Track 10- Let's get lost

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     L'os peut vous paraitre sans importance ou bien histoire, mais je l'aime so : meh.           


 Les choses arrivaient toujours avec une bonne raison. Parfois, on avait du mal à comprendre pourquoi tout ça nous arrivait, mais une fois au bout du chemin, alors tous les obstacles, les douleurs et les peines qu'on a dû traverser pour enfin y être nous paraissait bien insignifiantes, presque idiotes même.

Jimin ne se souvenait pas exactement où est-ce qu'il avait entendu ça. Peut-être était-ce un de ces adages que les personnes âgées aiment répéter ? Ou bien une citation bien connue qu'il avait trouvé en légende d'une photo sans rapport sur Internet ? Il pouvait bien avoir trouver ça dans un livre aussi, c'était bien son genre de passer des heures roulées sous sa couette à parcourir les pages d'un ouvrage traitant de la découverte de sois, de la réalisation de ses rêves et autres balivernes pleines d'espoir.

Le pire, c'est qu'il ne croyait même pas dans ce genre de formulation préconçue répétée encore et encore jusqu'à l'épuisement. Il avait tendance à se dire que la vie était une longue vallée de larmes et que c'était plus simple de la traverser si on l'avait accepté.

Déprimant, mais au moins, il ne pensait jamais être déçu. Ce n'est qu'une fois qu'il a été face à la réalisation amère qu'il pouvait – et pourrait encore être déçu par la vie et ce qu'elle avait en réserve pour lui, qu'il s'était dit qu'il n'y avait pas de mal à s'accrocher des mots vides comme si c'était une bouée au milieu d'un océan tourmenté. Ça ne changera pas grand-chose, mais eh – au moins, on avait l'impression qu'on pourrait s'en sortir.

Ça allait bientôt faire une heure qu'il se répétait cette phrase, ainsi qu'une petite dizaine d'autre aussi niaise et vide de vrai conseil. Il ne faisait pas vraiment attention au sens des mots, il cherchait juste à s'en réciter le plus possible, simplement pour occuper son esprit et l'empêcher de se repasser le film désastreux de cette soirée. Il y avait cette petite voix au fond de lui, sombre et amère qui lui demandait si ce genre de pensées stupidement optimiste changeaient vraiment quelque chose.

C'était bel et bien arrivé et se répéter en boucle que le destin l'avait sûrement fait pour que Jimin puisse trouver sa véritable voie sur cette Terre était parfaitement idiot, parce que ça ne changerait pas ce qu'il ressentait vraiment – même s'il avait du mal à savoir ce qu'il ressentait lui-même, tout était un peu flou dans son esprit.

Comment est-ce qu'il avait pu être aussi idiot ? Non, raye ça. Comment Jaebum avait-il pu être aussi idiot ? Après tout, Jimin revenez tous les soirs à la même heure. Sans jamais manquer un seul jour. A la seconde où son boss lui signalait qu'il pouvait remballer et retrouver le confort de son foyer, Jimin enfilait son blazer, refusait d'aller boire un verre ou deux avec ses collègues et allait s'enterrer dans le métro de la capitale pour rentrer.

C'était toujours comme ça.

MinHyuk, un de ses collègues dont il était étrangement et particulièrement proche, lui avait déjà demandé plusieurs fois s'il le faisait exprès : « Subir ta vie, Min. Être un éternel spectateur du bonheur des autres sans jamais te demander ce que ça ferait d'en faire partie. Tu vois ce que je veux dire ? ». En règle générale, Jimin ne répondait pas. Il n'avait pas grand-chose à lui répondre. Il n'était même pas sûr de vraiment comprendre ce que MinHyuk voulait dire. C'était sans doute parce que à ce moment-là, il avait l'impression d'être heureux : il avait un travail qui payait bien, des amis sympathiques et un petit-ami charmant. Il lui manquait peut-être les enfants et le chien, mais sinon, celui il cochait toutes les cases présente sur la liste du « Bonheur », avec un B majuscule d'ailleurs.

FragileWhere stories live. Discover now