de nous quitter, ce soir. Elle avait à tout prix voulu me remercier. A ses yeux, j'étais le sauveur de son ami d'enfance, même si moi-même je ne me voyais pas ainsi. Apparemment, Aomine avait été dans cet état léthargique pendant un bon nombre d'années.

Aomine... Mes pensées finirent tout de même par revenir sur lui... Je l'aimais bien, c'était certain mais pouvais-je définir cela comme de l'amour...?

Si on y réfléchissait bien, c'était un homme intelligent, beau et fort. S'il ne sechait pas les cours, il serait probablement le premier de la classe, si ce n'était du lycée entier. On devait dire les choses, il n'était pas très scolaire et s'intéressait peu aux gens. C'était quelqu'un de hautain, un peu sauvageon, sans foi ni loi, et qui n'hésitait pas à pousser les autres jusqu'à leurs limites. C'était une bête sauvage, sans aucun sens de l'esthétique. Il n'avait pas non plus de compassion, et probablement peu d'amour propre, puisqu'il sautait sur tout ce qui bougeait.

Aokaga - Un Amour ProdigieuxWhere stories live. Discover now