Initiation [terminée]

Chapitre 17

Le feu s'éteint enfin. Le corps a mis un très long moment à se désagréger. Comme je l'avais deviné, tout n'a pas brulé. Devant nous se trouve... les restes. J'ai toujours eu un attrait pour le glauque, donc je ne peux pas dire que cela me dégoûte. Sauf quand je pense qu'il s'agissait de Doug. Peut-être suis-je aussi folle qu'eux au final. Je dois admettre que l'irréalisme de la scène n'aide pas non plus à réaliser. Surtout avec la fatigue et l'alcool.

Will se lève et sort une pelle du 4x4 noir. Il la jette à côté de moi.

–À toi l'honneur de faire disparaître le reste. Considère ça comme ton défi du jour.

Je regarde la pelle, estomaquée.

–Sérieusement ?

Il va se rasseoir. C'est la meilleure ça. Ils vont me laisser faire le sale travail ! En plus y aura tes empreintes sur la pelle comme ça. Et ? Elle pourrait avoir servi pour n'importe quoi.

Je me lève et époussète ma robe, légèrement fâchée qu'ils me fassent faire leur sale boulot.

J'attrape la pelle d'un geste rageur et je commence à creuser à côté du tas... d'os avant d'être interrompue par Will.

–Pas là, c'est trop près, va dans la forêt.

De mieux en mieux. Je soupire lourdement. Cette partie du bois n'est éclairée par rien du tout, si ce n'est la lune, à moitié pleine. Je m'enfonce légèrement dans le bois, à une dizaine de mètres d'eux, avant d'entendre Will crier que c'est bon. Je me mets à creuser, en râlant. Je n'ai pas fait un trou super profond, si ce ne leur convient pas ils n'ont qu'à le faire eux-mêmes.

Je reviens vers eux.

–Tu peux les jeter dedans et reboucher le trou.

Je le fixe, interloquée.

–Et comment je fais ?

–T'as deux mains non ?

Je tombe des nues. Il veut que je prenne les restes de Doug, à la main, et que je les jette dans le trou. C'en est trop. Je n'aime peut-être pas autant le glauque que ça. Autant les regarder ça va, mais les toucher... Y a des limites ! Après il va venir me hanter. Non merci !

–Non ! Fais-le toi-même !

Il soupire d'exaspération.

–Pas de souci, tu me diras si la cave est aussi bien que quand tu l'as quittée. Ps: on l'a pas encore nettoyée.

S'ils étaient moins nombreux, je l'aurais assommé à coup de pelle jusqu'à ce qu'il soit complètement défiguré ! À la place, à bout, je la prends et la balance en la tenant fort contre l'arbre le plus proche en hurlant.

–Vous êtes de grands malades ! J'ai rien demandé moi, merde !

Je continue à assommer le pauvre arbre jusqu'à ce que Dan s'approche de moi.

–M'approche pas ! Connard ! le menacé-je la pelle en l'air.

Ils se sont tous levés et se sont postés autour de moi, me fixant, surpris.