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Maddie balançait doucement ses hanches au rythme de la musique. Un fouet de cuisine dans la main, l'autre tenant le saladier pour éviter de tout renverser. Elle préparait un gâteau au chocolat. Cela faisait longtemps qu'elle n'en avait pas mangé et l'envie était apparue en début d'après-midi. Elle était heureuse, du moins Maddie se sentait bien en cette fin d'après-midi pluvieuse sur la ville de Boston. Elle aimait danser, la musique accompagnait son quotidien. Peu importe l'endroit, ce qu'elle faisait, la musique était son compagnon de voyage sur le long chemin qu'est la vie. La brune versa la pâte à gâteau dans le moule rectangulaire avant de l'enfourner dans le four. Elle se retourna et continuait de danser sur la chanson de The Growlers. Elle rangea doucement le plan de travail tout en fredonnant les paroles. Vêtu d'un legging noir et d'un pull bien trop grand pour elle, ses cheveux étaient lâchés bougeant dans tous les sens dû à ses mouvements. L'odeur du chocolat commençait à envahir la grande cuisine, et enivrer les narines de la seconde personne qui résidait ici. Il se tenait là, l'épaule calée contre l'encadrement de la porte et il l'observait. Il adorait rentrer chez lui et trouver Maddie en train de danser, totalement couper du monde. À vrai dire, ce qu'il appréciait le plus chez la brune c'était sa capacité à s'enfermer dans sa bulle et d'avoir l'esprit libre le laissant vagabonder dans un monde qu'elle seule connaissait. Elle n'avait pas encore remarqué sa présence, bien qu'il fût assez facile de le voir en train de la fixer. Maddie s'abaissa pour donner une caresse au chien, lui glissant un mot doux.
- Et moi ?
Maddie se releva subitement croisant le regard azur de Chris. Un sourire s'afficha sur le visage pâle de la brune.
- Depuis combien de temps es-tu là ? Questionne-t-elle.
- Assez pour admirer ta jolie danse, rit-il.
Sa tête remuait encore au rythme de la musique tout en s'approchant de l'homme. Chris ne pouvait pas s'empêcher de craquer un peu plus pour elle. Et dire qu'il l'avait rencontré à l'hôpital parce qu'il avait joué au malin et s'était fait une entorse à la cheville. Maddie, elle, attendait dans la salle d'attente, les yeux rivés sur un vieux bouquin de Charles Darwin. Elle patientait pour qu'un médecin l'examine car elle avait plusieurs vertiges non expliqués durant la journée depuis quelques semaines. Chris avait craqué, il s'était installé à côté d'elle et ils avaient commencé à discuter de la vie. Maddie paressait épuisée mais elle tenait la conversation et plus ils parlaient, plus Chris voulait en apprendre davantage sur la jeune femme plus jeune que lui.
Le brun saisit Maddie par la taille avant de lui lancer un grand sourire dont seul lui connaissait le secret. Les yeux bleus de Maddie reflétaient tout ce qu'elle éprouvait, elle était transparente, ses yeux la trahissaient. Chris pouvait y lire tout un tas de choses et notamment l'amour que cette femme dégageait pour n'importe lequel de ses proches.
- Bonjour toi, murmura-t-elle.
Elle frotta son nez contre le siens, un bisou eskimo. Elle adorait faire ça, bien que Chris ne fût pas habitué au début, il y avait vite pris goût. Il se pencha un peu plus pour capter les lèvres de la jeune femme. Les lèvres fines de la brune lui avaient manqué toute la journée et il attendait avec impatience de rentrer, de la retrouver, et de l'embrasser et la garder près de lui toute la soirée.
- Bonjour petit sucre.
Maddie retroussa son nez et fit un sourire déformer. Elle n'était pas habituée aux surnoms, à vrai dire elle n'était pas habituée à la vie de couple en général. C'était tout nouveau pour elle. La brune ressentait constamment la peur de mal faire, de mal agir, ou au contraire de ne pas assez agir, et tant d'autres choses. Elle manquait cruellement de confiance en elle, et malgré l'amour qu'elle déversait au quotidien, elle était apeurée à l'idée que ce n'est jamais assez pour Chris. Mais elle s'accrochait à lui, désespérément. Chris lui avait offert ce qu'elle avait toujours désiré : la passion, l'amour accompagné d'humour à la Chris.
Ils étaient heureux. Ils essayaient de l'être malgré les aléas de la vie. Et peu importe ce qui se passerait dans le futur, à ce moment précis, ils s'aimaient à en perdre la tête.
