𝐒𝐜𝐨𝐫𝐜𝐡 𝐓𝐫𝐢𝐚𝐥 - 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐭𝐞𝐫 𝟐

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          LEURS COURSES folles devenaient presque une habitude. Peu importe où ils s'en allaient, les zonards rencontraient toujours toute sorte de problème. C'était impossible d'être silencieux, de faire profil bas... et de ne pas courir après la mort.
          Encore une fois, l'univers leur a prouvé à quel point la poisse les suivait. A peine avaient-ils mis le pied au sol qu'une dizaine de fêlés s'étaient jetés sur eux. Ils avaient du se cacher à l'intérieur de plusieurs bus ou voitures qui traînaient autour des longues poutre de fer et avaient profité du bruit pour leur sauter dessus sans aucune pitié.
          Thomas regardaient frénétiquement autour de lui. Ses yeux tombèrent sur une autre véhicule, bien plus éloigné d'eux que les autres. Les vitres éclatées et les portes arrachées leur permettaient de voir ce qui se trouvait à l'intérieur : rien. A l'arrière, une remorque qui semblait solidement attachée et prête à être utilisée.
          — ON MONTE LA DEDANS !
          Minho tourna la tête vers le bleu, ahuri.
          — THOMAS, T'ES UN MALADE !
          — TAIS-TOI ET COURS, ABRUTIT !
          Après quelques minutes, ils arrivèrent près du véhicule. Thomas se précipita à l'intérieur, fut soulagé de voir les clés déjà en place. Il les fit tourner, faisant gruger le moteur qui ne voulait pas démarrer.
          — Aller... aller..!
          Après une dizaine d'essais, le véhicule se décida à avancer. Quelques secondes de plus et tous se faisaient attraper par les monstres qui grugent cette terre. La tension finit pr descendre après un moment alors que Thomas conduisait.
          — T'es un malade... lança Newt, soufflant légèrement.
          — Pas faux. Mais ça a fonctionné.
          Rien ne fut échange après ça. Il continuèrent leur ascension pendant quelques heures, jusqu'à ce que la voiture ne tombe en panne.
          — On continue à pied. Vers les montagnes. Nous nous sommes bien rapprochés ! Encourageant le petit blond, lançant un sourire à son groupe.
          La plupart tentèrent de sourire à leur tour, mais ne réussirent qu'à lui envoyer une grimace.            Leurs pieds étaient souffrant, les épaules endolories et leurs jambes molles et fragile sous l'effort. La zone était rude, mais rien ne pouvait égaler la terre brûlée. C'était le paroxysme du danger, un endroit sans loi, sans espoir... et ils savaient qu'ils devraient la traverser tout en entier pour pouvoir rejoindre le groupe de rebelle qui les aiderait à reprendre contrôle de leur vie. Ils avaient hâte de vivre par eux même, de ne plus dépendre des autres.
Mais avant de vivre, il fallait d'abord survivre.
          — Aller. On avance jusqu'au coucher du soleil. Dicta Theresa en commençant sa marche.
          Ce qui fut fait. La marche devint cependant plus facile qu'auparavant puisque le sable devint roche. Une player forme de roche solide et plate qui devait faire une moins plusieurs centaines de kilomètres. Ils furent presque rassurés alors qu'il continuait d'avancer.
          Le soleil se baissa à l'horizon, le ciel devint plus foncé et les étoiles ne tardèrent pas à apparaître pour une énième fois.
          Comme d'habitude, Minho les observa avec attention, couché au sol. Et comme d'habitude, il se posait une question.
          Ou es-tu parmis toutes ces lumières ?




          — DEBOUT !
          Thomas fit sursauter les zonards, les réveillant immédiatement sous ses beuglements précipités. La première chose qu'ils remarquèrent fut le ciel : toujours noir puisque le matin n'avait pas encore daigné pointer le bout de son nez. Ils allaient reprocher à Thomas de les avoir empêcher de réclamer leur précieuses heures de sommeil mais un éclair jaillit au loin. Celui-ci frappa le sol, le faisant vibrer si fort que ceux qui tentèrent de se lever replongèrent vers le sol.
          — ON DOIT BOUGER' GROUILLEZ-VOUS !
          Avec précipitation, la petite dizaine de zonards se releva avant de commencer à courir vers les montagnes. Il ne fallut cependant à l'orage que quelques minutes pour les rattraper, aggravant la panique déjà bien présente au sein du groupe.
          Il n'y avait rien à l'horizon, absolument rien qui pourrait leur offrir un refuge, rien qui ne pourrait les couvrir, et personne pour les aider.
          — ON FAIT QUOI ?! Hurla Theresa, hors d'haleine.
          — CONTINUEZ DE COURIR ! ON A PAS LE CHO-
          La phrase de Thomas fut coupée lorsque le sol s'ouvrit devant eux, si rapidement que personne ne put éviter l'immense carré de vide qui venait d'apparaître. Avec un hurlement d'incompréhension et de peur, la groupe chuta sans retenue, atterrissant durement au sol alors que l'ouverture se refermait tout aussi rapidement. Enfermés dans un mystérieux passage souterrain seulement éclairé de petite torches à tous les dix mètres, les zonards s'observèrent en silence.
          Minho ouvrir la bouche, fut coupée par la main d'un inconnu. Tous se mirent en garde avant que celui-ci ne pose une main sur ses lèvres, par dessus le masque qui lui recouvrait l'entièreté du visage, pour leur intimer le silence.
          — Peut-être pensez-vous que ce sera plus sûr en dessous. Vous vous trompez. Ici, les fêlés sont complètements transformés. Nous allons devoir procéder en silence si on veut sortir, alors pas un mot si ce n'est qu'un chuchotement.
          Ils l'observèrent en silence avant d'acquiescer. Ils n'avaient pas le choix, de toute façon. Relâchant Minho, l'inconnu recula de quelque pas. Il tira et observa sa montre en soupirant.
          — Toujours en retard...
          — Non ! Pas en retard !
          Un second inconnu apparut au dessus d'eux lorsque l'ouverture s'ouvrir à nouveau. Il s'y jeta immédiatement et roula au sol, se dirigeant vers son coéquipier. L'un aux cheveux blancs, l'autre aux cheveux rouges. Deux couleurs de cheveux rares et très voyante qui les rendait unique. Thomas s'avança vers les deux inconnus masqués.
          — Faites-vous partis du bras armé ?
          Ils se regardèrent un instant mais ne répondirent pas, tournant le dos au groupe.
          — Brenda nous attend à la sortie du tunnel. Elle dit que c'est la folie à l'usine, ils les cherchent partout. Commença celui aux cheveux rouge.
          — Je sais. Est-ce que Jorge a dit où il voulait aller ?
          Les zonards suivirent leurs nouveaux guides en silence, comprenant qu'ils n'obtiendraient pas plus de réponses que ça. Qui était Brenda ? Qui était Jorge ? De quelle usine parlaient-ils ? Aucune réponse ne leur vint.
          Pendant au moins une heure, ils marchèrent en silence. Plus d'une fois ils durent allumer une nouvelle torche face à l'humidité des sous-terrains. Et face au silence qui remplissait les tunnels comme de la peste, les cris rares mais puissants des fêlés ne faisaient que mettre une pression supplémentaire.
          Thomas s'avança une seconde fois, vint se mettre à côté de celui aux cheveux blancs.
          — Serons-nous bientôt sortis ?
          Il regarda sa montre.
          — Oui, ça devrait. Mais nous ne pouvons pas précipiter les choses, soyez patients. Si on bouge trop rapidement, si on fait trop de bruit, nous sommes tous morts-
          Il s'arrêta net. Devant eux se trouvait maintenant une intersection. Simplement deux chemins qui se dirigeaient dans deux directions totalement opposées.
          — Est-ce que Brenda t'avait parlé d'une intersection..? demanda celui aux cheveux blancs.
          Le rouge soupira avant de secouer la tête.
          — Nope~ répondit-il en appuyant bien sur le P, ce qui fit soupirer son coéquipier à son tour.
          — Tu prends à gauche, je prends à droite.
          — On sépare leur groupe ?
          — Ils choisiront. Ce sera leur décision, pas la notre.
          Les inconnus se tournèrent vers le groupe qui se resserra inconsciemment les uns aux autres. Ils ne voulaient pas se quitter, plus maintenant.
          — Bon, tu as ta réponse, Rei. Prends le groupe, je suis plus rapide alors que pourrais voir ce qui se passe de l'autre côté.
          — Je viens.
          Les regards se tournèrent vers Minho qui venait d'avancer vers le blanc masqué.
          — Je suis rapide. Le plus rapide. Une seule personne a réussi à m'égaler jusqu'à présent, je ne te ralentirais pas.
          Alors qu'il fixait le masque noir de son interlocuteur, ses amis l'observaient en silence.
          — Minho, tu fois quoi, là ? On ne doit pas se séparer !
          — Ça va aller, Newt.
          — Non ! Si je te perds toi aussi, je fais quoi moi, hein ?!
          — Tu ne me perdras pas.
          — On a déjà perdu Kaéla. je ne veux pas risquer de te perdre toi.
          — Tu ne m'as pas perdu, Newt.
          Les regards se tournèrent vers l'inconnu aux cheveux blancs. Celui-ci retira son masque, dévoila son visage. Les zonards firent un pas de reculons en observant la personne qui se trouvait en face d'eux.
          Kaéla était vivante. Debout face à eux.
          Elle était là, mais en même temps, c'est comme si elle était ailleurs. Son visage était vide d'expression et ses yeux avaient perdus leur éclat. Mais ce qui choqua le plus les zonards fut les nombreuses cicatrices qu'elle avait sur la peau. Des traces de morsures, de lacération. Toutes étaient cicatrisées, mais elle étaient bien apparentes. La beauté qui l'animait auparavant s'était ternie. Ils ne savaient pas ce qui s'était passé de son côté pour connaître une telle transformation, mais ils avaient hâte de connaître cette histoire.
          Ils avaient hâte de comprendre, et surtout de rattraper le temps perdu.
          — Qu'est-ce que...
          — Plus tard. On parlera plus tard. Pour le moment, on doit d'abord sortir d'ici. Rei, prends soin d'eux, Minho viendra avec moi. Il ne me causera pas de problème. Dicta la jeune fille à son ami. Celui-ci hocha la tête immédiatement en tendit son poing vers elle. Kaéla y colla le sien avant de s'en aller à pas de course, rapidement suivie par Minho qui n'arrivait pas à la quitter des yeux. Elle avait remis son masque, comme honteuse de sa propre apparence, mais il ne pouvait s'empêcher de la dévisager. Son visage restait encré dans son esprit, aussi claire que du cristal. Malgré le changement de comportement et surtout physique qu'elle avait subi face à ces quelques mois de séparation, il ne pouvait que la trouver magnifique.
          — Arrête de me fixer.
          — Impossible.
          Elle soupira.
          — Ka'. Qu'est-ce qui s'est passé..?
          — Nous ne parlerons pas de ça maintenant, Minho. Concentre toi. Tu dois être prêt à toute éventualité ici.
          Il soupira mais ne répondit pas. Jamais il n'aurait cru la revoir. Encore moins dans un endroit comme celui-ci. Il avait des centaines de questions qui lui brûlaient la langue et il se retenait inextremis de les laisser aller.
          Pendant une dizaine de minutes, ils coururent dans le long tunnel. Cette simple action réveillait des souvenirs, autant à lui qu'à elle. Sous son masque, Kaéla ne pouvait s'empêcher de sourire. Un mince, véritable sourire. Une course avec Minho lui avait manqué. Rei était sympa, gentil et fiable, mais Minho demeurait la seule et unique personne avec qui elle se sentait cent pour cent à l'aise.
          Kaéla n'avait pas été aussi détendue depuis longtemps. Ses épaules s'étaient relâchées et ses foulées étaient plus grande, plus posées.
          Elle s'arrêta lorsqu'elle vit qu'ils se dirigeaient dans un cul de sac.
          — Et évidemment, nous sommes ceux qui n'arrivons nul part.
          Un cri retentit, les faisait sursauter. Ce n'était pas un cri d'humain. Et il était proche, très proche. Minho fit les yeux ronds lorsque, d'un geste vif, son amie sortie un fusil de sa ceinture. Elle tenait l'objet avec tant d'aisance qu'il en eut un frisson. Combien de fois avait-elle eut à utiliser cette arme pour en avoir un contrôle aussi parfait ? Pour ne pas hésiter une seule seconde ?
          — On rebrousse chemin. Vite. Avant qu'on ne soit-
          Elle se retourna, vive, avant de tirer Minho vers elle d'un coup sec. Une seconde de plus et l'asiatique se serait retrouvé au sol sous un fêlé.
          — COURS !
          Il n'hésita pas une seconde, sursauta lorsqu'il entendit la jeune fille tirer une fois. Ses pas se mêlèrent au sien rapidement alors qu'ils couraient aussi vite que possible. Les cris se multiplièrent à vitesse grand V, ajoutant à leur stress. Minho s'arrêta brusquement, retient Kaéla qui allait lui passer devant d'un bras.
          — Nous sommes encerclés. Tonna l'ancien Maton.
          Kaéla observa tout ce qui se trouvait autour d'eux.
          — Hé ! Tu fais quoi, là !
          Elle venait de se précipiter vers l'avant. D'une souplesse nouvelle, la blanche évita les corps mutilés des fêlés, fonçant vers le mur. Elle sauta, haut, appuyant sur un bouton qui se trouvait au plafond. Un nouvelle ouverture s'ouvrit au dessus de Minho. Du sable envahit immédiatement le tunnel.
          — SAUTE ! GROUILLE !
          Il obéis avec ferveur, attrapa le rebord de l'ouverture en tendant la main à Kaéla. Celle-ci agrippa son poignet et tous deux se hissèrent vers l'extérieur. Frénétiquement, elle chercha le levier et finit par le trouver cacher dans le sable. Le trou se referma immédiatement, coupant les cris des créatures qui arpentaient l'extérieur.
          Le silence s'installa alors que les deux coureurs tentaient de reprendre leur respiration. Couchés sur le sol, leurs torses se soulevaient à une vitesse folle. Ils observaient les nuages de l'orage s'en aller, maintenant loin à l'horizon.
          — Voyons le point positif.... nous ne seront pas frappé par la foudre !
          Kaéla ne répondit pas. Elle se redressa après quelques minutes.
          — Aller, lèves toi. On va en ville.
          Ce n'est que maintenant qu'il s'aperçut de la ville qui se trouvait au loin. En silence, la blanche se mit à marcher. Rapide. Il la suivit cependant avec aisance, la fixant du coin de l'oeil. Marcher pour se rendre en ville allait prendre quelques heures.
          Et il était déterminer à tout rattraper.





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Coureuse (Maze Runner)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant