Chapitre 89 : (juil-août 1979) AaRON - We Cut The Night

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Lyra se réveilla en sursaut, tremblante, pantelante, elle prit sa baguette avant de se lever. Elle était seule dans la chambre, sans surprise, Remus devait faire une nuit blanche. L'été était là, un courant d'air passait dans l'appartement, le rafraîchissant en cette nuit lourde.

— Tu ne dors pas ?

Elle rejoignit Remus sur le canapé qui relisait son livre préféré, celui sur les créatures mythiques qui peuplaient les fonds marins.

— Le kraken a encore des secrets pour toi ?

Il sourit et admira l'illustration enchantée d'un kraken qui entraînait un bateau moldu dans les eaux noires.

— J'aime bien le relire, ça m'apaise.

Il n'avait pas parlé à ses parents depuis le jour terrible où il avait appris toute la vérité.

— J'aimerais bien, une fois que tout ça est fini, aider... Enfin, trouver une solution, un moyen pour que les loups-garous ne soient plus exclus. Que ce que j'ai vu, leur camp, ce ne soit plus une option "bien" pour eux.

— Très bonne idée, l'encouragea t-elle.

Il sourit et se leva pour chercher son livre, L'étranger d'Albert Camus, celui qu'il avait emmené avec lui.

— J'ai pris des notes, regarde.

Il lui tendit le livre aux bouts cornés et usés. Elle l'ouvrit et découvrit dans les marges, à chaque page, des notes. Dès qu'une page avait un peu de blanc, Remus avait pris des notes, écrivant tout ce qu'il ressentait et avait comme idées ou solutions.

— C'est génial, dit-elle un peu émue.

Il hocha la tête, lui aussi visiblement un peu ému. Il eut un profond soupir de soulagement quand elle le serra dans ses bras.

— Tu en veux à ton père ?

Elle sentait son coeur battre un peu plus fort durant le temps qu'il prit pour répondre.

— Non, je ne crois pas.

— Alors tu devrais lui parler.

Il ne protesta pas. James venait de perdre son père. Lily avait perdu le sien, il y a deux ans de cela. Peter n'avait jamais réussi à parler avec le sien qui était trop enfermé dans son monde de potions et de recherches. Lyra et Sirius n'appelaient plus le leur que par son prénom, les rares fois où ils l'évoquaient, ce qui était pour ainsi dire, jamais.

Il savait qu'il avait de la chance d'avoir encore le sien.

— C'est juste, que c'était un peu dur d'apprendre tout ça. Déjà, je pensais que celui qui m'avait mordu ne voulait pas le faire. Que c'était un accident. Je me rappelais pourtant de la peur de mes parents, leur inquiétude. Mais je n'avais jamais fait le lien.

— Tu ne pouvais pas savoir, tu étais un enfant.

Elle déposa un baiser sur sa joue et il resserra son étreinte autour d'elle.

— Mon père a dit qu'il m'avait sauvé avant que Greyback me tue. Mais il ne voulait pas me tuer. Il voulait faire payer à mon père son affront, c'est ce qu'il a dit. Il voulait le faire souffrir en transformant son fils unique en créature du diable...

— Remus, le coupa t-elle, tu n'es pas...

— Je sais, dit-il sèchement. Je sais, répéta t-il plus doucement. Grâce à toi, je le sais.

Il l'embrassa tendrement et ils commencèrent à tanguer ensemble, au milieu de leur salon, comme bercé par le vent qui entrait par la fenêtre.

— C'est un truc qu'il fait ?

I - black moon, black story. (fr)Where stories live. Discover now