C H A P I T R E | 08

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« Ce sont les petites attentions qui font les plus belles relations. »
— Inconnu

AARON

J'avais envie de tout casser.

Je m'étais absenté à peine quelques minutes et Jean en avait profité pour mettre le grappin sur elle. Je l'avais cherchée partout, espérant qu'elle ne se soit pas blessée. La connaissant, c'était fort probable. Lorsque je l'avais vue apeurée, ordonnant à Jean de la lâcher, une puissante vague de colère avait déferlé dans mon corps.

Je n'étais pas un colérique. Je ne m'énervais que très rarement. Cependant, en voyant Katerina effrayée, cherchant autour d'elle quelqu'un qui puisse l'aider, ce sentiment peu familier s'empara férocement de moi.

Une haine, que je n'avais même pas ressenti lors de mon arrestation, m'avait brutalement envahi. Je n'avais pas pu me contrôler en voyant ses beaux yeux remplis de terreur. J'aurais pu tout simplement m'approcher d'eux et libérer Katerina d'une façon convenable, sans violence, mais la colère me contrôlait. Je n'avais pas pu résister à l'envie d'envoyer mon poing contre son visage. Ce n'était pas la première fois, et sûrement pas la dernière, s'il n'arrêtait pas de rôder autour de ma belle. Je ne regrettais pas de lui avoir pété le nez. Le soulagement qui s'affichait sur le visage de Katerina n'avait pas de prix.

— Tu es enfin là, merci ! soupira-t-elle en m'enlaçant.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle vienne me faire un câlin, mais je n'allais pas m'en plaindre. Je posai ma tête contre la sienne et caressai doucement ses cheveux. Elle sentait la noix de coco, mais une odeur d'alcool se mélangeait à sa fragrance habituelle.

Tu es en train de tomber amoureux mon vieux !

N'importe quoi. Je n'allais pas dire qu'elle ne me plaisait pas, car ç'aurait été un mensonge, mais de là à tomber amoureux... C'était trop rapide ! Je savais que je me mentais à moi-même, que je commençais à développer des sentiments pour la belle jeune femme dans mes bras, mais je ne pouvais pas prendre le risque de l'aimer alors que je ne connaissais rien d'elle. Je n'avais jamais vu ses parents, je ne savais pas ce qu'elle aimait, quelles étaient ses passions.

Cerner son caractère avait été un jeu d'enfant. Elle était très expressive. Son visage ne pouvait rien cacher, mais son passé quant à lui demeurait un mystère. Il me faisait peur. Je ne voulais pas faire la même erreur deux fois, accorder ma confiance sans savoir dans quoi je mettais les pieds avait été l'une de mes pires erreurs. Il était hors de question de recommencer, de tout faire foirer une nouvelle fois.

— Tu m'as cassé le nez mec ! cria Jean en se relevant.

Un peu de sang coulait de son visage. Il tenait son nez de ses deux mains.

— La prochaine fois je ne me contenterai pas que de cette partie de ton visage. N'approche plus Katerina, c'est clair ? le menaçai-je.

Katerina se détacha de moi et se mit à ma droite. Elle était très pâle, presque translucide. Je n'avais pas eu le temps de lui demander si elle allait bien car Jean me coupa dans mon élan.

— Clair. Fallait dire plus tôt que c'était ta gonzesse. Je ne l'aurais pas approchée si j'avais su, grommela-t-il en levant ses deux mains.

— Ça ne t'a pourtant pas empêché la dernière fois, lui crachai-je au visage.

Katerina essayait tant bien que mal de rester debout, mais son manque de sobriété la rendait agitée.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda Max en s'approchant de nous.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant