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PDV ÉNORA

     Ma tête... J'ai l'impression qu'on me l'a brutalement frappée contre un mur.

     Je me lève, et regarde la pièce dans laquelle je suis. C'est une chambre plutôt très belle, je dois l'avouer. Avec un lit à baldaquin, deux tables de nuits de chaque côté, une moquette blanche en dessous du lit, et une table de travail près de la fenêtre. Mais je n'ai pas envie de rester ici.

     Je me demande bien qui m'a enlevée.

     La porte s'ouvre sur un homme d'assez grande taille, cheveux noirs, yeux indigo. Son visage a une grande cicatrice de brûlure sur le côté droit, et son œil droit est couvert d'un cache-œil noir. Il me rappelle étrangement Harris et Sylvie. Même si sa chevelure me rappelle celle de Lorenzo.

     Attendez...

Moi : c'est toi, Hamon, pas vrai?

Hamon : alors tu sais qui je suis. Je suis très flatté.

     Son sourire narquois m'irrite. Si seulement je pouvais le lui effacer.

     Je me lève, et lui fais face.

Moi : pourquoi m'avoir enlevée?

Hamon : tu connais déjà la réponse, petite louve.

Moi : et je suppose que tu me diras la même chose, si je te demande pourquoi tu veux faire du mal à mon âme sœur.

     Il tique sur ce mot, et je recule en sentant son aura meurtrière. Mais bizarrement, il garde une attitude posée.

Hamon : je te prierai de ne pas prononcer ces mots en ma présence.

Moi : pourquoi? J'en ai le droit, puisqu'il est mon âme sœur.

     En une fraction de seconde, je me retrouve plaquée contre le matelas du lit, Hamon au dessus de moi, en train de m'étrangler fortement de ses deux mains.

Hamon : tu es beaucoup trop curieuse, petite chose. Tu devrais obéir, plutôt que de jouer les rebelles.

     Il me libère, et se relève, alors que j'ai toujours cette impression d'être étranglée. Je me relève, assise sur le lit, mon corps soutenu par mon bras droit alors que ma main gauche est portée à mon cou endolori.

Moi : tes parents ont bien fait de te déshériter.

     Je sais que je vais amèrement regretter d'avoir dit ça, mais peu importe.

     Étrangement, il ne fait rien.

Moi : où sommes-nous?

     Il ne répond pas, et sort de la chambre.

     Plus qu'à le découvrir moi-même.

     Je quitte le lit, et me rapproche de la seule et unique fenêtre de cette chambre. Malheureusement, elle a des barreaux. J'aurais pu essayer de m'échapper par là, s'il n'y en avait pas.

     Je regarde la mer à travers cette fenêtre, et remarque les nombreux rochers qui se trouvent en dessous. On dirait un donjon. Je sais que ce n'est pas le moment de faire des blagues stupides, mais bon...

     "Lorenzo ? "

"Enfin! Énora, tu vas bien? "

     "Tu m'as attendue ou quoi? "

"Ce n'est vraiment pas le moment. "

     "Je sais, désolée. Et oui, je vais bien. Mais pas pour très longtemps, je crois. "

"Tu connais le lieu où vous vous trouvez actuellement? "

     "Non. Tout ce que je sais, c'est que je suis dans lieu qui borde la mer, et où il y a des rochers. La moindre chute serait fatale de cette hauteur. "

"Tu es où en ce moment? "

     "Dans une chambre, pourquoi ? "

"Tu peux me décrire la chambre dans laquelle tu es? "

     "Elle est un peu vieille, mais très jolie. Dans les tons blanc et bleu, avec un lit à baldaquin au centre de la pièce, et une fenêtre qui donne une vue sur la mer. Mais je suppose que la chambre en question est au dessus des rochers. "

"Je vois... "

     "Qu'est-ce qu'il y a? "

"Y a-t-il une forêt à ta gauche, quand tu regardes par la fenêtre? "

     "Oui... "

"J'en étais sûr. Vous vous trouvez sur l'île privé de notre famille. "

     "Vous en avez une? "

"Oui. Pour parfois être tranquilles. Mais nous n'y sommes plus allés depuis que nous avons appris la soi-disante mort de Hamon. "

     "Ça aurait fait remonter des souvenirs douloureux? "

"Exactement. Mais je vais devoir y revenir, si je te veux à mes côtés. Tiens bon, ma princesse. "

     "D'accord, mon prince. Mais ne comptez pas sur moi pour vous attendre les bras croisés. "

     Je souris en coupant la communication. Je vais faire un carnage ici. Ils ont eu tort de me sous estimer, et ça, ils vont le regretter.

***

     Ça fait 10h heures que Lorenzo et moi avons discuté. Je suis toujours à la fenêtre, regardant distraitement la forêt.

"Tu m'en veux? "

     "Bien sûr que non. Pourquoi d'abord? "

"T'avoir laissée sans surveillance..."

     "Non, je ne t'en veux pas. Tu n'as pas à t'en faire. Ce n'était pas de ta faute. "

"Je ne devrai pas m'inquiéter pour ça, peut-être, mais je m'inquiète de ce qu'il pourrait te faire. "

     "Il ne pourra rien. Je lui montrerai de quel bois je me chauffe, sinon. "

"Je me suis dit la même chose. "

     "Je vais déclencher un carnage dans dix minutes. "

"Tu devrais nous laisser gérer ça. Nous sommes déjà sur l'île. Et puis, c'est dangereux pour toi. Surtout que tu ne contrôles pas parfaitement ta louve. "

     "Ça me constituera un entraînement. "

"Qu'est-ce que tu peux être têtue quand tu veux. "

     "Tu m'aimes aussi pour ça, pas vrai? "

"Tu as raison. "

     Les dix minutes écroulées, je ferme les yeux, et expire. Puis, me transforme en une magnifique louve blanche au yeux bleus. Il est tant de montrer à ces loups à qui ils ont à faire. Même si je ne sais pas correctement me battre, je connais quand même ce qui est le plus important : laisser sa louve dominer le jeu!

     Je brise la porte d'un coup, et, alertés, les loups qui, je suppose, surveillaient la porte, se transforment également. Je les assomme juste vite fait, et les traîne dans la chambre.

     Pour des loups, ils ne sont pas solides.

??? : qu'est-ce qu'il se passe ici?

     Dès qu'il me voit, il fronce les sourcils. Je ne lui donne pas le temps de dire quoi que ce soit, et lui saute dessus pour brutalement le frapper contre le mur derrière lui.

     J'entends un hurlement puissant à plusieurs mètres de moi, et ne peux m'empêcher de penser que c'est Lorenzo.

     Mon Alpha est enfin là.

Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende. Where stories live. Discover now