Chapitre 14 : Sortie

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                   *Sasuke POV*

Je m'arrêtai aux portes de l'hôpital et pris un moment pour apprécier ma nouvelle liberté. Avoir tant d'espace autour de moi et pouvoir m'y déplacer à ma guise était une nécessité dont j'avais oublié la satisfaction. Bien sûr, il y avait des limites. Je ne pouvais pas rester trop longtemps au même endroit, je ne pouvais pas me montrer sans une casquette, une capuche ou autre accessoire dissimulant un peu mon identité et je devais toujours faire attention aux regards qu'on me lançait. Mais tout de même, respirer de l'air frais faisait un bien fou.

Je vérifiai que le roman offert par Sakura était toujours dans la poche intérieure de ma veste, proche de moi. Ce bien représentait l'un des plus cadeau et m'a été fait par une fille beaucoup trop bien pour être décrite par de simples mots. Je la revoyais encore assise près de moi la veille, ses yeux verts suivant avec attention tout ce que j'avais à dire. À ce moment-là, j'aurais aimé ne plus jamais m'arrêter de parler. Me confier à elle avait été si simple, comme si c'était la bonne chose à faire. Et la sentir tellement affectée par ce qu'elle entendait alors qu'elle ne me devait rien m'avait fait me sentir si spécial. Je voulais continuer à parler juste pour l'avoir un peu plus longtemps là pour moi, et que pour moi. J'avais presque eu envie de tout lui livrer... presque. Et la raison pour laquelle je ne l'avais pas fait est que j'avais peur. C'est l'une des rares personnes à m'apprécier pour ce que je suis, et uniquement ce que je suis. J'avais peur qu'en apprenant la vérité sur moi, elle ne me voit plus jamais pareil. J'avais peur qu'elle ne trouve ma situation trop compliquée à gérer et qu'elle décide de s'éloigner de moi. Et, je devais l'avouer, j'avais peur qu'elle m'en veuille de lui avoir menti. Sakura était une concentration de sincérité. Tout en elle évoquait cet aspect. Même son visage qui trahissait toujours tellement bien ce qu'elle ressentait. Alors je n'osais imaginer sa réaction si elle venait à apprendre quel menteur je suis. Donc oui, je fuyais cette confrontation. Et je me sentais coupable. Ô que je me sentais coupable. Mais je ne pouvais agir autrement.

La vision d'une personne à quelques mètres de moi me faisant de grands signes de la main me sortit de mes pensées. Je reconnus immédiatement Sakura, avec ses cheveux roses et sa blouse blanche. Elle était assise sous un arbre et me faisais signe de la rejoindre.

Sakura était restée avec moi très tard la nuit dernière. Après m'avoir écouté parler, elle m'a encouragé à me remettre au travail concernant ma rééducation. Mais ma chambre était bien trop petite alors elle avait suggéré qu'on attende que le quart de la nuit commence pour nous entrainer dans les couloirs de l'hôpital. Elle m'avait assuré que personne ne passerait par là et je lui faisais confiance alors c'est ce que nous avions fait. J'avais remarqué qu'elle avait reçu plusieurs messages de sa mère et je m'étais inquiété de savoir ce qui lui arriverait une fois rentrée. Mais elle avait refusé d'y penser. Au final, cette séance intensive avait plus que porté ses fruits puisque j'étais en mesure de marcher normalement. Certes, je devais pour l'instant me déplacer avec une béquille, mais ce n'était que temporaire alors je ne m'inquiétais pas. La seule chose que j'espérai était que Sakura n'ait pas eu de problèmes à cause de moi. Et une fois qu'elle était partie, j'avais passé tout le reste de la nuit à lire le roman qu'elle m'avait offert. Je n'avais fermé les yeux que lorsque les premiers rayons de soleil avaient traversé la fenêtre de ma chambre. Ça avait été plus fort que moi, je n'avais pas pu détacher les yeux de son écriture. Je passais du temps à essayer de deviner ce qu'elle avait dû penser au moment de rédiger ces petites phrases. Et je l'imaginais faire la même chose en pensant à moi. C'était vraiment un cadeau incroyable.

Lorsque j'arrivai près d'elle, elle m'invita à m'assoir contre le tronc d'arbre.

« - Tu as une mine horrible, lança-t-elle.
- Je n'ai pas beaucoup dormi hier. »


Je lui fis un clin d'œil et elle gloussa.

« - Alors, reprit-elle, content de sortir enfin ?
- Plus que content, répondis-je. Je n'en pouvais pu de cet hôpital.
- Pourtant tu passais la plupart de ton temps avec moi, se vexa-t-elle faussement. Tu peux le dire si je te gène. »

Vies Secrètes (SasuSaku) - Terminée Where stories live. Discover now