L'Élite Royale.

Visite de la Capitale.

Aujourd'hui, les filles étaient toutes conviées à une visite guidée de la capitale. La plupart n'étaient pas enchantées à l'idée de déambuler dans les rues de la société, elles avaient peut-être pris l'habitude de rester cloîtrées au château. Avalon quant à elle, était toute exitée à l'idée de retrouver un peu de liberté, et, par la même occasion, faire plus ample connaissance de la ville où elle allait résider pendant certainement longtemps. Elle était impatiente de rencontrer les personnes qui habitaient les environs, comprendre leur caractère, ou bien comparer les marchés d'ici à ceux de son petit village. Qu'est-ce qu'elle allait s'amuser dis donc !

Elle avait enfilé son pantalon en lin et son chemisier blanc, avait mit ses bottes pour l'occasion et était prête pour l'aventure. Quand elle vit Lileah sortir de la salle d'eau, son visage lumineux prit une teinte morne et dépitée. Sa compagne était dans une longue robe élégante et ne ressemblait pas du tout à une fille qui s'apprêtait à faire une visite qui suscitait ne serait-ce qu'un minimum d'effort.

- Pourquoi ? Dit-elle en pointant la jeune fille de la main. Nous allons marcher, pas danser au bal masqué, s'étonna Avalon.

Sa camarade pouffa doucement, elle se moquait encore de son ignorance. Après avoir repris contenance, la jeune demoiselle, parfaitement toilettée, expliqua à Avalon qu'elles allaient visiter la ville grâce à un transport, et qu'elles n'auraient pas besoin de marcher, juste de se présenter aux habitants de la ville.

Avalon était dégoûtée. C'était ça qu'ils appelaient visite guidée ? S'exhiber et se montrer sans pudeur à des gens qui n'avaient sans doute rien à faire de savoir qui elles étaient ? Leur sortie était devenue inutile à ses yeux. Elle avait tout de même gardée ses habits, et n'entendait point porter une robe pour aller vulgairement se montrer . Si les habitants voulaient la voir, il la verraient comme elle est. Pas une copie conforme de la nouvelle poupée de collection du mois.

En entrant dans l'anti-chambre, Avalon sentit une forte rougeur lui monter aux joues. Parmis toutes les jeunes femmes présentes en ces lieux, elle était la seule habillée de la sorte.

Elle voyait tout les regards pointés sur elle -encore une fois- et ça ne lui plaisait pas vraiment. En même temps, elle devait admettre qu'elle faisait un peu tâche dans tout ce décors.

Elle perçut quelques ricanements dans l'assemblée qui s'était formée, et elle ne s'étonnait pas de voir que les filles riaient d'elle . Elle avait l'impression d'être la risée de tous. Elle était, pour sûr, la seule fille authentique ici, et on continuait à se moquer d'elle. Si elle n'avait pas voulu prouver à ce soldat qu'elle pouvait atteindre l'élite royale, elle se serait déjà envolée loin de ce beau monde. D'ailleurs, en parlant de lui, elle ne l'avait pas revu depuis la dernière fois. Pas qu'elle veuille le revoir mais, juste que c'était un peu bizarre. Peut-être ne travaillait-il que de nuit ? Ça devait être ça, lui souffla une petite voix dans sa tête.

Minerva lui fit une remarque désobligeante, Qu'Avalon ne releva pas.

Quand toutes les candidates furent dans leur carosse en compagnie de leur "mentor" elle purent enfin sortir du château.

Avalon n'avait pas beaucoup parlé avec Edwin en le voyant, bien qu'elle en avait envie. Elle ne l'avait pas vu pendant un petit moment et, elle avait comme l'impression qu'on l'avait abandonné dans les griffes de cette sorcière de Minerva.

Elle n'en revenait pas, mais elle boudait, oui, c'est ce qu'elle faisait.

Elle avait passé la tête par la fenêtre pour regarder dehors. Le ciel était bleu, pas un seul nuage ne venait trahir sa beauté. Elle aimait ce genre de vision, ça lui rappellait l'air paisible de la campagne, de son village, de Shéridan. Qu'est-ce qu'il lui manquait celui-là... Si seulement il n'avait pas été un idiot ! Elle essayait de l'oublier, mais rien n'y faisait, son coeur, son âme tout entière l'appartenait. Elle revoyait ses petits yeux bruns, son sourire enjôleur, sa bouche toujours rose, ses joues qui s'étalaient lorsqu'il se mettait à rire. Elle se demandait à l'instant, si un jour, elle le reverait ? Allait-il la reconnaître ? Après tout, elle ne faisait plus partie de son monde a présent, elle était totalement ensevelie par la royauté de ce pays. Elle n'avait aucune échappatoire possible. Et même si elle pouvait s'enfuir, la possibilité de le revoir sans qu'il y ait quelque chose d'étrange entre eux serait infime. Plus rien ne serait comme avant, elle sentait ce gouffre froid qu'il y avait entre eux à présent. Elle préférerait de loin ne plus le revoir que d'entretenir une relation plus qu'étrange avec lui. C'était décidé, elle allait devoir l'oublier à jamais, ou du moins, le laisser dans une partie sombre de son coeur, qui ne manquera pas de le faire ressurgir lorsqu'elle se sentira au plus mal.