𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟷𝟶

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Sur le balcon de ma chambre, une table relativement haute trône sur le carrelage qui brille à la lueur du soleil. Je m'appuie sur la balustrade noire et une magnifique vue sur les chevaux broutant sur l'une des plaines verdoyante, les quelques doux rayons solaires de ce bel après-midi estival fait miroiter l'eau bleue émeraude du lac qui s'étend au loin.

Lorsque je viens séjourner dans la maison de mes grands parents paternels, j'ai souvent l'impression d'être Aleta, habitant la merveilleuse demeure Kings Wayte dans la banlieue Londonienne, perdue quelques part entre les deux lignes du roman de la célèbre Barbara Cartland : Un rossignol chantait.

A la seule différence que moi, je n'ai pas de duc de Stampthon, ou de Monsieur Darcy. Se moque outrageusement ma conscience.

Je saisis un pinceau que j'imbibe dans de l'aquarelle, et que je laisse doucement glisser sur les courbes du personnage que je dessine sur la toile disposée sur un chevalet en bois blanc, devant moi. Je me suis trouvée un don pour la peinture depuis cette fameuse soirée avec Ethan, je n'ai fait que le dessiner, le redessiner, peindre deux amants s'embrassant au-dessus de la Seine... Pourtant, j'ai l'impression qu'il me cache des choses et qu'il s'éloigne chaque jour...Il est en ligne sur les réseaux, j'ai même vu une fille du groupe de la classe poster une photo en sa compagnie... Parce qu'en été, les gens de mon âge sortent ensemble. Moi, je reste à la maison et je m'instruit. Saint-Cyr a dit, « Ils s'instruisent pour nous vaincre. » Et comme mes parents savent que je suis à la fleur d'un âge critique, ils me préservent. Et je suis complètement d'accord.

Je m'instruis pour les vaincre. Ils n'ont pas le quart de ce que je possède et, au lieu de traîner dans les quartiers pourris de London, moi, je fais du cheval en bonne compagnie. Mon père rentre chaque soir à la maison, il ne boit pas, ils ne fume pas, ma mère consacre sa vie à sa famille... Ils sont certes assez strictes, mais je sais qu'ils m'aiment. Ils peuvent bien se moquer de la richesse de mes parents, mais j'ai au moins le luxe de passer des vacances plaisantes, à faire ce qu'ils trouvent ringard, et ce dont ils ne connaissent pas le plaisir exquis...

En début Juillet, j'ai été à Paris avec mes parents, ce n'est pas la première fois. Cette ville est magnifique, ce pays est merveilleux, son architecture est grandiose, leur cuisine est succulente... Tout est beau, à Paris, tout est plus simple, plus raffiné, plus chaleureux... Mais cette fois, Paris a évoqué en moi une véritable passion, une sorte de révélation, celle qui vous réveille à 3 heures du matin, lorsque vous vous levez d'un bon, que vous ouvrez l'œil et que vous vous dites « Oui, c'es ça ! » Lorsque le sang bouille dans vos veine et qu'un rythme vous emporte. Comme cette muse qui vous inspire et cette puissance divine qui vous pousse à réveiller l'artiste en vous.

Papa s'est gentiment moqué en disant que ce sont les lumières de la tour Eiffel qui m'ont fait perdre la tête.

Mon père n'est pas très « artiste » mais c'est un bon parleur, très convaincant, et extrêmement instruit, l'esprit scientifique, il parle mieux que beaucoup d'écrivains... Un américain typique, originaire de l'état New-Yorkais, et qui adore les cookies... Ma mère, elle, est plus littéraire que lui. Une anglaise qui, comme toute personne britannique respectable, adore le thé et le pudding. C'est le portrait craché de Lady Diana, une belle blonde aux yeux saphir, à la petite coupe et aux traits délicats... Elle est très instruite également, mais nulle en politique, contrairement à mon père. Les seules science qu'elle aime bien (c'est d'ailleurs son métier) sont les sciences naturelles, la biologie cellulaire, moléculaire, ou encore microbienne, la virologie... Tout ce qui se rapporte au métier de la médecine.

Mon père a bâti un Empire, il est à la tête d'une immense entreprise qui construit, des choses.
Ma mère, encore jeune médecin de 27 ans, a eu la chance d'être recrutée dans un hôpital fraîchement bâti en plein centre de Londres, par devinez qui ? Monsieur mon père ! (et j'en suis fière !). Une fois, lors d'une visite conventionnelle, ma mère était de service, elle me raconte qu'elle l'a aperçu avec le responsable de la clinique dans son bureau alors qu'elle devait lui déposer un dossier. Dès qu'elle fut entrée, mon père a eu ce qu'on appelle LE coup de foudre. Elle me disait qu'il avait l'air encore jeune, mais que ses 29 années on réussi à lui avoir quelques cheveux blancs dissimulés dans une touffe de cheveux châtains, comme les miens. Il a tout de suite aimé cette version de princesse Diana, dans sa blouse blanche. Le mariage a eu lieu 6 mois plus tard. Sans parler d'elle, comment ne pas craquer devant un Chuck Bass ? Ils ont emménagé peu après en Amérique pour les affaires de son mari.

𝐏𝐎𝐈𝐍𝐓 𝐕𝐈𝐑𝐆𝐔𝐋𝐄 [ 𝙴𝙽 𝙲𝙾𝚄𝚁𝚂 ]Where stories live. Discover now