𝐋'𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓 | 𝐀𝐘𝐔̂𝐍𝐀

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𝓛e ciel gris couvre l'ambiance de la pièce déjà bien sombre.

La psychologue se tient là, devant moi, les jambes croisées entre elles, cet air peiné scotché à son visage. Une expression qu'elle emploie perpétuellement lorsque son regard croise le mien, vide.

Quel savon va t-elle me passer encore ?

Je parie qu'elle va croire que j'ai encore voulu tenter d'arracher mon âme de mon corps.

Ce que j'aurai sincèrement espéré d'ailleurs.

— Vous savez sûrement pourquoi je suis là mademoiselle Alieva ? Me questionne la psychologue, transformant son expression affligée en une un mine exaspérée.

Je plante mes yeux dans les siens, attendant sagement que mon interlocutrice finisse son discours.

Je ne vais sûrement pas rentrer dans son jeu en répondant à sa question rhétorique.

— Bien, finit-elle par ajouter en décroisant ses jambes et en ouvrant son calepin, prête à inscrire tous mes maux sur les pages vierge de celui-ci.

Je ne peux m'empêcher de triturer, de mes doigts, ces fameux draps toujours aussi sales.

On dirait qu'un vieux a pissé dedans, beurk.

— J'ai bien compris que vous souhaitiez vous donner la mort, commence-t-elle par dire en replaçant ses lunettes sur son nez aquilin. Je vous propose donc quelque chose, parce que je vois qu'avec vous, rien ne fonctionne, continue-t-elle d'un ton tranchant.

" Avec vous rien ne fonctionne" malgré mes efforts intérieurs pour ne pas relever cette phrase, mon coeur se craquèle à l'entente de cette dernière.

Je cause donc du soucis à autant de monde ?

Plus le temps avance, plus ma décision sur ma mort certaine s'intensifie.

Je sens que je ferai beaucoup de bien à l'humanité en mettant en pratique cette décision, pensé-je doucement.

Ils ont tous raison, je le sais.

Mon être ne mérite pas d'être sur cette terre.

Je le sais.
Je l'ai compris.

Un bruit sourd me tire soudainement de mon cauchemar éveillé. Je remarque que la psychologue a renversé maladroitement son calepin. Elle le ramasse en pestant, avant de me fusiller du regard.

— Je vais sûrement perdre mon travail en vous annonçant cela, déclare-t-elle en replaçant quelques mèches rebelles qui chatouille son front.

Je ne peux m'empêcher de grimacer d'incompréhension face à ses propos.

Mais de quoi me parle-t-elle ?