Que la partie commence.

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En s'engouffrant dans la pièce qui s'étendait de toute sa longueur, Avalon essaya de reprendre de l'assurance et de suivre les conseils de son institutrice. Elle marcha jusqu'au trône de la reine en essayant de se tenir droite, tout en sachant que celle-ci scrutait les moindres de ses faits et gestes, le moindre de ses fauts pas.

La jeune fille remarqua le temps qui s'était imprégné sur le visage de la reine, et conclut qu'elle n'avait plus beaucoup de temps à vivre, tout comme sa propre mère. Elle songea alors qu'elle avait vécu une bonne vie, que la vie lui avait fait grâce de beaucoups d'enfants qui pourraient prétendre au titre de roi et qu'elle pourrait reposer en paix dès que le moment serait venu. 7 fils, ce n'était pas rien pour une femme, de plus, une femme qui espérait certainement qu'on la succède bientôt par une génération plus moderne. Elle n'avait mit au monde aucune fille qui vint entâcher la lignée royale que formaient ces 7 garçons, dont l'un mort à présent.

Une fois qu'elle fut à la hauteur de la reine, elle s'inclina respectueusement, sous le regard bienveillant de celle-ci. La vielle femme ne semblait pas avoir une once d'orgueil en elle, alors même qu'elle se tenait en hauteur, sur son trône de marbre.

Elle invita Avalon, d'un geste lent, à venir s'assoir sur le siège auprès d'elle. C'est donc ce qu'elle fit, sans plus attendre.

La reine se tourna face à elle avec un sourire vacillant, marquant ainsi les effets de sa vieillesse.

- Alors mon enfant, comment te sens-tu ?

La voix de la reine était tout aussi bienveillante que son regard porté sur elle, et Avalon eu alors toute l'assurance qu'il lui fallait pour prendre la parole.

- Si vous espérer connaître mes sentiments du moment, je dirais que je suis déboussolée, avoua-t-elle, ce qui fit rire la reine.

Les soldats placés de par et d'autres des trônes se retournèrent pour s'assurer que la reine allait bien. Avalon se dit qu'il fallait qu'ils se détendent un peu, cette pauvre vielle dame n'avait fait que rire, ce n'était pas un crime à ce qu'elle sache...

- J'adore ta franchise mon enfant, tu es bien celle que je pensais être.

- Vous me connaissez, votre majesté ? Demanda-t-elle, étonnée que la reine fut aussi sûre d'elle en ce qui concernait le caractère de la jeune fille.

- Non, mais j'aimerais mieux te connaître, avoua la reine, après tout, si tu es là, c'est bien grâce à moi, à qui d'autre sinon ?

Avalon fut surprise par cette révélation, mais à bien y réfléchir, le caractère de la reine en disait assez pour que cela soit vrai.

- Alors...c'est vous qui m'avez fait venir ici ? Mais pourquoi ? Je ne suis qu'une simple paysanne dont le revenu annuel ne dépasse pas 150 Tendons d'or... ce qui est bien peu, je dois l'admettre.

- Et c'est ce qui fait là tout ton charme jeune fille, sourit-t-elle. Le peuple a besoin de quelqu'un qui le comprend, qui se met à un pied d'égalité, et j'aime à croire que si mes trois fils restants périssent à la guerre, Rylan sera accompagné d'une personne digne de confiance qui saura lui indiquer le bon chemin à prendre.

- Trois ? Fit-elle étonnée, mais madame, vous avez encore cinq fils avant Rylan, s'exclama Avalon, étonnée que la reine ait pu oublier ses fils.

- Malheureusement non, les deux fils qui s'étaient engagés dans l'armée ont péri il y a trois ans de cela, avant la période de paix. Tu n'en a pas eu vent, de là où tu viens ?

- Oh... Je suis désolée, c'est que, j'étais moi même en deuil de quelqu'un de très cher à mon coeur, je n'ai donc pas porté d'importance aux nombres de morts qu'il y a eu, ni de quel rang ils se trouvaient avoir été attribués. Ce devait être de braves hommes.

L'Élite Royale.Where stories live. Discover now