𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏 | 𝐀𝐘𝐔̂𝐍𝐀

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Hôpital de Gaustad, Oslo.
2009.

𝓙e suis vide, vide de tous sentiments. Mon cœur ne bat plus. Il ne bat pas non plus pour des états éphémères, tels que la joie, la peur, l'amour. Non, il bat seulement car je suis en vie, malheureusement.

Le ciel est d'un bleu éclatant. Les rayons du soleil traversent les rideaux de ma chambre, blanche, monotone. Il n'y a rien dans ma chambre, excepté un lit ainsi qu'une armoire. Il y'avait une commode auparavant, mais je l'ai retiré, je me cognais souvent l'orteil dedans, c'était trop douloureux pour moi qu'elle reste ici.

Aujourd'hui on est mercredi il me semble non ? Alors c'est atelier peinture dès le matin. Je hais les activités qu'on pratique ici. Depuis le temps que je suis là, j'ai eu la misérable chance de tester toutes les activités de cet hôpital aussi ennuyantes les unes que les autres. Je préférais largement m'allonger en fixant le plafond et réfléchir jusqu'au coucher du soleil.

Autrefois je faisais de la peinture, j'aimais beaucoup ça, c'était ma passion. Je pouvais peindre pendant des heures et des heures sans m'en lasser. Aujourd'hui, c'est encore une activité qui est bonne à jeter à la poubelle.

Il y'a d'autres choses plus importantes dans la vie, comme réfléchir au pourquoi du comment je me suis retrouvée ici, même si je connais parfaitement la raison qui, d'ailleurs me met automatiquement en larmes dès que j'y songe.

Le jour me déprime, je préfère la nuit. L'air frais qui me gifle le visage, secouant par la même occasion mes longs cheveux noirs, me revigore. Sentir mon nez se remplir de ce nouvel air qui fait frissonner tous mes membres, dû à sa température froide, me fais renaître. Je me sens en cohésion avec la lune. Cette petite tâche blanche dans ce ciel noir attire l'attention de chaque regards, quelle chanceuse....

J'entends le parquet craquer sous des bruits de pas qui s'approchent de plus en plus.

J'extériorise un rapide soupir en passant mes mains lentement sur mon visage. C'est sûrement ma nouvelle infirmière.

Je me redresse en pestant tandis que la porte s'ouvre brusquement sur l'infirmière, comme je l'avais prédit.

— Hello Bella ! S'exclame t- elle d'une voix enjouée avec un énorme sourire, tandis que je maudis intérieurement ce foutu hôpital de nous faire lever aussi tôt chaque matin.

Orgh pitié pas encore ce surnom ridicule...

Alors elle, c'est Ava, aka la fille la plus joyeuse que je n'ai jamais connue, c'est ce qui d'ailleurs, m'énerve le plus chez elle. Nous deux à coter c'est le Ying et le Yong : Une suicidaire qui broie du noir et une boule d'énergie qui voit la vie en rose.

C'est mon infirmière depuis quelques temps. Ça va elle est sympa, au-delà de ses « hello bella » et de ses sourires implacables.

— Salam Aleykoum...

Je lui réponds blasée, en regardant par la fenêtre sans attendre une quelconque réponse de sa part, ce qui est assez logique vu qu'elle n'est pas musulmane.

— Aleykoum salam. Rétorque-t-elle d'un accent grossier en ricanant timidement tandis qu'une expression surprise se forme sur mon visage, pâle.

Je m'apprête à lui répondre gentiment, tout en gardant ma tête en direction du soleil et ses rayons qui traversent la vitre en s'écrasant, dans leur trajectoire, directement sur mon visage. Mais elle se met à me sourire –encore une fois, de toutes ses dents en me répondant d'une voix enjouée :

𝐋'𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 Where stories live. Discover now