Chapitre 9 : mensonge

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Bon, comme tout les lundi matin, je fais le bilan du week-end. Celui qui vient de passer a débuter avec ce rendez-vous chez la nouvelle psychiatre, qui s'est soldée par, selon mon point de vue bien sûr, une réussite totale. Même si mon cher père ne le voit pas ainsi.
Pour lui, c'est un fiasco totale, et la psychiatre est une incapable de son avis.
En même temps, quand quelqu'un ose enfin vous dire la vérité alors que toute votre vie on vous a persuadé du contraire, ça fait bizarre.

Personnellement, c'est juste que quelqu'un m'a enfin dit que j'étais normal, et pas fou comme le pense mon père. Et ça fait un bien fou...
Bien sûr, mon père a passé le week-end à m'engueuler et à me frapper, mais ça n'a rien changé à ma bonne humeur. En fait, une seule chose me fais m'inquiéter, et pour une fois ce n'est pas ma santé mentale. C'est Naga. Il va devoir rester un moment à l'hôpital, et je m'inquiète pour lui. Surtout que j'aimerais lui rendre visite, mais je n'aime vraiment pas les hôpitaux. Je pourrais p'tet l'appeler. Bon. Je passerais vite fait à l'hôpital récupérer son numéro, puis je partirais et l'appellerais. C'est parfait.

Ainsi, je peux désormais commencer ma semaine au lycée en toute tranquillité, et c'est ce pourquoi j'arrive même en avance, ce qui surprend évidement mes amis, et surtout Ushijima qui pour une fois laisse transparaître une émotion sur son visage, ou même deux. La surprise, et la joie de me voir de si bonne humeur, moi qui arrive toujours le lundi en bien piètre état mental.

Moi : yo !
Ushijima : eh bien, quelle surprise tu nous fait ce matin.
Moi : oui je sais. On va dire que pour une fois le week-end s'est bien passé pour moi.

Il me sourit alors légèrement, et cette action seule qui suffit à embellir encore plus ma journée. Mais juste après, je croise le regard de Semi, qui a l'air mal à l'aise suite à notre rencontre samedi matin. Je lui fait un sourire gêné, puis suit Ushijima vers notre classe, et on discute tranquillement jusque la salle. La journée passe rapidement, sans aucuns problèmes malgré l'absence de Naga qui me rend triste, jusqu'au soir. On passe vite fait se changer pour le volley, puis on sort courir pour nous échauffer, et je peine à le suivre pendant sa course, lui qui court tellement vite, puis on rentre au gymnase pour commencer à nous échauffer. Pendant la séance, Semi me regarde souvent, hésitant à venir me parler. Quand survient la pause pour aller boire, il vient finalement me voir et pose une main sur mon épaule.
Je comprends et sors avec lui, sous les regards étonnés de nos amis.

Semi : dis Tendo...tu faisais quoi devant cet hôpital ?
Moi : je rendais visite à ma mère.
Semi : ah, je comprends. Désolé pour toi. Et ça va avec ton père ? Il avait l'air en colère contre toi.
Moi : comme toujours avec lui. Il est souvent en colère depuis que ma mère est à l'hôpital. Il croit que c'est ma faute en fait.
Semi : c'est pas trop dur chez toi ?
Moi : un peu, mais ce week-end ça allait t'inquiète pas. Merci quand même Semi Semi.
Semi : arrête de m'appeler comme ça !
Moi : désolé Semi Semi, on y va ?
Semi : pfff...ouais allez, on y retourne.

On retourne donc à l'intérieur, et je remets sur mon visage mon sourire habituel, masquant ma tristesse provoqué par cette discussion.
Certes j'ai menti, mais je ne veux pas que tout le monde sache que je suis peut-être fou et que je vais tout les samedis à l'hôpital psychiatrique de la ville.

Pdv Ushijima

Je me demande de quoi ils ont parlé tout les deux. Tendo est bizarre depuis quelques temps, surtout aujourd'hui. Il a du se passer quelque chose d'inhabituel ce week-end, et Semi doit le savoir.
Je vais aller lui demander. Je pars donc dans sa direction, prétextant vouloir m'entraîner avec ses passes.

Moi : dis moi Semi, il a quoi Tendo ?
Semi : oh, rien rien. Je devais...lui demander un truc c'est tout
Moi : tu sais que je suis son ami. Je sais quand il va mal. Dis moi ce qu'il a.
Semi : je peux pas désolé. Va lui demander directement, c'est le mieux je pense.
Moi : mmh...ok, merci

On finit donc notre entrainement tranquillement, avec Tendo qui était venu nous rejoindre pour bloquer mes attaques. Il était toujours aussi joyeux quand il réussissait à toucher la balle, mais toujours aussi énervé à la fin de ne pas avoir pu me bloquer.
Ce comportement plus qu'enfantin me fit rire, comme à chaque fois, et on rentra chez nous ensemble, chacun un bras autour des épaules de l'autre, le sourire aux lèvres.

Tendou : hey, tu viens avec moi à l'hôpital ? J'aimerais avoir le numéro de Naga pour lui parler sans que je doive rester dans ce bâtiment de l'horreur.
Moi : ok.

On continu alors de parler sur le chemin de l'hôpital, mais plus on se rapprochait, plus il devenait nerveux. C'est à ce point qu'il aime pas les hôpitaux ?
Quand on arrive devant le bâtiment, il ne parle plus et se détache de moi, prend une grande inspiration, puis fonce vers l'entrée. Je réprime un sourire amusé et le suis jusque la chambre de Naga.
Quand on entre, il est en train de se mettre du verni sur les ongles. 
Il semble surpris de nous voir là, et en voyant Tendou et son sourire d'enfant sur le visage, il s'empresse de refermer son flacon de vernis.

Naga : euh...salut. Vous voulez quoi ?
Tendou : bah, te rendre visite abruti ! Et aussi, tu pourrais me filer ton numéro ?
Naga : bah alors Tendou, maintenant que je suis célib' tu tentes ta chance ?
Tendou : n'importe quoi. C'est juste que je n'aime vraiment pas les hôpitaux, mais je veux continuer de te parler quand tu seras ici.
Naga : je comprends. Après si tu veux aussi tenter ta chance avec moi tu peux aussi.

Il lui fait un sourire blagueur, et limite provocateur, ce qui fait enfin rire Tendou, qui était crispé depuis notre arrivée. Puis il récupéra ce qu'il voulait, on discuta quelques minutes avec Naga, puis Tendou s'excusa et sortit de la chambre. Je le suivis avec peine jusque la sortie. Il marche vite quand il veut.

Moi : Tendou ! Attends !

Il ralentit alors, et on arrive enfin dehors. Il reprend une grande inspiration, comme si l'air dans un hôpital était contaminé et qu'il avait retenu sa respiration tout le long. Puis il se tourna vers moi et me fit un grand sourire. Sourire qui n'est pas sincère. Il s'efforce d'être fort, mais là, je vois bien qu'il ne peut pas l'être.
Alors, je ne dis rien, lui tape l'épaule gentillement, et propose de le raccompagner chez lui.

Deux monstres (Tendo x OC!male)Where stories live. Discover now