Tu ne m'en parles jamais...

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Depuis plusieurs semaines, il restait à ses côtés, le rassurant pour qu'il puisse tenir le coup, passant de bons moments ensembles et riant de tout et de rien.
Ça avait été leur quotidien pour passer le temps en attendant un traitement contre cette saloperie.

Mais il fallait bien se faire une idée... Il faiblissait, à grande vitesse, son état se dégradait à vue d'œil et les médecins n'avaient plus beaucoup d'espoir.
Son corps était frêle, presque squelettique, même en mangeant énormément et en prenant ses médicaments.
Son unique ami patientait avec lui depuis le début de son hospitalisation, mais ça lui brisait le cœur de savoir qu'il le verrai peut-être mourir après tant d'efforts et de patience.

Si seulement il n'avait pas eu cette maladie...
Une maladie génétique et incurable...Il se trouvait déjà chanceux de ne pas être né avec des problèmes mentaux comme son frère, alors il n'était pas spécialement triste à l'idée de mourir.
Le seul problème, c'était qu'il allait le délaisser.
Délaisser son meilleur ami...
Son unique ami...

Lors de leur rencontre, il lui avait parlé de ce garçon, qu'il considérait comme son meilleur ami...
Son nom lui échappait un peu, mais il savait qu'il était un ex-assassin.
Il était un peu énervé à l'idée qu'un autre que lui puisse être ami avec un garçon aussi extraordinaire, mais bientôt, ça serai le cadet de ses soucis.

Leur amitié avait été ce qu'il avait de plus précieux, alors il pouvait être heureux et partir tranquillement, sans se soucier de la suite des aventures de son ami.

Le 5 mai, à 23h47, le jour de son propre anniversaire, son ami était parti.
Sa main froide entre ses doigts, lui touchant le front de l'autre main et le regardant dormir paisiblement, il laissait son âme partir dans le silence.
Sa main ne tremblait plus depuis qu'il entendait ce bruit sourd et continu. Plus une seule pulsion dans le corps face à lui, plus un souffle, plus un mouvement.

Il avait été tellement inquiet toute la journée qu'il n'avait même pas prit la peine de regarder son téléphone ou sortir de la pièce, alors que tous ses amis lui avaient envoyé des messages pour lui souhaiter de passer un bon anniversaire.
Quelle ironie.

Sa voix se saccade, son cœur tambourine dans sa cage thoracique et tout son corps tremble sous le choque, avant qu'il ne tombe à la renverse et perde connaissance.
Cette douleur si vive et indescriptible le brûlait de l'intérieur, alors que plus aucun espoir ne prenait place en lui.

Puis, le vide et il ne parvenait plus à respirer.

Gon: NOOOON!

Transpirant à grosses gouttes, ses poings se serraient si fort sur les draps, sous le coup de l'émotion, qu'il les faisaient saigner.
Ce genre de réveil brutal n'arrivait pas souvent, mais ça le mettait dans tous ses états et il prenait des heures à se calmer après une telle crise.
Son corps tremblait sans s'arrêter, son cœur frappait à une vitesse tellement folle qu'il pouvait le sentir rien qu'en posant très légèrement sa main sur son torse.

Killua: Gon? Est-ce que ça va?

Gon: Oui...

Killua: Ça n'a pas l'air... Je vais te chercher un verre d'eau...

Gon: Merci, Killua...

Alors que son petit ami se levait du lit pour aller chercher ce fameux verre d'eau, Gon reprenait ses esprits tranquillement mais en respirant toujours très difficilement.
Cette foutu vision cauchemardesque...
Pourquoi est-ce qu'il continuait de voir ces horribles choses? Surtout aussi longtemps après sa mort?

Maintenant qu'il avait Killua, il devrait aller mieux et faire son deuil.
Mais c'était vraiment très difficile pour lui.
Après la perte de Kaito et sa séparation avec Killua, si Gon avait bien eu besoin de quelque chose, c'était d'un ami.
Mais il a fallu que cet ami parte, lui aussi.

Gon: Tu me manque... Tu me manque tellement...

Killua: Gon... Tu es sûr que ça va? Est-ce que tu veux en parler?

Le beau vert ne savait que répondre à son Zoldyck, ce cauchemar avait été si réaliste qu'il pensait vraiment y être, mais en même temps, il se savait bel et bien éveillé.
Killua, dans l'encolure de la porte, se rapprocha et s'assit aux côtés du jeune garçon tout chamboulé.

Il n'aimait pas le voir comme ça.
Son petit ami qui devenait de plus en plus triste et épuisé avec tous ses mauvais rêves.
Tellement épuisé que les cernes sous ses yeux étaient violettes, voir noires.
Il avait l'air d'un mort vivant
La moindre des choses était de le réconforter et l'aider à passer à autre chose.
Alors, avec toute la douceur du monde, le beau Zoldyck caressa la joue rougie et pleine de larme de Gon, qu'il prit dans ses bras pour une étreinte réconfortante et apaisante.

Killua: Je suis là, Gon... Je serais toujours là avec toi...

Gon: Killua... Il me manque... Il me manque vraiment...

Killua: Je sais... Je sais, Gon...

Gon: Je n'arrive pas à l'oublier, Killua... Je n'y arrive pas...

Killua: Tu ne pourras pas l'oublier, Gon... Ça va être dur et douloureux, mais tu finiras par t'en remettre, j'en suis sûr...

Gon: Tu crois qu'il est heureux, là-haut? Tu crois qu'il nous voit?

Killua: ... Sûrement... Je ne sais pas...

Gon: Eh bien dans ces cas-là, j'aimerais qu'il puisse le savoir et qu'il m'envoie un signe pour me dire qu'il va bien et qu'il est heureux... Mais il a tellement souffert, dans son enfance... Comme toi, Killua... Et je ne veux pas te perdre toi aussi...

Killua: Tu ne me perdras jamais, Gon... Je vais prendre soin de toi jusqu'au bout!

Gon: Si on ne se fait pas prendre et exécutés...

Killua: Ça n'arrivera pas... Nétéro l'a dit, on devient Hunter et personne ne peut nous enlever ce titre! On restera toujours des hunters aux yeux de la société!

Gon: Je veux les revoir... Kurapika, Léolio... Knukle, Shoot... Biscuit, Zushi et Wing-san aussi...

Killua: Et on doit sûrement beaucoup leur manquer aussi... Mais si on ne retrouve pas cet enfoiré...

Gon: C'est à cause de lui, si on est dans cette situation... Alors on ne va pas le lâcher! Je vais lui faire sa fête!

Killua: Déjà le trouver s'il est encore dans cette région et le livrer à l'association des hunters en espérant ne pas être arrêtés aussi...

Gon: Jamais! Tout va bien se passer et on pourra reprendre une vie normale après ça!

Killua: Ouais!

Pour les deux tourtereaux, cette nuit était la dernière dans leur petit studio, car le lendemain, ils allaient enfin pouvoir emménager dans leur nouvelle maison, qu'ils ont meublé au préalable pendant les deux jours à patienter l'arrivée du plombier et électricien envoyé par le propriétaire.

Gon était heureux malgré ce terrible cauchemar qu'il venait de faire, car Killua était à ses côtés et ils allaient enfin vivre dans un bel habitat.
Si seulement il arrivait à se confier un peu plus à Killua sur son ami décédé...

Killua: Bonne nuit, Gon!

Gon: Bonne nuit, mon Killua! Je t'aime!

Serrés dans les bras l'un de l'autre, épuisés, ce sont les étoiles au-dessus de leur tête à travers la vitre au plafond qui furent témoins de leur amour, tandis que Morphé les pris dans ses bras en un instant.

KillugonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant