6.2- La bonne excuse

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Le lendemain matin, à mon réveil, je réalise que je n'avais pas encore répondu à M.M, je lui m'envoie  un message :

< Bonjour mon Monsieur Mystérieux, j'espère que tu as passé un bon week-end ?
Je voulais aussi te remercier pour cette merveilleuse soirée. J'adorerais remettre ça si tu a bien sûr envie. Belle journée. >

Lundi matin, quand j'avance avec Paul vers l'immeuble du magazine, je suis toujours encore un peu courbaturée, d'ailleurs Esmée qui se joint à nous, le remarque...

— Qu'est-ce qui t'arrives Nicki ?
— Oh...euh...rien de grave, c'est mes nouvelles chaussures.

Tu parles, j'ai juste plus l'habitude de prendre mon pieds ! La honte ! Franchement, j'aurais du m'inscrire au cours d'Aquabike que me proposait Arielle.

— Mais bien sûr, étouffe Paul en toussant.
Je lui donne un petit coup discret et il glousse encore plus. Absolument pas discret celui-là !

— Je comprends, il faut des fois souffrir pour être belle, compati la belle métisse avec moi.

Esmée est une belle femme à la peau chocolat, elle fait partie de la team 36 après salade ! Elle est tout ce que les dictats de la mode veulent. Elle est belle, fine et en plus, elle a une classe folle.

Il faut dire aussi qu'aujourd'hui est un jour important pour le magazine. C'est le shooting photo et nous allons tous poser cet après-midi. J'ai justement mis ces nouveaux escarpins rouges qui me font atrocement mal avec une robe kaki qui sublime mon teint encore légèrement doré. Les dernières traces de mes après-midi bronzette dans le jardin de mes parents. Paul, lui aussi c'est fait très beau, il porte un chino bleu marin avec un t-shirt blanc et une veste blazer très colorée avec des motifs fleuris.

Esmée marche plus vite que nous, elle est déjà au niveau de l'ascenseur. Elle est habituée à mettre des talons et à gambader avec, alors que je suis plus du genre à mettre des baskets ou des bottines pas trop hautes.

Esmée nous retiens les portes et nous empruntons l'ascenseur avec elle. Un homme se faufile avec justesse avant que les portes se ferment. C'est mon fameux voleur de sucette, le bel homme aux yeux clairs.

Il nous salue puis Esmée enchaîne avec :
— Bonjour Monsieur Martinez
— Bonjour Esmée, j'ai des papiers à faire signer à Evelyne avant 11 heures pouvez vous les récupérer à mon bureau ?
— Bien sûr, je vous rejoins plus tard.

Il a un timbre de voix assez doux comme presque celui de M.M. Il porte un très beau costume bleu pétrole avec une chemise blanche. Lui aussi, il doit passer par la case photo pour le magazine car comme nous a dit Evelyne plus tôt dans le mois : « Personnes n'y échappera ! C'est très important pour SUBLIME, je compte sur vous. ». Bon sang, je déteste vraiment poser en photo ! Je sais, je me répète, je le dis à chaque fois mais c'est vraiment pas de ma faute, je ne sais pas sourire avec un objectif braquer sur moi ! Je devrais peut-être demander à Joe comment il fait ! Lui est plutôt doué pour le selfie. Quoi ? Oui j'ai regardé sa page pro toute la nuit et alors ! Je le déteste toujours autant mais je voulais juste être sûr que cette relation avec l'esthéticienne était récente vu qu'elle a vu toute mon anatomie intime au complet.

Quand nous arrivons à notre étage, j'essaye tant bien que mal d'avancer le plus normalement possible sans me casser la figure devant ce Monsieur Martinez, alias le voleur de sucette mais le karma est fait pour que je ne réussisse pas et je trébuche mais je crois que les portes se sont refermées juste à temps !  Enfin j'espère que pour une fois le destin a bien voulu être clément avec moi !

Paul me réceptionne juste à tant et nous rigolons de ma maladresse avec Esmée et bien évidement j'en rajoute :
— Fichues chaussures !
Toujours rire de soi, c'est une arme des plus efficaces.

Je change de sujet et demande à Esmée qui est M.Martinez et elle me répond :
— Il fait partie de la direction.
— Et il est carrément canon, s'exclame Paul.
— Tout à fait d'accord, confirme Esmée.

Oh une bombe, ce mec !

Evelyne l'appelle et elle presse le pas.

Je demande discrètement à Paul :
— Tu crois qu'il est marié ?
— Je ne sais pas, j'ai pas fait attention si il portait une alliance.

Nous nous dirigeons à nos bureaux et je profite pour enlever enfin mes chaussures. Je finalise mon article, M.M m'a sacrément bien inspiré, je n'arrête plus de tapoter sur mon clavier.

— C'est l'heure des photos miss sucette, me fait Paul.

Comme d'habitude, j'ai une sucette enfin là c'est juste le bâtonnet que je mâchouille machinalement. Je le jette à la poubelle et nous descendons au showroom. Je rectifie mon maquillage rapidement et je salue au loin Arielle qui s'occupe de la mise en beauté d'Évelyne. Arielle est maquilleuse pro et ça lui arrive de bosser ici pour certain shooting photo.

— Nicki, m'appelle Esmée.

Je m'avance vers elle et l'assistante du photographe m'aide à me positionner sur la chaise. Une maquilleuse retouche mon teint avec un voile de poudre et rectifie une de mes mèche de cheveux puis...
— Fais-moi ton plus beau sourire, me demande le photographe.

J'essaye mais je ne suis vraiment pas alaise, j'ai l'impression que tout le monde me regarde. Il se reprend plusieurs fois puis le photographe s'avance vers moi, il touche mon visage et me demande de fermé les yeux quelques instants et enchaîne avec :
— Détente-toi...Fait comme si il n'y avait que toi et l'objectif, un tête à tête des plus séducteur. Séduit moi !... Sublime ne bouge plus.

J'imagine la folle nuit avec M.M, ses caresses, ses baisers.... J'espère qu'il voudra remettre ça !

— Ouvre les yeux, ma belle, continue le photographe.

Il est derrière son objectif et actionne plusieurs photos.

— C'est dans la boîte ! Merci Nicki, me dit le photographe puis il enchaîne avec :
— Suivant !

En attendant Paul, je croise le magnifique Monsieur Martinez qui vient vers moi tout en me souriant et me demande gentiment :
— Vous ne vous êtes pas fait mal avant ?
— Oh...euh...non !

La honte, il m'a vu ! Une chaleur envahie mes joues. Je dois ressembler à une tomate vivante !

Il me sourit et part attendre son tour. J'observe mon coloc prendre sa pose de beau gosse, lui n'a pas besoin de beaucoup de reprise. Quand il fini il me rejoint et nous retournons à nos articles.

Plus tard, M.M m'envoie un message :

< Bonjour ma mystérieuse Lollipop, je suis ravie que tu me proposes de remettre ça. Souhaites-tu que nous établissions un scénario où tu préfères que nous laissons notre imagination voguer ? Belle journée également. >

Je me trémousse sur ma chaise tout excitée que lui aussi a envie de remettre ça ! Je m'empresse de lui répondre :

<Laissons voguer pour cette fois à notre imagination...>

M.M a réveillé le démon en moi ! J'ai ma culotte toute mouillée.

Lollipop, celle qui oseWhere stories live. Discover now