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PDV LORENZO

     Ce satané Hamon sait qu'on le retrouvera. Il essaie de nous tendre un piège, j'en suis sûr et certain. L'Alpha Suprême et mon père savent où il se trouve grâce au micro-émetteur qui se trouve sur le bébé. Mais pour en être sûr et certain, ils préfèrent se fier à leur odorat.

Papa : il se trouve sur le pont de Manhattan.

Matt : exactement comme sur le GPS.

     J'ai un mauvais pressentiment. Je n'aime pas le savoir sur ce pont avec mon enfant.

Moi : Edwige, vas-y plus vite.

     Nous arrivons en quelques minutes au pont, et apercevons une silhouette qui m'est très familière. En même temps, j'entends les pleurs d'Enzo.

Hamon : tu es enfin là, petit frère. Et en compagnie de papa et de l'Alpha Suprême, en plus.

Moi : rends moi mon fils, Hamon.

Hamon : pourquoi?

Moi : ne me provoque pas.

     Il porte son regard sur le petit Enzo, souriant de façon malsaine.

Hamon : je te rendrais ton fils à une seule condition.

Moi : laquelle?

Hamon : rends moi la meute qui me revient de droit.

Papa : elle ne te revient pas. Je t'ai déshérité il y a longtemps.

Hamon : tu n'as qu'à me la donner, dans ce cas. Tu sais ce qu'il te reste à faire.

     Je baisse la tête, frustré de ne rien pouvoir faire que de l'écouter. Soudainement, je l'entends hurler de douleur, et jurer contre... Une petite fille. Lorsque je relève la tête, je vois une petite brune qui tient fermement Enzo dans ses bras en fusillant Hamon du regard, alors que la mère de la petite est surprise un peu plus loin, criant le nom de sa fille.

Hamon : petite garce! Puisque c'est comme ça, tu vas y passer, toi aussi.

??? : il n'est pas à vous, ce bébé!

Michelle : mais... C'est la petite qu'il a trompé pour capturer Énora.

     Avant que je ne puisse réagir, il la tient par le col de sa veste.

Moi : lâche la!

Hamon : donne moi ce que je veux, et je le ferai.

Moi : il en est hors de question.

Hamon : réfléchis bien.

     Il fait passer la petite par dessus la rambarde du pont.

Hamon : ça serait dommage qu'il meurt une heure après sa naissance. Et que cette fillette l'accompagne.

     Les pleurs du petit s'intensifient. Il réclame sa mère, et ça, je suis bien placé pour le savoir.

     Je sens une main se poser sur mon épaule, et tourne le regard vers celui à qui elle appartient. Mon père hoche la tête avec un discret sourire.

     Un sourire...

     Je me rends compte alors que la meute n'est pas encore à moi. Franchement, on a bien fait d'attendre. Je me retourne vers mon frère.

Moi : si je fais ça, jure de me rendre Enzo.

Hamon : je te le jure sur tout ce que j'ai de plus cher.

     Je n'y crois pas trop.

     Je souffle et avance vers lui, me mordant le pouce pour y laisser couler mon liquide vital. Une fois en face de lui, il me prévient :

Hamon : ne fais rien d'irréfléchi sinon...

     Je dessine un symbole sur la paume de sa main, puis recule de deux pas.

Moi : moi, Lorenzo Roussel te donne la meute dont j'ai hérité de Harris Roussel, faisant de toi le nouvel Alpha de la meute du Lac Bleu.

     Il sourit, fier, tandis que le sang sur sa paume brille légèrement, et noircit pour que plus tard se forme un tatouage. Il dit :

Hamon : maintenant que j'ai la meute, je n'ai plus rien à faire de ces deux là.

     Il lâche la veste de la petite fille, sous mon regard horrifié et les cris de cette dernière.

Moi : Enzo!

??? : Anaïs!

     Je regarde par dessus la rambarde, mais à ce même moment, je vois brièvement un être doté d'ailes blanches voler à toute vitesse vers le bas, telle une flèche.

PDV ÉNORA

Plus tôt.

     Ça ne fait que trente minutes qu'ils sont partis. Sylvie me force à rester coucher, puisque je suis trop faible pour me lever. J'ai changé de vêtements, et j'ai dit à Sylvie que quand ils reviendront, je voudrais qu'on quitte l'hôpital. Je lui ai fait croire ça parce que j'irai cherché ce diable de Hamon moi-même. Il n'avait aucunement le droit de toucher à mon fils.

Sylvie : tu devrais manger quelque chose, Énora. L'accouchement t'a affaibli, et la séparation avec ton fils également.

Moi : je n'ai pas faim.

     Je sais que je réponds assez brutalement et sèchement, mais... Je n'y peux rien. J'ai peur, je stresse et la seule personne à laquelle je peux penser est mon fils.

     L'infirmière qui est venue apporter la nouvelle se tient à l'écart, un air peiné au visage.

Sylvie : je vais quand même te chercher quelque chose à manger. Tu ne vas pas rester dans cet état. S'il vous plaît, surveillez la jusqu'à mon retour.

??? : très bien.

     Sylvie se lève, et sort de la pièce. Après quelques secondes, je me lève à mon tour. Avec beaucoup de difficultés, mais je me lève quand même.

??? : Luna, que faites-vous?

Moi : si vous étiez à ma place, que feriez-vous? Vous resteriez ici alors que votre fils est en danger de mort?

??? : vous devriez faire confiance à votre Alpha.

Moi : je lui fais confiance. Mais lui aussi doit me faire confiance. La personne en qui je n'ai pas confiance est son frère.

     Je m'approche du rebord de la fenêtre, et souffle. Je monte dessus, et me laisse tomber dans le vide, sous le cri d'effroi de l'infirmière qui se précipite vers la fenêtre. Puisque j'ai hérité des pouvoirs d'êtres ayant des ailes, il serait temps de les tester. Alors, je matérialise une paire d'ailes blanches, et les fais pousser de mon dos. Ça fait mal, mais là, je m'en fiche. Je bats des ailes une fois, prenant de l'altitude à une vitesse hallucinante, et me dirige vers mon fils, sachant où il se trouve grâce au lien qui nous unis.

     Dès que j'arrive au dessus du grand pont de Manhattan, je vois Hamon lâcher une petite que je reconnais. Et cette petite tient mon fils dans ses bras.

     En même temps que mon cœur rate une battement, je vole vers le bas aussi vite que tout à l'heure en tendant les bras vers les enfants.

     Encore un peu... J'y suis presque...

     Après quelques secondes qui m'ont semblé une éternité, je les rattrape de justesse, et remonte, volant à la même vitesse.

Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende. Where stories live. Discover now