La sorcière damnée

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Arbres immenses.
Animaux merveilleux.
Recoins magiques et reposants.
La densité de cette forêt et sa magnificence étaient d'une telle incompréhension que Gon aurait put se croire dans un rêve éveillé.
Il y a deux jours, après un long périple en destination de ces lieux suite aux informations du forgeron de la petite ville, Gon pensait arriver dans une forêt monstrueuse, peuplée de monstres et de végétation morte, mais ça n'était point le cas.

La beauté des lieux ravissait Gon, qui se délectait du calme paisible de la forêt, en s'enfonçant encore un peu plus en son centre.
Si seulement Killua avait été là.
Ils auraient put visiter cet endroit ensembles et se reposer l'un contre l'autre dans l'herbe chaude, s'embrasser tendrement et rire comme des gamins en se chatouillant.

Et peut-être même faire l'amour.

Gon: Tu me manques, Killua...

Nostalgique de leurs moments à deux, impatient de retrouver son homme, Gon poursuivit sa route en admirant le paysage sublime, croisant sur sa route toutes sortes d'animaux et découvrant de nouvelles plantes dont il n'avait jamais entendu parlé.

Mais comme la vie n'est pas toute rose, Gon dû aussi s'enfuir pour ne pas être dévoré par un immense tigre blanc bien plus impressionnant que la moyenne et de nombreux autres carnivores affamés, sûrement depuis plusieurs jours.
Habitué à se cacher pour ne pas être reconnu par divers Hunters engagés par les Zodiaques, Gon se sortit du pétrin en grimpant aux arbres, patientant le départ de ses traqueurs en repensant aux paroles de Killua.

" De toute façon, je te déteste! "

Comme un mal de crâne perpétuel ou une plaie mal suturée, Gon ne parvenait pas à se débarrasser des paroles de son petit ami.
Il avait beau se dire qu'il ne les avait pas vraiment pensé, il en souffrait, son cerveau ne voulait pas faire abstraction des mots qu'il lui avait craché à la figure.

Mais le moment n'était pas à la nostalgie.
Il reprit sa route en sautant d'arbres en arbres, s'arrêtant parfois pour se reposer et manger un bout, parce qu'il fallait l'avouer, marcher et sauter pendant des heures, c'était épuisant, même pour lui.

Plusieurs heures passèrent, durant lesquelles Gon ne put rien faire d'autre que marcher en admirant le paysage, puis le soleil commença à se coucher, le calme de la nuit posa ses droits sur la forêt maléfique, forçant l'explorateur à stopper sa route.
Il alluma un feu, bien protégé par un contours de pierres et à l'abri du vent, de façon à ne pas attirer d'animaux sauvages et risquer de se faire dévorer pendant son sommeil.

Pensant être assez en sécurité pour la nuit, à l'abri dans un immense tronc d'arbre dont le sommet permet d'admirer l'immensité du ciel étoilé, Gon dévora sa dernière portion de vivres, s'hydrata et s'allongea sur le sol, où il avait installé l'un des pulls trop grand de Killua.

Il se souvenait dans quelle situation il l'avait obtenu, lors d'un stupide pari pour savoir qui ferait la plus grosse bulle de savon lors d'une bonne douche prise dans leur vieux studio.

" Si je te bats, tu me donnes le pull bleu foncé que tu ne mets plus! Celui au fond du tiroir! "

" Ok, mais si JE gagne, tu me laisses te chatouiller tous les soirs pendant un mois! "

Une larme roula sur la joue de notre aventurier, il cala son visage contre le vêtement, son sac sous sa tête en guise d'oreiller, puis laissa Morphé le prendre dans ses bras.

Encore une nuit sans la présence de son blanc.
~~~

Les hululements et la chaleur du feu gardaient Gon dans un sommeil profond, rien ne parvenait à le déranger dans son sommeil.
Son rêve était bien trop agréable et l'odeur de Killua encore présente sur le pull le gardait confortablement encré au sommeil.

Pourtant, quand une présence étrangère approcha de son lieu de repos, il se réveilla tout de suite et s'apprêta à se défendre en cas de besoin, mais ce fut trop tard.
Il fut plaqué au sol, un pied contre son torse, alors qu'une ombre au-dessus de lui se dévoila à la lumière de la lune.

Gon ouvrit de grands yeux ébahis, un peu étonné par la vitesse donc avait fait preuve son invité nocturne, mais ce fut sa carrure qui le laissa bouche bée.

Une femme, assez grande, d'environ sa taille, peut-être un peu moins, mais assez belle, plus âgé que lui, donc la longueur de ses cheveux atteignait ses genoux.
De nature visiblement lisses, ils exposaient une couleur brune foncée, quelques feuilles et fleurs trônaient au sommet de sa tête dans ce qui semblait être une barrette improvisée.
Sa tenue ne démontrait rien de sale, un top sans manches marron, corset, ainsi qu'une jupe beige décorée de lacets marrons pour parfaire les coutures sur le bas.

Elle portait aussi des protections de bois sur ses avant-bras, sur ses mollets, mais se déplaçait pieds nus et semblait vouloir cacher son épaule gauche avec un bandage, visiblement pas tâché de sang ou utile à la guérison d'une blessure.

Si elle n'avait pas l'air aussi agressive et dangereuse avec sa lance, il pourrait penser qu'elle serait perdue en ces lieux magiques qu'étaient la forêt supposée être la plus dangereuse du continent.

?: Hé! Qu'est-ce que vous faites ici?

Gon: Euh... B... Bonsoir?

?: Qui es-tu? Que fais-tu dans cette forêt? C'est MA forêt! COMPRIS, GAMIN?

Gon: Je... Je recherche ma mère! Elle vit dans cette forêt, d'après...

?: C'est impossible! Personne à part moi n'habite ces lieux! Ça veut donc dire que tu ment et que je vais te tuer!

Gon: A... ATTENDEZ! C'EST GING QUI M'A DIT QUE JE LA TROUVERAIS ICI!

La femme s'arrêta, la pointe de sa lance à quelques centimètres du visage du vert, visiblement étonnée par la phrase qu'il avait prononcé.

?: Ging? Ce sale traite?

Gon: C... C'est mon père! Il m'a envoyé ici pour trouver ma mère et pour que je puisse obtenir des indices sur...

?: Izord..

Gon: ...? Izord? C'est qui, ça?

Le pied contre le torse du vert le libéra de son emprise, la femme tourna le dos en se tenant le bras, à quelques centimètres de son épaule bandée, puis adressa des explications au jeune homme derrière elle.

?: L'homme que tu recherches! C'est lui qui a causé l'émeute de York Shin il y a plusieurs mois!

Gon: Oh... Oui, en effet...

?: Et toi... Tu es le fils de Ging? C'est bien ça?

Gon: Gon Freecss!

?: Je vois...

Quelques bruits chaleureux prirent place dans la discutions, bruits de la nuit douce et calme quand les animaux dorment et que les lucioles exposent leur lumière pour éclairer les lieux.
Gon ne sembla pas comprendre le silence et le changement d'humeur soudain de la femme sauvage et encore moins l'accolade qu'elle lui offrit en sanglotant silencieusement.

Gon n'aimait pas voir les femmes pleurer, il les trouvait plus belles quand elles souriaient et respiraient la joie de vivre.
Mais que faire à part les réconforter?

Il accepta alors l'échange, la prenant dans ses bras en patientant, toujours surpris par son comportement, mais pas par sa douceur.
Douceur qu'il trouvait d'ailleurs très agréable.
Mais pourquoi?
Il ne la connaissait même pas.

Gon: Hum... Et sinon? Vous êtes sûre que...

?: Je suis la seule à vivre en ces lieux... Personne d'autre n'y a survécu plus d'une semaine...

Gon: ... Hein?

?: Gon...

Gon ne s'attendait pas à autant de familiarités d'une inconnue aussi rapidement.
Qu'est-ce qui avait bien put arrivé précédemment pour quelle soit aussi familière avec lui comme ça?

Gon: Écoutez, je suis vraiment désolé de m'être incrusté dans votre forêt, mais...

?: Mon enfant... Mon fils...

Notre vert resta tétanisé aux paroles de la femme dans ses bras, absolument pas préparé à une telle révélation.
Son fils?
Cette femme était...

Gon: ... V... Vous êtes... Me mère?

KillugonWhere stories live. Discover now