Chapitre 17 🌕

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Je perd énormément de sang, je suis très faible, mais toujours pas de Nikolaï en vue. Je change de pièce en fonction d'où il est pour être moins éloignée de lui, ce qui fait couler un peu moins fort le sang. En revanche, je ne reste jamais dans la même pièce que lui. Ce n'est plus à moi de faire des efforts. Il a une erreur à rattraper.

J'entends des cris provenant du bureau d'à côté. Je ferme les yeux pour me concentrer uniquement sur mon ouïe surdéveloppée et écouter ce qui se passe. Comme je suis plus faible, ma louve est aussi beaucoup plus faible et j'ai un peu plus de mal à me servir de mes dons de louve tels que mon ouïe ou ma force surdéveloppés.

-...Non ! S'exclame Terence. Mais tu te rends compte du mal que tu lui fais ? T'as une pépite à tes côtés et t'en prends pas soin ! Tu comptes attendre qu'elle soit vidée de son sang pour aller pleurer sur sa tombe ou quoi ? Oui t'es notre Alpha, Nikolaï, mais t'es avant tout notre ami et on approuve pas ce que tu fais. Ne crois pas qu'on va tenir avec toi sur ce sujet. Elle a quitté sa meute, sa ville, son pays et son continent pour te suivre, sans discuter un seul instant. Tout ce qu'elle a toujours voulu c'est d'apprendre à te connaître, si ça avait été le cas, tu aurais pu la marquer depuis longtemps. Mais elle a raison, t'en a rien a foutre d'elle ! Je te comprends plus, mais qu'est-ce qui se passe dans ta tête bon sang ?

-Autant on comprenait quand tu ne voulais pas apprendre à connaître Sharon, continue Adriel, mais c'est normal, c'était juste une meuf ! Tandis que là, il s'agit de ton âme-sœur. Mais est-ce que tu sais faire la différence au moins ? Y'a pas l'air franchement. Elle est restée avec toi, même quand tu l'as forcé à se soumettre alors que tu es avec une Alpha. Malgré toutes tes conneries, elle est là et t'attends.

-C'est bon arrêtez, grogne Nikolaï avec colère. Je sais que j'ai fait le con mais je peux pas retourner en arrière désormais. Ce qui est fait est fait.

-Non on peut pas te laisser dire ça, reprend Adriel, il n'est jamais trop tard. Tu ne peux pas retourner en arrière, mais tu peux avancer avec elle, main dans la main. Allez bouge ton cul jusqu'à sa chambre pour t'excuser maintenant. Elle n'a pas intérêt à perdre une goutte de sang en plus à cause de toi. D'ailleurs, tu sais ce qui s'est passé pendant que tu étais dans le coma ? Elle te soignait et s'évanouissait de faiblesse parce qu'elle faisait tout pour que tu te rétablisse. Son propre état lui importait peu, parce qu'elle voulait te retrouver. Elle nous a appelé seulement au troisième jour de ton coma, parce qu'elle ne pensait plus au monde qui l'entourait. Elle était occupée à attendre ton réveil, elle ne pensait qu'à toi et rien qu'à toi.

-Arrêtez putain ! Ne faîtes pas comme si vous la connaissiez, comme si c'était votre grande amie ! C'est mon âme-sœur, c'est ma Luna !

-Alors si c'est la tienne, pars en prendre soin, parce qu'elle ne mérite pas tout ce que tu lui fais vivre !

La porte claque violemment et la mienne s'ouvre dans un grand fracas. La colère se lit sur ses traits comme souvent et mon corps se tend. Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Est-ce que notre relation va s'améliorer ?

-Inutile de te dire pourquoi je suis là, m'indique Nikolaï, je suppose que tu as tout entendu.

Je hoche la tête et grimace de douleur, parce que ce geste tire sur ma marque.

-Viens avec moi, souffle-t-il.

Il me tend sa main, je la regarde longuement sans faire un geste. Je me lève finalement et saisis sa main. Il fait un pas vers moi, je ne veux pas réduire son effort à néant. Son autre main se pose dans mon cou, à côté de ma marque encore sous un pansement, qui doit encore être imbibé de sang.

-Combien de fois tu as bien pu le changer ?

-Trop pour songer à les compter.

Il me tire dans la salle de bain et retire mon pansement avant de nettoyer la marque avec une serviette humide. Ses gestes sont doux et précis et je me sens revivre à son contact. Il prend soin de moi et ça me touche.

-Tu ne peux pas te soigner toi-même ?

-Non, seulement les autres.

-Dommage.

Il reprend ma main dans la sienne et me tire dans le grand jardin. On s'installe sur le rebord d'une fontaine pour discuter paisiblement. Il pousse un long soupir en passant sa main dans ses cheveux.

-Je m'en veux pour ce que j'ai pu faire, depuis que je te connais. Mes bêtas ont raison, je ne suis qu'un con. Et c'est pas le moment de déconner, tu es mon âme-sœur, pas n'importe quelle femme. Je devrais profiter de la chance de t'avoir trouvée. Sache que je pense toujours ce que j'ai dit le premier jour. Je suis heureux de t'avoir trouvé, et encore plus que tu aies accepté de me suivre sur le territoire de ma meute. Et même si dans le jet, on a appris des informations sur la vie de l'autre, ce n'est pas ça qui compte. J'ai jamais appris à avoir comment tu vivais. Je... Je m'excuse pour tout. Surtout pour la domination et notre... accouplement. Je vais essayer de faire des efforts pour nous deux, notamment passer plus de temps avec toi. Enfin si tu le veux toujours, parce que je comprendrais que tu refuses. Tu dois m'en vouloir. Et je ferais tout pour obtenir ton pardon.

Après avoir entendu son discours, je reste silencieuse pendant plusieurs instants, pour chercher mes mots.

-Tu sais, tu m'as fait beaucoup de mal ces dernières semaines. Je ne t'ai jamais demandé grand chose, si ce n'est que tu m'accorde de ton temps et de ton attention. Si ça avait été le cas, je t'aurais laissé me marquer très rapidement, mais tu faisais comme si je n'étais pas là. J'ai longuement attendu que tu me dises ce genre de choses, que tu me montres que tu me voulais sincèrement pour Luna. Je suis prête à te pardonner, parce que je veux avancer avec toi, pour que nous soyons enfin le couple d'Alphas. Maintenant, sache que si ce ne sont que des paroles en l'air, je n'hésiterai pas à repartir en Angleterre, même si je sais que j'en mourrais.

-Je ferais tout pour que ma Luna reste avec moi pour la vie. Tu es celle dont ma meute a besoin, et celle dont moi aussi j'ai besoin. Je te monterai que ce ne sont pas simplement des paroles en l'air.

-Et vous pourrez penser à la descendance du couple d'Alpha, crient les bêtas depuis la fenêtre du bureau.

-Je crois qu'on va les envoyer faire un tour dans la meute suprême pour qu'ils trouvent leurs âmes-sœurs, sourit Nikolaï. On sera débarrassés.

En l'entendant, les bêtas ferment précipitamment la fenêtre, ce qui nous fait rire. Nikolaï enroule son bras autour de ma taille pour me serrer contre lui et embrasse mon front. Mon cœur se rempli de joie. J'espère que tout ira mieux maintenant.

Âme-sœur briséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant