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A peine diplômée, elle avait tout plaqué pour accepter cette proposition d'embauche. Qui aurait refusé une telle offre, d'ailleurs ? Elle ne se voyait pas refuser une telle opportunité. Alors elle avait dit oui. Dit oui à quitter son pays natal, dit oui à s'éloigner de sa famille, dit oui à venir s'installer à l'autre bout de l'atlantique. Elle n'a pas hésité bien longtemps, seulement une après-midi avant de répondre au mail. Elle se souvient de ce jour comme si c'était hier. Toutes les émotions l'avaient traversé : la peur, l'incompréhension, et l'excitation. Voilà maintenant six mois qu'elle vit sur la côte Est des États-Unis, Boston plus précisément. Marie était heureuse, après tout, elle a toujours voulu vivre à l'étranger et repousser ses limites. Même si ses proches lui manquaient, elle appréciait sa vie ici, seule. Marie était une solitaire, rêvant d'amour comme dans les films et de voir les gens heureux autour d'elle.
Elle raccrocha sa blouse blanche avant de quitter l'hôpital pour rejoindre son petit appartement. Elle était épuisée, c'était une journée chargée, et des prises en charges lourdes. Les écouteurs vissés sur les oreilles, elle entra dans le parc avec l'intention de le traverser pour rejoindre la petite boulangerie de l'autre côté et de s'acheter un pain au chocolat. C'était son petit rituel. Cette boulangerie lui rappelait son pays de naissance.
Elle fut surprise par un chien venant quémander des caresses. Elle s'abaissa, retira un de ses écouteurs et caressa le haut de la tête de cette boule de poil. Marie adorait les chiens, elle avait grandi entourer de chiens. Elle souhaitait en avoir un ici, à Boston, mais elle s'était vite ravisée en voyant son temps de travail et le petit appartement qu'elle occupait. Elle voulait un compagnon pour le rendre heureux et non malheureux.
- Que tu es beau, souffla-t-elle à l'intention du chien.
Il était assis, appréciant les caresses de la jeune femme. Il était à croqué et Marie ne pouvait pas s'empêcher de déjà l'aimer. Il était blanc et de couleur feu, il avait une bouille à faire fondre n'importe qui. Il remuait la queue, visiblement heureux. Marie releva la tête pour voir si quelqu'un était à la recherche de cette boule de poil. Il portait un collier, il devait appartenir à quelqu'un. Elle chercha pendant plusieurs minutes des yeux une personne susceptible d'essayer de retrouver son chien.
- Dodger!
Le chien se remit à courir, laissant Marie perplexe. Elle regarda le chien se diriger vers un homme vêtu d'une casquette, d'une veste foncée et d'un jean. L'homme s'abaissa pour caresser visiblement son chien et lui remit la laisse. Marie laissa paraître un petit sourire, heureuse de voir cette scène. Elle remit son écouteur, prête à reprendre sa route vers la boulangerie. C'est dans ces moments-là qu'elle est à deux doigts de craquer de se prendre une boule d'amour pour rythmer ses journées. Marie voulait donner de l'amour, elle en débordait. Et peu importe à qui elle le donnerait, elle voulait juste aimer quelqu'un ou un petit compagnon à quatre pattes. Elle rêvait de rendre heureux ce qu'elle aimait.
Quant au fameux chien du nom de Dodger et son maître, il regardait la jeune femme s'éloigner. Dodger tirait sur sa laisse en direction de la brune qui avait les mains enfoncées dans les poches de sa veste grise.
- Doucement, Dog.
Le chien ne l'écoutait pas et continuait de tirer. Résigné, son maître le laissa l'entraîner vers la jeune femme. Quand ils furent à sa hauteur, elle regarda le chien avec un sourire avant de relever la tête et de poser ses yeux sur l'homme. Ses yeux étaient d'un bleu glacial qui cloua le jeune homme sur place. Et inversement, Marie ne pouvait plus détacher son regard de lui. Dodger aboya pour attirer l'attention de la jeune femme. Elle lâcha un petit rire angélique avant de tendre sa main pour lui offrir une caresse.
- Il est adorable, dit-elle en riant.
- Merci, répond le brun avec un sourire.
Il regardait la brune donner des caresses à son chien visiblement ravi. Dodger était un chien adorable et demandeur d'attention. Mais pourquoi il était autant attiré par la brune ? Peut-être qu'elle dégageait quelque chose qui attirait les chiens, il n'en savait rien. Marie se releva avec un sourire scotché aux lèvres. Elle ne savait pas quoi dire de plus, la situation était assez nouvelle pour elle. Depuis qu'elle vivait à Boston elle n'avait fait que des rencontres par le biais de son travail, jamais en dehors.
- Je m'appelle Chris. Et lui c'est Dodger.
Marie regarda la main que lui tendait le jeune homme. Elle était prise au dépourvue, elle ne s'y attendait pas. Elle croisa à nouveau son regard, tout en glissant sa main dans la sienne.
- Marie. Enchantée.
Peut-être que c'était le début d'une amitié, d'une histoire d'amour, ou juste d'une rencontre dans un parc une fin d'après-midi à Boston. On ne le saura jamais.
