C H A P I T R E | 19

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« Les âmes fortes ont des sentiments bien plus violents que les autres quand elles sont tendres. »
— Voltaire

KATERINA

Quelques jours plus tard...

— Élise dépêche-toi ! On va être en retard, criai-je depuis ma chambre.

C'était le jour J. Je quittais pour de bon la demeure familiale pour m'installer avec l'homme que j'aimais. Je m'étais réveillée à l'aube, bien trop excitée pour continuer à dormir. Je ne tenais pas en place. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien.

Élise était venue ce matin pour m'aider à ranger et à préparer les derniers cartons. À défaut de le faire avec ma mère, je le faisais avec ma meilleure amie. Ce n'était pas plus mal.

Hier soir, ma mère était venue me voir pour discuter. J'avais d'abord pensé qu'elle allait me menacer, me rabaisser comme à son habitude, mais ce fut tout le contraire. Elle m'avait dit de faire attention à moi, que si un jour je voulais revenir au manoir, il y aurait toujours une place pour moi. On avait pleuré toutes les deux, puis elle était partie dormir. Ça m'avait touchée. Je ne pensais pas qu'elle viendrait me parler de tout ça, j'étais contente de voir que nos rapports s'amélioraient de jour en jour, mais ça n'allait pas me faire revenir. J'étais certaine que ce déménagement était la meilleure chose à faire pour moi.

Au début, ça m'avait beaucoup étonnée de voir Élise venir d'elle-même et me proposer son aide, mais je m'étais souvenue lui avoir dit qu'Aaron viendrait me chercher. Elle avait sûrement voulu le rencontrer, depuis le temps que je parlais de lui ! Je me souviendrais longtemps de la réaction qu'elle avait eue lorsque le soir, après le dîner chez Aaron, je lui avais dit que nous étions désormais un couple. Elle avait sauté et crié partout, je cite : « Comment est-il possible que ma pote l'associable ait pécho le mec le plus hot d'Oldham ? »

— Oui j'arrive ! J'ai fini d'emballer le dernier carton, cria-t-elle à son tour.

On entendit quelqu'un sonner, c'était sûrement Aaron.

Respire, remets de l'ordre dans tes cheveux et tout devrait bien se passer.

— Je vais ouvrir ! brailla ma meilleure amie en descendant précipitamment les escaliers.

Je me dirigeai vers l'entrée rapidement, ayant peur de ce qu'elle pourrait dire comme âneries dès sa première rencontre avec mon petit-ami.

Petit-ami...

Je n'arrivais toujours pas à croire qu'Aaron et moi nous étions mis en couple, c'était trop surréaliste. J'avais l'impression de rêver, je pensais à tout instant que j'allais me réveiller. Le moment où il m'avait avoué ses sentiments tournait en boucle dans ma tête, personne ne m'avait jamais rien dit de si beau, si profond. Je me sentais comme une princesse à ses côtés.

Élise ouvrit la porte avant que je ne puisse le faire et elle se retrouva face à Aaron, qui portait son éternelle veste en cuir, un t-shirt blanc et un jean troué de couleur noire. Mais une autre personne se trouvait derrière lui : Maxime, son meilleur ami.

— Salut, dit-Aaron les sourcils froncés, où est Katerina ?

— Je suis ici, dis-je en arrivant vers lui.

Je vis Maxime me faire un petit geste de la main pour me saluer. Un radieux sourire éclairait désormais le visage d'Aaron. Il avança vers moi et m'embrassa. J'étais tellement contente de le voir, ça faisait seulement quelques jours que nous ne nous étions pas vus, mais ça m'avait semblé durer une éternité. En m'écartant doucement d'Aaron, j'aperçus la folle qui me servait de meilleure amie mimer un geste de dégoût à notre égard.

C'était un jour d'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant