Chapitre 57 : (VI) Kaleo, Way Down We Go

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Lyra regardait le carrelage blanc éclairé aux néons. Elle entendait au loin des bruits des machines moldues qui aidaient à respirer et contrôlaient des choses sur le coeur dont Lyra ne se rappelait plus le nom. C'était la deuxième fois qu'elle se retrouvait à Sainte Mangouste et l'odeur de mort qui y régnait ne l'aidait pas à se sentir confiante.

Elle ferma les yeux et posa sa tête dans ses mains, la fatigue arrivait peu à peu, en même temps que l'adrénaline retombait. Ses yeux ne cessaient de faire défiler ce qu'elle avait vu dans l'après-midi. Tout depuis l'exposition. Encore et encore...

*****

« Je me trouve dans une charmante petite boutique de papeterie pour faire le plein de plumes, de parchemins et d'encre. Remus est censé me rejoindre dans cinq minutes, j'ai déjà fini, mais je peux l'attendre ici, c'est si joli ! Il a quelque chose d'important à me dire, paraît-il... Je me demande quoi, bien sûr, j'essaie de ne pas trop y penser, mais la curiosité me dévore.

Soudain, un bruit assourdissant retentit, avec un bruit de verre brisé, je me retrouve projetée au sol. Les yeux fermés, je me protège la tête avec mes bras. Je sens que des choses me tombent dessus, sûrement des livres ou des rouleaux de parchemin. Pendant quelques instants, je reste comme ça, où j'entends seulement un sifflement strident. Un bras me touche et je le repousse violemment, comme par réflexe.

— Je ne te veux pas de mal, tout va bien, tout va bien... Tu n'as rien ? me demanda la vendeuse en me prenant le bras pour m'aider à me relever.

— Oui, oui, je crois que ça va, dis-je. Désolée...

Ma tête se met à tourner, et je me mets à tanguer. Aussitôt, elle se précipite sur moi.

— Ça va, ça va, assurais-je.

— Tu es sûre ?

— Oui.

Elle me lâche et retourne vers une fille de troisième ou quatrième année qui se lève en pleurant, du sang sur sa main. Un bout de verre s'y est fiché. Je m'époussette en m'assurant que tout va bien. Autour de moi, tout est tombé : les étagères et les vitres ont été soufflées par l'explosion, tout est recouvert de poussière.

Je me fraye un chemin vers la sortie, laissant mon sac sur place, ça n'a plus d'importance maintenant. À ma droite, il y a un énorme nuage de poussière, j'avance vers cette direction, c'est là qu'était logée la bombe. Enfin, je suppose que c'était une bombe, qu'est-ce qui peut faire autant de dégât ? Je jette un coup d'oeil derrière moi au cas où Remus soit là.

Je ne croise que des personnes paniquées qui crient ou qui pleurent. Heureusement, il y en a qui savent garder leur sang-froid et qui commencent à les calmer. Autant éviter les mouvements de panique. Je scrute chaque visage en priant pour que ça soit quelqu'un que je connaisse et que cette personne soit en bonne santé.

— S'il vous plaît ! me crie une femme. S'il vous plaît, venez m'aider !

Je ne peux pas l'ignorer, je peux l'aider rapidement et voir si les autres vont bien après. Je m'approche et m'agenouille.

— Qu'est-ce qui se passe ?

— Ma fille, ma petite fille est bloquée la-dessous... Vous pouvez m'aider à soulever cette poutre ?

Une gamine est allongée au sol. Elle porte un manteau rose avec des fleurs. Sa mère en larme me supplie du regard de l'aider. Je m'agenouille, ouvre mon manteau pour pouvoir bouger librement et m'approche de la fillette de cinq ou six ans. Elle a les yeux fermés et son teint est cadavérique, un doute m'envahit. Et si elle n'était plus en vie ?

I - black moon, black story. (fr)Where stories live. Discover now