Chapitre 3

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Les garçons de l'internat étaient particulièrement dissipés à l'idée de revoir les filles de l'école voisine. Elles étaient déjà là quand ils arrivèrent sur le grand terrain d'herbes. Des filets avaient été installés car aujourd'hui, ils allaient faire du badminton. Gauthier aimait ce sport et il aimait se dépenser alors il était de bonne humeur aujourd'hui. Pourtant, il avait passé une nuit difficile.

Après avoir quitté Clément, le retour à la réalité fut compliqué. Se coucher seul et fermer les yeux sans le sentir à côté de lui était frustrant. Il n'avait pas réussi à trouver le sommeil avant des heures. Il s'était tourné et retourné dans son lit. Peu importe sa position, Clément n'était jamais à ses côtés et c'était un problème.

Ce sentiment de vide qu'il avait ressenti dans sa poitrine toute la nuit s'était dissipé en le retrouvant ce matin au petit-déjeuner. Ils avaient rapidement échangés, entre les discussions des autres.

Maintenant qu'ils étaient dehors, il était plus simple de se parler. Ils avaient fait le chemin jusqu'aux terrains tous les deux côte à côte, sans calculer les autres.

- Bien, vous trouverez des raquettes juste ici. Allez vous placer sur un terrain et commencez à vous entraîner deux par deux. Essayez de ne pas trop vous mélanger avec l'autre école pour le moment, annonça le professeur.

Gauthier se précipita vers les raquettes, comme la majorité des autres garçons, et en pris deux. Il sortit difficilement du petit groupe qui s'était formé autour de lui et rejoignit Clément pour lui en tendre une.

- Alan, la fille qui te plaît, elle est là-bas ! s'exclama Pierre.

Le petit groupe se tourna dans la même direction. Pierre pointait une brune aux cheveux lisses. Elle portait l'uniforme de sport de son école et semblait petite. Elle était avec une autre fille et s'avançait vers les filets.

- J'ai peur d'aller la voir... marmonna Alan.

- J'en étais sûr, souffla Pierre. Allez viens, je vais leur proposer de jouer ensemble.

- Non non, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. En plus, le maître a dit de ne pas se mélanger.

- On a quand même le droit de jouer à côté d'elles. Tu n'auras rien à regretter ce soir si tu le fais. Venez tous, elles peuvent nous présenter aux autres filles !

Gauthier rit en voyant ses amis s'enthousiasmer grandement à cette idée. Mais contrairement à eux, il ralentit le pas et Clément l'imita.

- On va sur un terrain nous, annonça-t-il.

Pierre et Louis se tournèrent vers eux d'un air étonné. Alan, lui, était trop concentré à rassembler son courage pour se préoccuper d'eux.

- On ne les voit qu'une fois par mois et vous ne voulez pas leur parler ? s'étonna Louis.

- Euh peut-être plus tard.

- Ce n'est pas Clément qui va te donner des enfants, Gauthier ! plaisanta Pierre. Vous devriez assurer votre descendance le plus tôt possible.

- Tu ne sais même pas de quoi tu parles, répondît Gauthier en roulant des yeux. A tout à l'heure !

Il reprit chemin vers les terrains et sentit la présence de Clément derrière lui.

- Qu'il est bête, souffla-t-il.

- C'est le gars qui n'a jamais touché un autre corps que le sien qui nous parle d'assurer sa descendance.

Gauthier tourna la tête en entendant le rire de Clément. Bon dieu, qu'est-ce qu'il aimait cette mélodie.
Il baissa la tête en souriant, les yeux légèrement éblouis par le soleil.

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