Initiation [terminée]

Chapitre 18

Il me conduit jusqu'à la cuisine. À l'extérieur, il fait noir, c'est donc la nuit. La lampe au plafond diffuse une lumière légère qui éclaire faiblement la pièce.

Sur la table sont posées deux assiettes de pâtes recouvertes de sauce tomate. Lorsque je vois ça, mon estomac se met à gronder de faim. Je dois admettre que c'est bizarre de sauter des repas, mais je ne dirai jamais non à des pâtes.

Il s'installe et me fait signe de m'asseoir en face de lui, où se trouve l'autre assiette. C'est pour moi, ça c'est trop bien !

Je m'assieds et lui demande :

–Est-ce que c'est toi qui as préparé ça ?

Il hoche la tête, en restant impassible. Je me demande pourquoi il a fait ça, mais je ne vais pas m'en plaindre.

–Merci.

Il commence à manger, je fais donc pareil. C'est succulent. Je ne suis peut-être pas tout à fait objective vu que je n'en ai plus mangé depuis un bail maintenant, mais elles le sont en tous cas.

–C'est très bon.

Il sonde mon regard quelques secondes avant de se remettre à manger, sans dire un mot. Il me sort de ma prison pour ne rien dire. Bizarre.

Nous continuons à manger, en silence. J'en profite également pour boire l'eau qu'il a mis à notre disposition.

J'avoue que je me ressers une grosse assiette après. Il ne dit quand même rien. Ayant fini la sienne, il m'observe manger, ce qui me rend mal à l'aise. Je m'arrête.

–Tu pourrais arrêter de me fixer quand je mange, s'il te plaît ?

Un petit sourire se forme sur ses lèvres. Autant il n'est pas mal en temps normal, autant quand il sourit, son visage d'habitude fermé s'illumine.

–Non, s'amuse-t-il en secouant la tête.

Sans blague. Il appuie son dos et s'étire. Il ébouriffe ses boucles noires. Pendant un instant, j'imagine ma main à la place de la sienne... Je me demande la texture qu'ils ont. S'ils sont doux. S'ils sentent bon le shampoing.

Sa jambe frôle l'intérieur des miennes. Ce contact le surprend autant que moi, puisque nos regards s'ancrent immédiatement.

Il la laisse là et replie ses bras cachés par son sweat noir, derrière sa tête. Je me recule et croise les jambes, embarrassée. Après cela, il ne bouge plus et continue de me fixer.

Après avoir englouti les dernières bouchées, assez mal à l'aise, je m'essuie la bouche avec la serviette et je termine mon verre d'eau.

–Pourquoi m'as-tu amenée ici et pourquoi avoir cuisiné pour moi ?

Il se crispe, hausse les épaules, se lève et ramasse les assiettes qu'il pose dans l'évier. Je fais pareil avec nos verres. Il commence à laver le tout. Je suppose que je ne le saurai pas.

Pour détendre l'atmosphère, j'attrape de la mousse dans l'évier et lui balance en pleine figure.

–Oups..., fis-je innocemment en me retenant de pouffer de rire.

Il se fige, puis se tourne vers moi, visiblement en colère. Il n'est pas très crédible, avec son nez rempli de mousse. C'en est trop, j'explose de rire. Il souffle un grand coup et je me dis que ce n'était peut-être pas une si bonne idée que ça... Tant pis, je n'arrive quand même pas à calmer mon rire. Soudain, sans crier gare, il me tartine le visage de mousse à son tour. Je pousse un cri de surprise en me reculant.

–Eh !

Je souffle un grand coup et envoie de la mousse dans l'air.

–Quoi ? Tu veux jouer, alors jouons ! se moque-t-il.