Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 26

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Jeudi 12 juin
17 heures 46

MÉLINDA

Je rentre à la maison et part directement déposer les bananes et le manioc. J'ai fait une petite sauce graine ce midi là, on va se faire un bon foutou ce soir.

Vous qui mangez pas foutou la nuit, c'est vos ventres nous on s'en fout voilà.

J'arrive au salon où je vois ma mère affalée de tout son poids dans le fauteuil.

- Tu as chambre hein mais toujours c'est au salon on te voit, déposant mon sac.

- Salon là c'est pour toi ? Carrément, réplique t-elle.

Je secoue la tête en souriant. Elle me fait un long tchippe avant de s'asseoir difficilement dans le fauteuil.
Je m'invite donc à m'asseoir dans le fauteuil puis pose pas ma tête sur son épaule.

- Maman tu sens bon.

- Je sais, toi par contre tu sens la sueur, pousse pardon, me repoussant, ton odeur est capable de me donner une sinusite.

- Kieeee maman faut pas m'insulter pardon.

- Mais si tu sens.

Je la toise du regard avant de me lever en croisant les bras. En comment je sens même ? J'étais avec les autres ils ne se sont pas plains hein. Ou bien ils voulaient pas me gêner quoi ?

Tchrou des hypocrites comme ça. Il y a vraiment que nos parents pour nous dire la vérité tchippe.

Je continue mon blablatage¹ lorsque je la vois faire une grimace à se tenant la poitrine.

- Ça ne va toujours pas ? Dis-je inquiète.

- Non non ne t'inquiètes pas, ça va passer... C'est juste une petite douleur.

Je vais l'aider à s'adosser toujours méfiante. Ces douleurs l'amènent souvent à faire des malaises, ça commence à être sérieux.
J'ai même remarqué du sang dans ses soutifs – c'est moi qui fait la lessive et ça m'arrive de laver que ces soutiens mais bref.

- Ça va mieux tu vois, me faisant un sourire rassurant, tu es tellement belle ma chérie.

- Je suis ta fille oh.

Elle fait un léger rire. Je lui prends la main et entremêle nos doigts.

- Papa ne te manque pas ? Finis-je par demander.

Elle souffle légèrement avant de faire un sourire triste.

- Si, énormément... Mais je ne peux pas lui pardonner ce qu'il a fait.

- Tu penses vraiment qu'il serait capable de faire choses pareils ? Fin je sais pas... Tu le connais pourtant bien.

- Tu penses que je devrais croire qui hein ? Il ne m'aime plus, c'est tout à faire normal qu'il aille jusqu'à tenter de violée ma nièce...

C'est avec une profonde tristesse que je laisse tomber. Cette histoire est tellement louche. Je connais mon papa et il est incapable de faire un truc pareil, mais Aniella n'est pas non plus du genre à inventer de telles histoires. En plus on l'a vu. Bref, mieux je ne m'attriste pas plus.

- Maman, changeant de sujet, tu devrais partir à l'hôpital, s'il te plaît, juste me rassurer que tu vas bien, la suppliais-je presque.

La fille du pasteurWhere stories live. Discover now