L'échappée

104 6 12
                                    

Cherchant à se protéger du nuage de poussières qui se forme subitement devant elle, Gabrielle se cache derrière son bras. Les bruyants vrombissements d'un moteur d'avion viennent compléter le mal être causé par la situation. La mutante reconnaît le jet de l'équipe de super-héros. L'appareil se pose et la porte arrière s'ouvre, laissant descendre une femme élancée et brune, suivie de près par le fameux Barton.

— Bonjour mademoiselle Russo, je suis Maria Hill du S.H.I.E.L.D.. Tony Stark nous a alertés de ce qu'il se passait ici et que Werner Von Strucker avait organisé une chasse à l'homme contre vous.

Lourdement, la médecin laisse tomber aux pieds de l'agent le corps inerte du protagoniste qu'elle vient de nommer.

— Je vois que vous avez déjà réglé la situation. Il est ?
— Non ! Il est toujours vivant. Il se réveillera d'ici peu.
— Je dois vous remercier de l'avoir appréhendé. Tony Stark m'avait dit qu'on pouvait vous faire confiance.
— Où sont-ils ?
— Le reste de l'équipe est à l'abri en ville.
— Non ! Mes parents ? Et Bucky ?
— Ils sont tous sains et saufs. Souhaitez-vous que je vous y emmène ? propose la femme dans un sourir de confiance.

Il ne faut que quelques minutes au Quinjet pour atteindre le centre de Ludlow. La rousse trépigne d'impatience et saute de l'aéronef dès l'ouverture du sas. Sur le terrain qui sert de piste d'atterrissage, elle se précipite vers le camp monté par l'agence de sécurité. Occupé à discuter avec son meilleur ami, le soldat la remarque immédiatement et s'élance à sa rencontre. Se percutant dans un étreinte rassurante. De soulagement. Souriant, le brun attrape le visage blessé et endolori de la mutante qui se réconforte de le voir en pleine santé.

— Dieu merci, tu n'as rien !
— Ce n'est manifestement pas ton cas. Tu dois aller te faire soigner.
— Oui, après. Où sont mes parents ?
— Dans le jet de Tony. Ils...

Ne lui laissant même pas le temps de terminer sa phrase, elle part en direction de l'avion. À l'intérieur, elle se dirige vers le fond de l'appareil où elle découvre ses parents, assis et bien vivants en compagnie de Tony Stark. Dès qu'elle la remarque, sa mère se lève. La canitie se jette dans les bras de sa génitrice. L'émotion et le soulagement la submergent, la faisant de nouveau pleurer. Son père se colle à elles, caressant puis embrassant la chevelure immaculée de son enfant. Tout est bien réel. Gabrielle ne rêve pas. Ils sont enfin réunis. Les mauvais souvenirs s'envolent. Le cauchemar s'éloigne.

— Oh, Gaby, tu es dans un sale état. Tu dois te faire examiner de toute urgence.
— Oui maman. répond la traumatologue alors que sa mère l'aide à s'asseoir.
— Je te dois des excuses Gabrielle. avoue timidement son père.
— Pourquoi ?
— Pour ton ami, le soldat. S'il n'avait pas été là, je ne sais pas ce que nous serions devenus. Il n'a tenu en rien rigueur de mes propos et t'a écouté. Il tient à toi...
— C'était impressionnant de le voir se battre. s'extasie Sally.
— Il est impressionnant tout court. ajoute Gabrielle, avec une certaine mélancolie.
— Pourquoi cette tristesse dans tes yeux ? s'inquiète la femme aux cheveux blancs.
— Parce que... Ce sont sans doute les derniers moments que je passe avec lui. Il va partir pour un très long moment et je ne sais pas s'il reviendra. se confie la médecin alors qu'elle ressent la présence du soldat, caché au fond de l'appareil, qui l'écoute. Je suis triste de perdre un ami comme lui. C'est une bonne personne, mais il n'arrive pas à s'en convaincre. Je sais qu'un jour, quand il aura réglé toutes ses affaires, il pourra avoir la vie à laquelle il aspire. Il faut juste qu'il ne perde pas espoir.
— Ce n'est peut-être pas un adieu mon cœur, juste un au revoir...
— J'espère que tu as raison maman.

Bucky apparaît enfin, le sourire aux lèvres, mais les yeux tristes. Le couple de sexagénaires se dirige vers lui. Tandis que la mère le prend dans ses bras, le père lui sert virilement la main.

Les Barrières de la Mémoire 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant