La fille du pasteur

Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 54

𝑅𝐻𝑚𝑖

Deux mois plus tard
Cimetière de Williamsville 📍
08 heures 55

JONAS

Je regarde ma belle-mère qui est complètement anéantie, en train de pleurer dans les bras de sa sœur.

André et Sophia pleurent tandis que Yessi lui demeure de marbre.
Et oui, mon père est décédé. Je suis désormais orphelin de père et de mère. Waouh !

J'avoue, j'ai quand-même très mal.
Je croyais vraiment que Dieu le guérirait mais que dire ? En tout temps Dieu est bon, et Dieu est bon en tout temps.

Après quelques salutations nous embarquons directement pour la maison. Il y a apparemment un temps d'action de grâce. Moi, tout ce qui m'intéresse c'est de prendre Merveille dans mes bras.

Je la trouve en train de jouer avec Aya.

- Jojoooo ! Crie-t-elle en me voyant.

Je lui fais un faible sourire tandis qu'elle saute dans mes bras.
Je remercie Aya qui est avec nous depuis cette tragédie. Elle aide du mieux qu'elle peut et je lui en suis énormément reconnaissante.

- Ça va ? Passant sa main sur mon épaule.

- J'ai connu des jours meilleurs, riant légèrement.

- Ça va aller, vous allez vous en sortir, m'offrant un sourire réconfortant.

Je n'ajoute rien et rejoins les autres au salon pour le repas. C'est désormais Yessi qui est le chef de famille. J'espère qu'il ne me fera pas vivre la misère quand-même.

Après les traditionnels funérailles africains chacun la plupart rentre chez eux. Sauf les tantes et grand-mère qu'on a jamais vu là, elles sont en train de bavarder dans la cuisine comme ça. Les ongles quant à eux discutent de l'héritage.

Moi qui pensait que ma belle-mère les aurait chasser comme il se devait, elle est malheureusement bien trop affectée pour dire quoique ce soit. Me voilà à jouer les méchants avec Yessi.

- On va prendre la maison.

- Vous discutez sur la maison de qui ? Demande Yessi, la maison là appartient à mon défunt père, il revient donc de droit à ma mère. Koh kpinfin on va prendre la maison, vous êtes malades ? Vous avez donnez cent francs pour payer le ciment ou même les maçons ?

- Eh ! Yessi c'est à nous que tu parles ainsi ?

- Oui c'est à vous ! C'est vous ! Vous pensiez que le monsieur allait mourir et vous alliez avoir quelque chose dedans ? Vous êtes qui ? Ses enfants ? Non, vous n'êtes rien. Nous sommes déjà six, il n'y aura rien pour vous, même pas balaie ou même ses tapettes, les lorgnant, comme vous voulez faire la force on va faire la force.

- Ah bon ? Affoue, ton fils là il nous connait pas hein, dit un frère de papa, vous avez mal éduqué les enfants là, ils vont venir tenir tête à leurs oncles c'est ça non ?

Sa mère le regarde sans rien dire.
Attends, ils lui ont même fait quoi pour qu'elle devienne aussi frivole ?

- Dites ce que vous voulez, ça n'engage que vous ! En tous cas j'ai fini de parler. Vous avez d'ailleurs jusqu'à demain pour prendre vos affaires pour quitter ici, cette histoire de rester une semaine chez les gens alors que enterrement est fini depuis je ne suis pas dedans. Demain on veut trouver notre maison sans aucune trace de vous, même pas votre cure dent !