Chapitre 12 : Cohabitation

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Après plusieurs minutes de marche durant lesquelles on discute à propose du dernier Shonen Jump qui est sortit, on arrive finalement devant un immeuble plutôt récent, avec un parking devant, vide vu l'heure.
On monte les escaliers jusqu'au troisième étage, et Tendou déverrouille la porte avec hésitation. Il l'ouvre lentement, et passe sa tête dans l'espace entre la porte et le mur.

Tendou : parfois Alice, la copine de mon père, rentre très tôt, si elle me voit ici elle saura que j'ai séché.
Moi : on aurait du attendre alors.
Tendou : non c'est bon, je crois qu'elle est pas là. Et puis elle est hyper gentille, ça ira.

Il soupire de soulagement et entre, mais avant que je puisse faire deux pas, je me cogne à son dos. Je me décale, et vois une femme aux cheveux bruns, les mains sur les hanches, un air contrarié sur le visage.
Ca doit être la fameuse Alice. Paix à ton âme Tendou.

Alice : Satori, tu sèches les cours maintenant ?
Tendou : euh, oui, mais que cette fois ! C'était pour aller chercher Naga à la sortie de l'hôpital.
Alice : tu as de la chance que ton père n'en saches rien tu sais ?
Tendou : oui, je sais...enfin, bref, Alice, je te présente Naga. Naga, voici Alice.
Moi : enchanté madame.
Alice : ravie de te connaître Naga, Satori parle tout le temps de toi, tu sais, alors j'avais hâte de te voir en personne.
Tendou : c'est pas vrai, je parle pas tout le temps de lui !
Moi : eh bien Tendou, je t'ai manqué à ce point ?
Tendou : pas du tout ! Enfin bref, est-ce qu'il peut rester à la maison pendant un moment ? Son père, il...euh...il est en voyage d'affaire, donc il est tout seul sinon.
Alice : oui bien sûr. Il dormira avec toi ?
Tendou : ouai-

Sa voix se casse au milieu du moment, tandis qu'il devient aussi rouge que ses cheveux. Je rigole en voyant ça, tandis qu'il échappe aux futures remarques de sa belle-mère en m'attrapant le bras pour me tirer avec lui. Il m'emmène jusqu'à sa chambre, et je vois alors son lit simple, et comprend ses rougissements, qui m'atteignent également.

Tendou : on va être un peu collés, désolé.
Moi : c'est...c'est rien. T'inquiète.

Je sourie, malgré ma gêne rien qu'à m'imaginer collé à Tendou, et pose mon sac dans un coin de la pièce.
On s'efforce ensuite d'ignorer notre gêne en révisant les cours que j'ai raté tout en parlant de tout et de rien. Ca fait du bien de discuter avec quelqu'un du même niveau intellectuel que moi. On se comprend rapidement, et je n'ai presque jamais besoin d'expliquer ce que je dis. La plupart des gens ne comprennent rien aux sous-entendus, et ils prennent tout au premier degré. Mais pas lui. Lui, il arrive à capter toutes les subtilités de langage que j'aime utilisé. Et sans m'en rendre compte, il apprend beaucoup de moi, alors que je n'aime pas parler de moi, ou du moins pas directement.
Lui c'est tout l'inverse, il parle sans détour et il adore parler de lui, donc rapidement on arrive à se connaître facilement.

Le soir arrivé, son père est là et je me rend bien compte que lui et son fils ne s'entendent pas bien. Avant qu'on se mette à table, j'entend Tendou s'excuser à mon oreille, sûrement à cause de l'ambiance pesante autour de nous depuis que son père est là.

Père : il va rester combien de temps ?
Moi : je ne sais pas, mon père ne m'a pas dit combien de temps il allait partir.
Père : bon, tant qu'il ne dérange pas...
Tendou : t'inquiète, il sera avec moi en cours de toute façon, et le soir on travaillera ensemble dans ma chambre. Il est plus intelligent que moi tu sais.
Alice : vraiment ?
Moi : bah, c'est juste que j'ai de meilleures notes. Tendou a une intelligence différente de la mienne, c'est tout.
Père : c'est sûr qu'un fou voit les choses différemment...

Voyant l'expression blessée de Tendou et ses yeux embuées soudainement de larmes, j'ouvre la bouche pour répliquer, mais il pose sa main sur mon bras, et me demande d'un seul regard de ne pas réagir.
A contre coeur, j'acquiesce et baisse la tête, reportant mon attention sur le repas. A la fin de ce dernier, j'aide Tendou et sa mère à débarrasser, puis on retourne dans sa chambre. A peine il a fermé la porte derrière moi qu'il se jette dans mes bras, enfouissant sa tête dans mon cou. Je le serre fort contre moi, et caresse ses cheveux rouges doucement d'un main, mon autre main le maintenant contre mon torse.

Moi : ne pense plus à ce qu'il a dit, il est bête. Tu n'es pas fou, tu es juste différent de lui.
Tendou : je sais, mais...ça fait quand même mal de voir quelqu'un qui est sensé nous aimer nous haïr pour ce qu'on est...
Moi : je sais. Je sais bien que ça fait mal...

Je me retiens de pleurer à mon tour, car je suis sensé le consoler et pas pleurer avec lui. En fait, je suis exactement dans sa situation, au détail près que mon père est violent physiquement en plus de verbalement. Mais...si ça se trouve le sien aussi...
Il finit par se calmer un peu, alors je l'attire avec moi vers son lit, et le fait s'y asseoir.

Moi : on devrait dormir tôt. Demain tu dois être en forme.
Tendou : t'as raison...

Il garde une expression triste, mais il se force à sourire pour me rassurer. Je sourie à mon tour, puis me recule et retire mon haut et mon pantalon. Il fait de même, et s'allonge dans son lit. J'éteins donc la lumière et le rejoins, me glissant sous la couverture, et finit déjà presque collé à lui. J'hésite un peu, mais comme je suis vraiment au bord du lit et sur le point de tomber, je le prends dans mes bras et m'installe correctement.

Moi : ça ne te dérange pas qu'on dorme comme ça ?
Tendou : pas du tout. Au contraire...

Je souris, sentant le rouge me monter aux joues, et le serre un peu plus contre moi et appuie mon menton sur son crâne.

Deux monstres (Tendo x OC!male)Where stories live. Discover now