C H A P I T R E | 01

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« Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. »
— Inconnu

KATERINA

Quelques mois plus tôt...

Je regardai ma machine à café faire mon délicieux breuvage avec impatience. Ces temps-ci, je ne dormais plus beaucoup. J'avais repris mes études depuis bientôt un an et le choc était violent. Bien sûr que je préférais réviser toute la nuit que de rester enfermée dans ma chambre à ressasser en boucle les épreuves que j'avais dû affronter ces deux dernières années, mais je n'arrivais pas à m'habituer à ce nouveau rythme. De plus, le droit m'ennuyait à mourir. Je pensais sérieusement à envoyer cette lettre de désinscription au secrétariat de ma faculté. Cette idée me trottait dans la tête depuis un petit moment déjà, mais je n'avais jamais osé timbrer l'enveloppe qui contenait ma libération.

Mes parents étaient des avocats reconnus dans la région. Ils avaient toujours voulu faire de moi une reine du barreau. Malheureusement pour eux, le droit m'ennuyait plus qu'il ne me passionnait. Mais mes parents ne le savaient même pas : comment pourraient-ils seulement imaginer mes centres d'intérêts et connaitre mes envies s'ils ne discutaient jamais avec moi ?

J'avais très envie d'arrêter mes études. Je ne me retrouvais pas dans ce que je faisais, je me sentais tout bonnement inutile. J'avais besoin d'action, de me sentir vivante. Rester assise toute la journée dans un amphithéâtre à écouter un professeur, ça ne me stimulait aucunement. Cependant, si je venais à quitter l'université, je ne saurais pas quoi faire. Toute mon enfance a été façonnée de manière à me diriger vers les études supérieures, ne me laissant pas l'opportunité de réfléchir au métier que je voulais réellement exercer.

Je m'étirai doucement en regardant par la fenêtre de la cuisine. Il faisait vraiment beau dehors, il n'y avait pas un petit nuage dans le ciel. Le début du mois de mars était ensoleillé et annonçait le printemps.

Ma mère était partie très tôt ce matin, je me retrouvai donc à manger seule. J'en profitai pour allumer ma playlist sur mon enceinte. La musique résonnait dans tout le manoir, remplissait le vide de cette vaste demeure. Je pris ma tasse de café et allai m'asseoir sur mon sofa en dansant légèrement. Les cours débutaient seulement à dix heures, j'avais donc le temps de traîner un petit peu.

J'avais très envie de parler avec Élise, ma meilleure amie, mais elle n'était pas joignable. Ses parents avaient organisé un voyage de quelques semaines en Thaïlande pour se reposer. Ils voulaient se couper des médias et divers réseaux sociaux, du stress lié au travail et aux responsabilités. Ce qui signifiait qu'ils n'avaient pris aucun téléphone, donc aucune possibilité de contact avec elle jusqu'à son retour.

J'adorais la famille d'Élise, ses parents étaient des personnes extraordinaires, très proches des miens. Je n'arrivais pas à comprendre comment ses parents avaient pu se lier d'amitié avec les miens. Ils étaient comme le jour et la nuit. Le père et la mère de ma meilleure amie étaient très joyeux, attentionnés, aimants. Alors que les miens étaient renfermés, sérieux et distants. Ces dernières années, j'avais passé la plus grande partie de mon temps chez Élise car l'environnement dans lequel j'habitais me rendait plus malheureuse qu'autre chose. Je ne me sentais pas bien et je n'allais pas me forcer à rester dans un endroit qui me rendait malade. J'étais très reconnaissante de les avoir dans ma vie. Je ne savais pas ce que j'aurais fait s'ils n'avaient pas été à mes côtés ces deux difficiles années.

Une sonnerie retentit sur mon téléphone, ce qui m'indiqua qu'il était temps que je me prépare à commencer cette longue et ennuyeuse journée de cours.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant