Perturbation

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Kagami

Comment ? Comment avions nous pu en arriver là ? Pourquoi m'étais je sentis si bien, si calme à ses côtés ? Pourquoi m'étais je laissé faire ? Ce fut ce genre de question incessantes qui m'empêchèrent de dormir une bonne partie de la nuit. Et pourtant, le simple rappel des mots qu'avaient pu prononcer Aomine me rassurait. N'avait il pas dit qu'il avait aimé, que j'avais été pardonné ? Et surtout, i le me laissait loger ici. Malgré tout ce qui venait de se passer, il m'acceptait comme colocataire provisoire. C'était vraiment rassurant.

Sans m'en rendre compte, j'avais fini par m'endormir, probablement à cause de la fatigue que m'avaient provoqué nos ébats et lorsque j'ouvris les yeux pour réveiller le bleuté, je découvris avec stupeur qu'il était absent. Ou du moins, qu'il n'était plus dans le lit. N'étant d'abord pas inquiet,  je décidai de lui emprunter sa salle de bain pour me nettoyer complètement puis je fis le tour des lieux, une serviette accrochée à la taille.  Et ce fut une fois chaque pièce visité et après avoir pu confirmer qu'Aomine était bel et bien absent que je commençai à paniquer. Avait il, malgré ses mots, prit la décision de me laisser seul ici et de se trouve un autre endroit pour vivre, le temps que je sois ici ? Pour en avoir le coeur net, je décidai alors de remonter dans la chambre afin de me mettre des vêtements puis de sortir.

Tandis que je nouais mes lacets de chaussures pour enfin quitter lecture duplex dans lequel vivait initialement l'as de Tôo, j'entendis la porte d'entrée se refermer, puis la silhouette du basané apparu dans mon champ de vision. J'étais tellement soulagé de le voir revenir que je ne pus m'empêcher de soupirer de soulagement. Mais j'étais aussi très en colère qu'il soit parti sans rien me dire, alors je français les yeux avant de m'opposer à lui.

-Aomine ! Pourquoi es tu parti sans me réveiller, sans même me laisser un mot me confirmant que tu n'as pas fui!? Je commençais à croire que je t'avais mis mal à l'aise, que tu ne voulais pas rester ici avec moi et que tu étais parti chez l'une de tes call-girls...

Aomine me regardait de ses habituels yeux bleu électrique, sans émotions aucune apparente. Mais je savais aussi désormais qu'il arborait ce visage quant il est entrain de réfléchir.  Il se demandais probablement pourquoi je lui disais ça. Finalement, je l'entendis soupirer de désespoir, puis il prit la parole.

A- Ne serais tu pas le plus grand des imbéciles, Bakagami ? Ne t'ai je pas dis que tu étais le bienvenu ici, sous mon toit? Je ne t'ai pas laissé de message parce que justement, ici, c'est encore chez moi je te rappelle. Je suis tout de même libre de mes mouvements dans ma propre  demeure je pense ? A moins que cela ne te dérange ? Dommage pour toi, je me fous de ton avis. J'étais simplement parti faire des courses tu sais? Maintenant que tu vis ici, vu que tu manges comme trois, il fallait bien que j'achète de la nourriture. Et je ne vois pas non plus pourquoi je serai allé ailleurs.

Je l'entendis soupirer une nouvelle fois. J'ignorais pourquoi j'avais agi au quart de tour. Avais je donc si peu confiance en mon camarade ?  Après tout, c'est normal non? Il n'est pas le genre de personne auprès desquelles on se livre... Avant même de m'en apercevoir j'avais replongé dans mes pensées et Aomine s'était approché silencieusement de moi. Les mots qu'il me sussura à l'oreille me firent frissonner et me ramenèrent à la réalité.

-Et puis... Dois je te rappeler que c'est avec toi que c'est le meilleur ~

Il poursuivit alors sa route, me dépassant, pour se rendre dans la cuisine et ranger les courses qu'il avait ramené. Je n'avais pas bouger, sa voix suave m'ayant fait fondre de l'intérieur. Pourquoi, avant même de le rencontrer, étais je déjà attirer par Aomine ? Je connaissais pourtant bien son caractère exécrable, sa fierté mal placée, cet air supérieur qu'il arbore sans cesse, ses yeux qui ne font que juger les autres, son éternelle arrogance. Et pourtant, je l'avais su dès la première fois que je l'avais vu à travers d'une télé.  J'avais toujours voulu atteindre Aomine.  L'affronter sur le parquet, gagner ou perdre contre lui, me rapprocher de lui. Depuis la première seconde où mon regard s'était posé sur sa silhouette, je m'étais senti comme attiré, hypnotisé par cette panthère. Aujourd'hui, je l'avais atteint. J'étais son coéquipier, son adversaire, son colocataire. Dans la réalité, Aomine était encore plus terrible qu'à la télévision. Cet homme était effrayant. Il pouvait dégoûter n'importe qui du basketball, détruire les espérances de quelqu'un en un seul regard, une seule parole. Et malgré ça, je me sentais toujours plus, exorablement, attiré par lui.

A l'époque, je le sais, j'étais admiratif face à cette puissance écrasante. Si j'avais déjà commencé le basket avant de poser mes yeux sur lui, Aomine était celui qui m'avait fait persévérer, au delà même du pacifique. Je m'étais rendu au Japon uniquement dans l'espoir de le rencontrer un jour et de l'affronter. Et au final, j'avais pu intégrer le même lycée et la même équipe de basketball que lui. Mais aujourd'hui... J'étais pleinement conscient des dizaines de défauts qui faisaient d'Aomine l'homme qu'il était. Et pourtant... j'avais cette impression que, même si je finissais par me blesser, je ne pouvais me permettre de l'abandonner. Pas maintenant, alors que je connaissais ses doutes et ses peurs. Plus maintenant, alors que je savais à quel point il se torturait.  Et surtout... Je dirai même que c'est la raison la plus importante... Nous, américains, étions censés être plus à l'aise avec nos sentiments que les japonais et pourtant... Je me sentais complètement perdu. Je ne savais vraiment plus où j'en suis. Il était certain que, malgré son effroyable caractère qui le rendait particulièrement détestable, je ne cessais de l'apprécier. Mais y avait-il une véritable signification à cet étrange  attachement que j'éprouvais pour lui ?

Un cri provenant de la cuisine me fit alors sortir une nouvelle fois de mes pensées. Je m'y pressait alors et y découvris un Aomine blessé. Qu'avait il eu comme idée saugrenue pour s'être coupe la main ? Je lui attrapais le bras et lui fit passer sa main sous l'eau, la désinfectant avec du savon. Il s'essuya ensuite les mains dans un torchon tandis que je prenais des feuilles d'essuie-tout pour lui faire un bandage autour de son doigt. Je soupirai en regardant le couteau tâché du sang du basané. Pourquoi avait-il décidé de cuisiner ? Il savait pourtant bien à quel point il était nul !

-Aomine ! Tu peux être énervé contre moi si ça te chante, mais ce n'est pas une raison pour vouloir se suicider ! Tu sais très bien que tu pourrais tuer quelqu'un en tenant un couteau de cuisine dans tes mains et en essayant de préparer un repas alors pourquoi donc as tu essayé de préparer quelque chose ?!

A- Tais-toi Bakagami, je n'essayais pas de mourir triple idiot. Simplement de préparer de quoi nous nourrir.  Je me suis dis que ça pourrait être gentil de ma part de cuisiner. Et utile, aussi, pour nous eviter de mourir de faim tandis que tu te perds dans tes pensées. Tu vas arrêter de me rendre coupable de toutes les fautes aujourd'hui ? Et à part ça, peux tu m'expliquer par quel miracle es-tu au courant du fait que je ne suis pas très doué pour la cuisine ? Tu ne m'as jamais vu préparer quoi que ce soit !

J'étais un peu gêné. Je ne pouvais pas lui avouer que je l'avais vu une fois lors d'un barbecue entre ami dans un parc. Et puis, il serait probablement honteux de découvrir cette anecdote que je possède sur lui. Je réfléchissais... Il devait bien y avoir quelques indices sur comment je pouvais savoir ce défaut de cuisine chez lui... Soudain, une idée m'apparut.

-Eh bien... J'ai remarqué que tu ne mangeais jamais de bento ou de repas fait maison, mais que tu ramenais uniquement des plats déjà prêts au lycée.  Et j'ai aussi entendu Momoi parler de tes talents désastreux de cuisiner C'est totalement inconscient de ta part d'avoir voulu préparer à manger, Aomine. Si j'avais été dans la pièce, je suis quasiment certain que tu aurais pu me buter ! A moins que... Ne me dis pas que c'était le but ?

J'explosais de rire. Je savais bien que je le taquinais un peu trop mais étrangement, aujourd'hui, je me décidai à ne pas m'en empêcher. C'est ce qui me fis recevoir une tape derrière la tête de la part du basané.

-C'est bon c'est bon j'ai compris... Mais dis moi la raison pour laquelle tu voulais cuisiner.

Je vis Aomine rougir à vu d'oeil, et même regarder ses pieds. Je ne l'avais jamais vu ainsi. Je ne pensais pas qu'il pouvait être gêné.

-Hum... A cause d'hier je me suis dis que tu pouvais avoir mal au dos. Je ne voulais pas que tu ais à cuisiner pour nous alors que je suis fautif de l'état dans lequel tu te trouves...

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Hello ! J'espère que vous allez bien aujourd'hui ^^
Je trouve que ce chapitre représente bien les doutes et questionnements que peuvent se poser nos deux basketteurs après cette nuit qui les a bien rapprochés.  J'espère que ce chapitre vous aura plus, comme les précédents les suivants!
Je vous invite à partager cette fanfiction et bien sûr n'hésitez pas à commenter pour me donner votre avis. Je vous souhaite une bonne soirée/journée  et on se retrouve bientôt !

Aokaga - Un Amour ProdigieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant