3- Le voleur de Sucette

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Nous sommes arrivés au boulot avec Paul, et nous empruntons l'ascenseur pour monter à notre étage. Des hommes habillés en tenue d'affaires se joignent à nous, dont un très bel homme que je n'ai jamais vu. Brun avec une barbe de 3 jours. Vu sa tenue, il doit certainement être de la compta ou peut-être un des adjoints de la direction car ce sont ceux que nous croisons que très peu, voire pas du tout. La direction regroupe plusieurs responsables de l'ensemble des services rédactionnels, ce sont les grands manitous des magazines car dans notre grand bâtiment, nous avons plusieurs rubriques. Je fais partie avec Paul de la presse féminine mais il y a aussi un étage pour la finance et un pour le jardinage / déco. Au-dessus, il y a l'étage des grands patrons, du showroom photo et aussi la comptabilité.

Arrivés à notre étage, nous bousculons un peu ses hommes tirés à quatre épingles. Évidement, Paul fait sa diva tout en s'excusant. Ce mec est une pièce de théâtre à lui tout seul :

– Excusez-moi mes bons messieurs, nous passons !

Et vas-y qu'il y met le ton ! Quelle starlette ! Je bouscule celui que j'ai trouvé plutôt pas mal. Je ne l'ai pas fait exprès, quand Paul s'est exprimé et il s'est mis sur mon passage.

Quelle aubaine ! Zut j'aurais dû lui toucher les fesses au passage, miam!

Je m'excuse timidement. Il ne me calcule presque pas, il est plongé dans son téléphone. Il lève juste les yeux un bref instant, ils sont d'un bleu-vert indéfinissable. Je suis complètement hypnotisée...

Waouh ! Quel charme !

Dès que les portes de l'ascenseur se ferment, je m'exclame à Paul :

– Le mec, il a des yeux de fou !
– Je crois qu'il fait partie de la direction.
– Comment tu sais ça ?
– J'adore les hommes en costard ! pouffe-t-il.

C'est vrai qu'il aime bien le style bureaucrate et les repère bien en général.

Nous nous empressons de rejoindre nos bureaux respectifs. C'est un peu l'euphorie ces derniers temps car dans 1 mois, c'est les 50 ans du magazine. Nous aurons une édition spéciale où chaque employé sera en photo avec le nom de sa rubrique et ses traits de caractère. J'aime beaucoup cette idée, à part le côté photo. Je déteste me voir car je ne me trouve absolument pas photogénique et je ne suis absolument pas douée pour poser. J'en stresse déjà !

À peine ma place retrouvée, je vais sur l'appli voir si j'ai des messages et devinez quoi? J'en ai un de M.M.

< Bonjour Lollipop, que penses-tu du fait d'échanger sur Skype ? Cela nous permettrait de s'appeler et d'être plus à l'aise avant notre rendez-vous coquin ? Bonne journée. >

Je ne réponds pas de suite, il faut que j'avance un peu plus sur mon article... J'ai déjà écrit sur l'orgasme clitoridien qui est celui qui sublime tous les orgasmes. D'ailleurs le vaginal est lié au clitoridien car une partie du clitoris est aussi à l'intérieur.

C'est aussi grâce à ça que les femmes qui ont subi des excisions arrivent encore à  recevoir et ressentir du plaisir. Mais bien sûr, le plaisir arrive aussi par des caresses sur d'autres zones du corps et par les paroles excitantes du partenaire de jeu...

Et vas-y que je repense à M.M et que je commence à mouiller à l'idée d'échanger avec lui alors que je parle d'un sujet très important. Il m'est euphorisant !

Je reçois un autre message de lui d'ailleurs :

< J'ai oublié de te donner mon adresse mail : m.m@****. >

Je n'attends pas plus et rentre son adresse mail sur Skype. Je lui envoie un message :

< Bonjour M.M, je suis ravie de ta proposition d'échanger sur Skype. J'aimerais jouer encore à un petit jeu avec toi... Je souhaiterais une photo coquine de toi. >

Devine qui est encore plus trempée ?

Je me tortille sur place et glousse par mon idée audacieuse. Un message de M.M arrive, avec en photo son pantalon ouvert et une belle grosse bosse.

< Je bande rien qu'en pensant à notre future soirée... et moi je veux voir ta culotte.>

Je regarde autour de moi, je suis un peu à l'écart. Personne ne fait attention à moi. Ma jupe étant en trapèze, c'est assez facile de glisser mon portable au-dessous. J'essaye de prendre une photo ni vu ni connu de mon shorty en dentelle.

Un truc de fou ! Lollipop est une coquine !

Quelques minutes plus tard, je reçois une autre photo de M.M mais cette fois-ci, un gros plan sur son appétissante queue sortant de son caleçon ! J'en salive rien qu'en la regardant. Des chocs électriques viennent titiller et réactiver mon envie déjà présente.

Sous sa photo, il m'écrit :

< À toi de jouer maintenant, je veux voir ta chatte. >

Humm ! J'adore quand il parle cru !

Je prends mon portable et me dirige vers le lieu d'aisance. Je croise Esmée, l'assistante de la rédactrice en chef qui m'interpelle :

– Tu vas aux toilettes avec une sucette, bravo !

J'ai omis que j'en avais encore une en bouche. J'ai carrément un pot à sucette sur mon bureau. Quand j'ai besoin de réfléchir et d'écrire, j'en prends une pour me détendre et j'adore ça. Là, prise en flagrant délit de gourmandise, je ne trouve pas mieux que de jouer la coupable.

– L'accro aux bonbons est démasquée ! Je me rends ! lui réponds-je les mains levées.

Elle rigole et retourne à son bureau. Quant à moi, je rentre dans les toilettes, il n'y a personne. J'en choisi un au hasard. Je descends mon shorty en dentelle et j'essaye de prendre mon anatomie en photo de manière avantageuse. Je ne veux pas faire un cliché trop vulgaire mais ce n'est pas très pratique car c'est un peu étroit. Après trois, quatre essais, je capture enfin la bonne et je lui envoie.

Vu le temps que j'ai mis pour trouver le bon angle, mes collègues vont croire que je me suis endormie dans les WC... Je me précipite dehors et quand j'ouvre la porte, je percute un homme au passage.

– Pardonnez-moi ! J'avais la tête ailleurs, m'excusé-je.
– Il n'y a pas de mal, me dit-il avec un sourire.

C'est le beau spécimen de l'ascenseur, celui aux yeux clairs. Je reste un peu bouche bée, il se racle la gorge et je sens mes joues s'empourprer. Il me sourit et continue son chemin. Je reste plantée, à l'observer se diriger vers le bureau d'Evelyne, la rédactrice en chef. Je retourne à mon poste et j'essaye tant bien que mal de me concentrer sur mon article. Je reprends une sucette goût fraise, dans mon bocal à bonbons qui trône en plein milieu entre mon ordinateur et mes stylos. J'ouvre mon précieux outil de travail et je commence à tapoter sur mon clavier. L'inspiration me revient mais l'homme séduisant passe devant mon bureau et me pique, au passage, une de mes gourmandises en prenant un air charmeur.

– C'est pour vous faire pardonner de m'avoir bousculé deux fois aujourd'hui, merci !

Je lui souris bêtement, enfin je glousse même, surtout quand il me fait son petit clin d'œil dévastateur tout en se dirigeant vers la sortie.

Quel charmeur !

Bon Nicki, reprends toi ! Il est temps de terminer cet article ! Au travail !

Lollipop, celle qui oseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant