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Vendredi 12 novembre.

PDV???

     Les rayons de soleil qui filtrent à travers mes rideaux m'obligent à ouvrir les yeux. Je repousse doucement la couverture qui est sur moi, et me lève.

     Je me dirige vers la salle de bains, prends une douche, me brosse les dents, et, après avoir séché mes longs cheveux bruns, je m'habille d'un pantalon jean, d'un top jaune et de bottines à talon. Mes cheveux, je les laisse lâchés. Je me mets un gros pull pour cacher les marques dues aux coups que j'ai reçu hier.

     Je récupère mon sac de cours, sors de ma chambre et descends les escaliers, après avoir longer le couloir à ma droite, pour me retrouver dans la salle à vivre. Puis, je me dirige vers la cuisine.

     Celle devant moi, qui s'avère être ma belle-mère, ne se préoccupe pas de moi et continue ce qu'elle fait : préparer le petit déjeuner de mon indigne de père.

     Je prends une pomme avant de sortir de chez moi. Je vais vers l'arrêt de bus, et attends pendant environ dix minutes avant de l'apercevoir.

     Je monte et cherche une place où m'installer. Une fois trouvée, je prends place et le bus se dirige vers ma fac.

     Arrivée à destination, je descends du bus et marche un peu avant de pouvoir entrer dans l'établissement. L'endroit où je peux me reposer de tout ce que je subis chez moi. Les coups que je reçois chaque jour, les insultes jetées par mon propre père, et sa nouvelle femme sans compter mon demi-frère. Mon père m'a toujours détestée. Enfin, je dis ça, mais c'est depuis que ma mère est morte en me mettant au monde. Il ne fait que me répéter que c'est de ma faute.

     Je vais dans la salle de biologie, puisque c'est le premier cours de la journée. Vous voudriez sûrement savoir pourquoi et comment je fréquente ? Eh bien sachez que mon père m'envoie à l'école juste pour la forme, et pour que je ne le "ridiculise" pas.

     J'entre dans la salle, et m'assois à la première place que j'aperçois. L'amphithéâtre se remplit petit à petit, puis le prof de biologie entre et se présente.

_*_*_*_*_*_*_*_*_*_

     La journée se termine sur le cours de philosophie, qui est une des matières que j'ai choisis, et je sors immédiatement de l'amphi. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment. Ou un bon. Je ne sais pas, mais, ce que je sais, c'est qu'il faut que je me concentre sur mes études si je veux pouvoir me débarrasser vite fait de mes parents.

     Je rentre chez moi à pieds cette fois-ci, et me perds dans mes pensées.

     Je me suis toujours demandée qui était ma mère. Mon père ne m'a jamais parlé d'elle. Et quand j'abordais le sujet, je me prenais des coups.

     Je décide de ne pas rentrer tout de suite, et d'aller à la bibliothèque prendre quelques livres. Arrivée, j'entre et commence à marcher entre les différentes étagères, à la recherche de livres susceptibles de me plaire. Je finis de parcourir la rangée de livres, et lorsque je m'apprête à rebrousser chemin, n'ayant rien trouvé d'intéressant, un gros livre ou plutôt grimoire, déposé sur un socle en hauteur, attire mon attention.

     Je m'approche doucement mais sûrement et le prends dans mes mains. Je le regarde attentivement : bleu et doré, des dessins d'une sirène, d'un loup, d'un vampire, d'un démon, d'un ange, et pleins d'autres créatures, formant un cercle. Et au milieu de ce cercle, se trouve une boule. Bizarrement, elle m'intrigue.

     Je ne sais pas pourquoi, mais je sens qu'il faut que j'aie ce livre. L'ayant toujours dans les mains, je me dirige vers la bibliothécaire.

Moi : s'il vous plaît madame, puis-je emprunter ce livre?

     Elle lève les yeux vers moi, et ces derniers se mettent à briller.

La dame : je t'attendais, élue des cieux. Ce livre t'appartient, alors prends-en grand soin.

     J'ai à peine cligné des yeux, que la bibliothécaire qui se trouve devant moi disparait.

     Comment ça, "élue"? Et puis, ce livre ne m'appartient pas! Mais, je ne vais pas dire non pour l'avoir.

     Je le mets dans mon sac et sors de la bibliothèque, puis, prends le chemin pour rentrer chez moi.

     Quand même, c'était étrange. On se croirait dans un livre où je suis l'héroïne. C'est vraiment ridicule, je sais.

*_*_*_*_*_*_*_*_*

     J'ouvre la porte de chez moi et entre.

??? : où étais-tu, feignante?!

     C'est ma belle-mère, Hélène, qui vient de prononcer ces mots. Je relève le regard vers elle, et remarque qu'elle est avec son fils, qui est mon frère, ou plutôt demi-frère, Terry.

Terry : tu étais avec ton petit ami ? Oups, j'oubliais. Tu n'en as pas. En même temps, qui voudrait de toi?

     Je ne réponds pas, et me reçois une gifle assez violente.

Hélène : tu nous réponds, quand on prend la peine de dépenser notre salive pour toi.

     Je baisse la tête, et retiens mes larmes.

     Je sais, c'est bête, mais c'est pas de ma faute si mon sens du toucher est supérieure. Je ressens beaucoup plus les sensations.

     J'entends alors la voix de mon géniteur demander ce qui se passe ici.

Hélène : demande à ta stupide fille d'où elle sort.

Terry : bonsoir papa.

Gérald : bonsoir Terry.

Terry : est-ce aujourd'hui que vous lui direz?

     Ayant relevé la tête, je les regarde avec interrogation. Me parler de quoi?

Gérald : Énora, sache que la famille Roussel viendra te chercher dans peu de temps. Tu te marieras avec leur fils.

Moi : quoi? Mais... Je ne veux pas!

     Une autre gifle, et de deux!

Terry : on sera enfin débarrassé de toi. En plus de la forte somme d'argent, qu'ils ont donné pour t'avoir, que nous avons reçu.

Hélène : en effet.

Moi : alors, vous me vendez juste parce que vous voulez vous débarrasser de moi...

Gérald : et alors?

     Je baisse la tête. Après tout, qui suis-je pour contester sa décision?

     Je monte en vitesse dans ma chambre, et referme la porte derrière moi. Je retire ce gros pull qui me donne chaud depuis ce matin, puis, me mets à regrouper le plus d'affaires possibles, que je mets dans un sac de sport vide. Je ne veux pas me marier. Pas maintenant. Je n'ai que dix-sept ans.

     Je sens une larme rouler sur ma joue. Même s'il me déteste, c'est quand-même mon père. Je n'arrive toujours pas à concevoir qu'il ait pu me vendre.

     La porte s'ouvre sur Terry qui regarde tour à tour mon sac et moi.

Terry : tu vas t'enfuir c'est ça?

Moi : s'il te plaît, ne dis rien à papa.

Terry : et tu crois que je vais te laisser faire, sérieusement?

Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant