Pris la main dans le sac

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    Le pas rapide, les mains dans les poches, le célèbre milliardaire philanthrope Tony Stark trace dans les couloirs d'un hôpital de New York. Sa seule aura amène les gens qui le croisent à se retourner et chuchoter sur son passage. Des bruits de couloirs sur le rachat de l'hôpital par Iron Man en personne ne cessent de circuler depuis quelques jours. Sa présence dans les murs de la structure médicale semble confirmer les rumeurs et accentuer les commérages entre les agents.

    Il s'arrête en se laissant glisser aux côtés d'un homme massif et d'un Afro-américain habillés en civil et équipés de casquettes et lunettes. Le blond est en train de lire un dossier tandis que son partenaire range son téléphone en apercevant le milliardaire. Il ne les salue pas, laissant penser qu'ils se connaissent.

    — Qu'est ce que l'on a appris sur elle ? demande-t-il immédiatement à son arrivée.
    — Ah ! Vous êtes enfin là ! répond Sam Wilson
    — Bonjour Tony. le salue Steve Rogers. Pas grand chose en fait. Regardez par vous même !
    — Femme de 35 ans, caucasienne, rousse... énumère le faucon.
    — Rien de plus pragmatique ?
    — Okay... Docteur Gabrielle Ross. Médecin spécialisée en traumatologie, titulaire au sein de cet hôpital depuis 2010. Humanitaire à ses heures perdues. Aucun fait spécial connu ces dix dernières années. On a bien trouvé quelques arrestations pour des délits mineurs entre 1996 et 1999, mais sinon rien de particulier à signaler.
    — Vous êtes sûr ? s'étonne l'homme riche.
    — Ah oui, oui.
    — Étonnant qu'elle ne se soit pas déjà fait repérer avec des capacités comme les siennes.
    — Nous ne sommes pas sûrs de ce qu'elle peut faire, Tony ! coupe l'homme musclé.
    — Ecoutez Captain. J'ai plusieurs témoins qui m'ont parlé d'elle. Sur des sites et à des dates différentes. Je ne crois pas aux coïncidences. Si elle est bien celle que l'on m'a décrite, nous avons tout intérêt à l'avoir à nos côtés. N'est-ce pas ?
    — Vous savez très bien que je pense qu'on ne peut pas contraindre les gens.
    — Relax Captain. Je ne veux pas la contraindre. Juste la convaincre.
    — Et bien... Allons la voir alors.

    La petite troupe entre alors dans le bureau situé devant eux. C'est en réalité une salle de réunion. Une femme aux cheveux roux remontés en queue de cheval y fait les cents pas. Ses traits sont tirés et sa tenue de travail porte les marques d'interventions plus ou moins sanguinolentes. Elle est visiblement agacée. Le bruit de la porte l'amène à se retourner vers ses nouveaux interlocuteurs. Sans décolérer, elle se dirige d'un pas assuré vers le milliardaire.

    — Je peux savoir ce que c'est que cette mascarade ? Me faire convoquer, en pleine journée, alors que le service est surchargé comme jamais et en plus, me faire poireauter des heures dans cette pièce. Vous vous foutez de moi. J'espère que vous avez une bonne raison monsieur Stark ! dit-elle en attaquant Tony du bout du doigt. Ce n'est pas parce que vous avez racheté notre hôpital que vous devez penser que nous sommes à votre disposition.

    Son regard, rendu sévère par la colère, tend vers le gris et ressort au milieu des taches de rousseurs. Tandis qu'elle attaque le philanthrope, elle reconnaît un des deux hommes qui l'accompagne. Surprise de voir Captain America à ses côtés, elle essaye de ne pas se laisser décontenancer. Déjà grande, elle redresse la tête et bombe légèrement le torse pour montrer son assurance.

    — Je suis ravi de faire également votre connaissance Docteur. Je vois que vous êtes déjà au courant.
    — Les administrateurs n'ont pas gardé le secret très longtemps vous savez. Il faut dire que votre démarche en a étonné plus d'un. répond-t-elle fièrement.
    — Je sais. Mais j'avais envie de nouveauté.
    — Vous nous voyez comme une nouvelle distraction ?
    — Non ! Je ne joue pas avec la vie des gens. En tout cas, pas avec les malades. Mais trêve de plaisanterie, nous ne sommes pas venus pour discuter de cela. Pouvons-nous nous asseoir s'il vous plaît ?

Les Barrières de la Mémoire 1Where stories live. Discover now