Chapitre 8 : hôpitaux

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Pdv Tendo

Bon, si je comprends bien, son père le frappe depuis qu'il est gosse, du coup il ne fait plus confiance à personne. C'est débile...

Moi : tu sais, c'est pas parce que tu n'as plus confiance en ton père que tu ne peux plus avoir confiance en personne. Oikawa, il t'a jamais fait de mal non ?
Naga : je sais...mais c'est plus fort que moi. Jusque mes 10 ans, mon père non plus ne m'avait rien fait. Pourtant, d'un coup, du jour au lendemain, il m'a fait souffrir, et ça continu encore aujourd'hui.
Moi : je vois...mais...tu voudrais pas, essayer ? Au moins envers une personne. Quelqu'un qui te comprends, qui t'aime beaucoup et qui ne te fera jamais rien.
Naga : non merci.
Moi : je vois. Bon, j'y vais moi. Je suis pas très à l'aise dans les hôpitaux.

Il me fait un signe de tête, puis je me détourne de lui et rentre chez moi, suivis de Wakatoshi qui ne disait plus rien.

~ Timeskip, week-end ~ 

Pdv Satori

J'aime pas les hôpitaux. J'ai jamais aimé ça, ils me font peur...ça me rappelle trop mon enfance, entre les visites chez le psychiatre dans un hôpital spécialisé pour les enfants étranges, et mon père qui me répète que je suis un enfant non désiré et complètement fou. Il en est persuadé.
Et aujourd'hui, on combine les deux.
Je suis actuellement avec mon père vers le bureau de ma nouvelle psychiatre, car mon ancienne est partie en retraite. Donc mon père veut valider la nouvelle et viens donc avec moi.

Arrivé devant la porte de son bureau, je commence à stresser. Ma respiration s'accélère et je m'arrête soudainement.
Mon père m'attrape alors le bras et me tire vers le bureau où la psychiatre m'attend. Il me fait entrer et me force à m'asseoir devant une femme brune, dont les mèches de cheveux légèrement bouclés tirent vers le roux. Elle a des lunettes d'un marron sombre, presque noir, qui attirent l'attention sur ses yeux bleus/gris encadrés d'eye liner noir. Elle est belle, c'est sûr...mais je ne peux quand même pas l'aimer, c'est une psychiatre après tout. Elle est sûrement gentille, mais le diagnostique qu'elle va poser sur moi sera le même que tout les autres : un fou, un schizophrène comme aimaient le dire certains, surtout mon géniteur. On m'a souvent diagnostiqué ainsi car je présente certains symptômes de troubles psychotiques, qui incluent parfois la schizophrénie. Et comme mon père est stupide, il préfère dire ça directement.

Je lis la plaque devant moi, indiquant la spécialisation et le nom de la femme en face de moi qui me regardait attentivement. Dr Aurore Miller, psychiatre. Un sous-titre indiquait Spécialisée pour les adolescents juste en dessous. Elle préfère essayer de déchiffrer les esprits les plus complexes et susceptibles alors ?
Ça m'énerve juste en fait. Les psychiatre croient savoir ce qui se passe en nous, dans notre tête différente de celle de autres, et ils veulent à tout prix mettre le nom le plus terrible sur cette différence pour nous envoyer rapidement remplir leur hôpital de fou. Comme ça, ils ont leur salaire, et n'ont pas besoin de plus travailler que ça. Elle doit être pareil...

Dr Miller : Bonjours Tendo. Ça va ?
Moi : non.
Père : soit poli Satori !

Une tape derrière ma tête me fit tiquer, mais je me repris et salua ma nouvelle psychiatre et future personne que je devrais ajouter à la liste des gens que je hais.

Dr Miller : on va commencer la séance, ton père peut rester si tu veux.
Père : oh non je reste dehors, ça ira.
Dr Miller : très bien

Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il ne veut pas entendre encore une fois ce qu'il qualifie de "paroles incompréhensibles et tirées par les cheveux", que je prononce à longueur de journée, parait-il. Enfin bref, il sort donc, et la femme me sourit chaleureusement. Laisse tomber, ça marche pas sur moi ça. Je continu alors de fixer son crayon avec lequel elle joue depuis quelques minutes déjà, l'ignorant totalement.

Dr Miller : ça va au lycée Tendo ? Tu as des amis ?
Moi : oui...je...je suis dans un club de volley, donc forcement que j'ai des amis.
Dr Miller : ah c'est bien ça. Tu as un meilleur ami ? Quelqu'un d'encore plus important ?
Moi : oui, le capitaine de mon équipe.
Dr Miller : comment il s'appelle ?
Moi : Ushijima Wakatoshi
Dr Miller : ah, tu es dans l'équipe de Shiratori Zawa, c'est une super équipe, mon fils connait la connait. Tu es titulaire ?
Moi : oui, défenseur.
Dr Miller : sinon, tu sais pourquoi ton père te fais venir ici ?
Moi : c'est parce qu'il croit que je suis fou
Dr Miller : et toi tu en penses quoi ?
Moi : je le suis pas. Mais comme tout les autres qui m'ont collé l'étiquette de fou, vous allez aussi me la mettre et m'envoyer dans une de vos chambre d'hôpital, blanche avec un seul lit, destinée à soigner mon esprit soi-disant anormal.
Dr Miller : mais non, tu n'en sais rien. De ce que je vois pour l'instant, tu m'as juste l'air d'un ado un peu déprimé par je ne sais quoi, pas d'un fou
Moi : mouais...

Elle paraissait embêtée par ce que je venais de lui dire, sincèrement, mais j'en avait rien à faire. Je continua de lui répondre par oui, ou par non, avec quelques mots de précision à en plus, à chaque question qu'elle me posait. Cela dura une heure, puis on sorti tout les deux du bureau. Mon père qui était assis dans le couloir se leva alors et vint vers elle.

Père : alors ? Il a quoi ?
Dr Miller : rien du tout. Juste un peu de déprime, mais rien de bien méchant. Pas la peine de venir voir un psychiatre ici pour ça. Un simple psychologue aurait suffit Monsieur.
Père : vous avez lu son dossier au moins ?
Dr Miller : je ne l'ai pas eu, je ne savais même pas qu'il avait d'autres psychiatres avant moi, ce qui m'a beaucoup étonné.
Père : alors prenez ça, lisez ce dossier, et donnez moi le bon diagnostique. Il y a mon numéro avec, appelez moi quand vous saurez faire votre métier. Viens Satori !

Il donna mon dossier médical à la femme, choquée par ses paroles, et partit ensuite en direction de la sortie d'un pas furieux, et je l'y suivis volontiers, voulant à tout prix partir de cet endroit maudit et effrayant.
Arrivé dehors, il alla directement à la voiture noire qui allait me ramener dans un autre enfer, qui était ma demeure. Mais entre l'hôpital et la rue d'en face, on croisa sur la route un de mes coéquipier, Semi Eita. Je voulus me cacher derrière mon père, mais il me poussa pour ne pas que je le touche.

Eh oui, mon père évite tout contact avec les fous si ce n'est pas nécessaire. Me mettant dans cette catégorie, il est normal pour lui de pousser son fils par terre pour éviter d'entrer en contact avec lui. Je me retrouve donc au sol, devant l'hôpital, attirant l'attention de mon ami du lycée. Il vint vers moi et m'aida à me relever. Il allait me parler, mais remarqua derrière moi le bâtiment particulier dont je sortais, puis vit mon regard gêné.

Semi : ça va ?
Moi : oui, merci Semi Semi.

Il tiqua à l'entente de ce surnom, mais un ordre sec venant de mon père l'arrêta immédiatement. Aussi, quand on voit un père pousser son fils, puis qu'on l'entend s'adresser à ce même fils comme à un chien, il y a de quoi être choqué.

Moi : ne dis rien au lycée s'il te plait. A lundi !
Semi : euh...ok. A lundi...

Je partis donc en courant rejoindre mon géniteur dans la voiture, et mon retard m'occasionna une énième frappe derrière la tête, mais je ne dis rien et regarda simplement dehors, apercevant mon ami qui n'avait toujours pas bougé, m'observant avec pitié. Ah, ce regard...bien trop de personne m'ont regardé avec ces yeux là, je n'en peux plus de les voir. C'est écœurant...

Deux monstres (Tendo x OC!male)Where stories live. Discover now