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Mais quelque chose me dit que cette année scolaire va être moins chiante que prévu.

Une semaine est passée depuis la rentrée, et je suis actuellement en train de végéter sur mon banc en attendant cette putain de sonnerie.

Je me répète, me direz-vous. Mais c'est pas moi qui ai demandé à ce que tous les jours soient exactement les mêmes. C'est vrai, on dit à qui veut l'entendre que l'homme est un être naturellement supérieur, le sommet de la chaîne alimentaire. Mon cul ! On s'impose nous-même des horaires chiants, des cours chiants, un travail chiant,... Les singes au moins, ils ont été plus malins. Ils sont capables de couper des fruits et d'utiliser un mixeur comme si c'était parfaitement normal, mais ils font genre qu'ils savent pas parler juste pour pas devoir payer les impôts.

Ma vision du monde n'est-elle pas fantastique ? Sans déconner, je suis un être fascinant.

Moi : Levi, je suis un être fascinant.

Levi : Ta capacité à déblatérer des conneries est fascinante, mais ça s'arrête là.

Moi : T'es pas cool.

Levi : Je t'emmerde.

Moi : Et moi je t'encule.

Levi : Bravo, tu as atteint le niveau de répartie d'un primaire. C'est quoi le stade suivant ?

Moi : Celui où je te mets un pain.

Levi : T'oserais pas.

Bon, il a pas tort... Mais vous savez quoi ? Mon ego est trop imposant pour que j'acquiesce silencieusement, donc je me contente de lever mon troisième doigt sous le nez de ce connard.

Prof : Je ne vous dérange pas trop, Monsieur Jäger ?

Levi retient un rire tandis que j'abaisse rapidement mon doigt en balbutiant une excuse débile.

Il faut dire que, malgré son caractère qu'il a très certainement trouvé dans une benne à ordures, le noiraud et moi avons finalement quelques atomes crochus. Ça ne m'était encore jamais arrivé de lier une amitié aussi rapidement avec quelqu'un, car il possède certains comportements rares que j'affectionne tout particulièrement. Du peu que je connais de lui, je sais que c'est quelqu'un d'honnête en toutes circonstances, qui se fout de l'avis des autres et qui aime beaucoup l'humour noir.

Et l'humour noir, c'est important.

Le cours prend fin au bout de plusieurs interminables minutes, et les élèves sortent pour filer en sport. Alors que je referme mon sac, je m'adresse à mon voisin.

Moi : Tu pourras prévenir les autres que je vous rejoins après ? Je dois aller chercher mes affaires dans mon casier.

Levi : Cinq euros.

Moi : Nique ta mère.

Il esquisse un léger sourire et part rejoindre notre groupe dans le couloir. Je prends la direction opposée pour aller chercher mon sac, et une fois que c'est fait, je décide de faire un crochet par les toilettes. Mais une chose en amenant une autre, je finis par arriver en retard en sport. Franchement, j'aime ma vie.

Le gars qui s'occupe de surveiller l'établissement me passe un rapide savon et va ouvrir la porte des vestiaires qui venait tout juste d'être verrouillée. Il me répète une bonne dizaine de fois de ne pas traîner, et c'est dans un long soupir exprimant ma bonne humeur que je revêts mon short et mon tee-shirt de sport. La semaine dernière, le cours avait juste servi à nous distribuer des papiers et donner quelques consignes, mais on avait pas eu l'occasion de faire de l'exercice.

BlindWhere stories live. Discover now