Chapitre 8 : (I) Muse, Uprising

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Les repas de famille chez les Black étaient ennuyeux et les adultes demandaient généralement à leurs progénitures de rester assis le dos bien droit et de respecter les règles de Bienséance sans leur faire honte - donc rester muet comme une carpe pendant les longues heures que comprenait le repas. En clair devenir des statues de cire parfaites.

Lyra en profitait donc pour réfléchir sur le mystère entourant Remus Lupin. Il disait partir une fois par mois pour voir sa mère malade pendant deux jours, mais il n'y allait pas, car il passait une partie de la nuit avec elle à regarder les étoiles. Alors pourquoi mentir ?

Il ne venait pas d'une famille qui l'obligeait à avoir un chaperon s'il oserait, ne serais-ce que saluer, une jeune fille qui passe. Alors il n'y avait aucun sens pour lui de mentir pour cette raison. De plus, Sirius avait dit qu'il partait pendant deux jours, et il n'était avec Lyra qu'une soirée et retournait en cours le lendemain. Ce qui voulait dire, qu'il partait avant, avant de regarder les étoiles, avant la journée de cours. Pendant la nuit ? C'était insensé.

Pour Noël, Lyra, Sirius et Regulus reçurent chacun une somme d'argent sur leur compte de Gringotts, argent qu'ils ne toucheraient que le jour où ils se marieraient. Leurs parents auraient voulu pousser le vice jusqu'au bout, en bloquant leur compte jusqu'à la naissance d'un héritier mâle, mais la loi de 1968, mise en place par le directeur de la banque sorcière les en empêchaient.

Pendant ces vacances, les repas familiaux ou professionnels s'étaient multipliés, jouant avec la patience de Sirius qui s'ennuyait ferme. Seul réconfort : la grande réception pour la nouvelle année qui viendrait le lendemain. Mais pendant le dîner à la veille de la grande réception, un hibou vint perturber le calme froid de la demeure.

— Sirius, pouvez-vous m'expliquer ce que ce volatile fait ici ? demanda Orion qui n'aimait pas être interrompu en plein repas.

— Pourquoi estimez-vous que c'est de ma faute ?

— Cessez vos enfantillages et répondez.

— Pourquoi Père ? demanda Sirius, ses yeux exprimant sa fureur naissante.

Orion prit son verre et le porta à sa bouche, prenant le temps d'apprécier les saveurs si discrètes et raffinées du breuvage. Il but deux gorgées et reposa son verre sans quitter son fils des yeux.

— Depuis que votre soeur nous a quitté pour pouvoir grandir, loin de vos idioties, vous n'avez cessé de faire tout ce qui était en votre pouvoir pour énerver votre mère. Alors ne me faites pas croire que cet hibou n'est pas de votre fait ! À moins que vous appréciez de faire jeun dans le placard du deuxième étage ?

Lyra releva la tête et croisa le regard de sa mère. Ce qu'elle y vit lui fit froid dans le dos. Pas de pitié et... De la cruauté. Elle réalisa que pendant son absence, Sirius avait dû souffrir beaucoup plus qu'elle ne s'était permise d'imaginer. Le placard et le manque de nourriture devaient être éphémères face au reste...

— Kreattur, ordonna Walburga. Regarde si cet... Animal à une lettre.

— Ma chère, répliqua Orion en se tournant vers sa femme. Je doute qu'une de vos connaissances ou une des miennes ait pu oser une telle impolitesse en envoyant un hibou à une heure aussi indécente.

Lyra se tourna vers Sirius qui fixait son verre, ses poing étaient serrés sur ses genoux. Discrètement, elle tendit sa main sous la table et serra fort celle de son frère. Regulus les avaient vus et s'apprêtait à ouvrir la bouche, mais elle le fit taire d'un regard.

— Cette lettre vient d'un certain James Potter, déclara Kreattur.

— Potter ? s'exclama Orion. Sirius, comment pouvez-vous recevoir une lettre du fils de Fleamont Potter ? Un Traitre à son Sang ! Gryffondor regorge t-il tellement de vermine que vous n'avez rien trouvé de mieux ?

I - black moon, black story. (fr)Where stories live. Discover now