𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗 | 𝐀𝐘𝐔̂𝐍𝐀 & 𝐀𝐕𝐀

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𝓛a cloche oblitérée par les clients tinte lorsque nous pénétrons au sein de ce piètre motel.

" Ça sent le tabac", pensé-je doucement en grimaçant lorsque l'infâme odeur de la nicotine calcinée imprègne mes poumons.

– L'odeur est horrible, me chuchote doucement Ava en se pinçant le nez.

J'acquiesce en la regardant déposer son parapluie dans ce qui semble s'apparenter à une poubelle en acier.

Je m'avance de quelques maigre pas en direction de la source de cette émanation fétide.

Mes yeux s'immobilisent sur le visage d'une vieille dame rousse. Celle-ci semble absorbée par les mots qui défilent sur son journal, dans lequel elle est plongée depuis notre arrivée.

Je tapote nerveusement des doigts sur le plan de travail en bois bien trop abîmé, dans l'espoir d'élucider grâce à ce geste, les mots nécessaires afin de l'aborder.

Qu'est-ce que je peux bien lui dire ?

Je me racle la gorge dans le dessein de faire remarquer ma présence, mais cette dernière ne semble pas concerner par ce qui se passe en dehors de son bout de papier, et ne daigne même pas relever les yeux.

Une vague de honte s'empare de mon être et mes joues s'empourprent.

Super...

Instinctivement, mes yeux cherchent Ava, comme si elle détenait la solution à tous mes tracas.

Mon infirmière semble saisir le message, et s'approche d'un pas assuré, faisant claquer ses talons sur le sol, avant de sourire gaiement à la responsable qui affiche une toute autre mine.

Je recule légèrement de sorte à ce que Ava soit mise en avant.

Je reste cachée, terrée dans l'ombre.

Elle saura quoi dire. Elle.

– Bonjour ! Énonce-t-elle dans un élan d'excitation. Nous aimerions réserver une chambre avec deux lits pour une nuit seulement. Nous vous ferons signe si nous décidons finalement de prolonger notre séjour.

Après avoir déblatérée sur les détails inutiles, elle finit par régler. Je l'observe compter ses petites pièces comme une mamie et je retiens un gloussement au fond de ma gorge.

Je triture les bagues argentées qui parsèment l'ensemble de mes doigts, en fixant mes converses bleues complètement trempées par le temps qui englobe la Géorgie.

C'est fou, on se croirait encore en Norvège...

Le ton interrogatif d'Ava me ramène rapidement à la réalité, interrompant le fil de mes pensées :

– Tu veux que je te porte ta valise ? Me demande-t-elle, bien que je l'ai vu lutter avec la sienne lorsque nous étions à l'aéroport.

Elle est trois fois plus lourde que son poids.

Ses yeux me fixent innocemment et ses doigts vernis d'un rouge cerise s'enroulent autour de ses cheveux de blé.

Inconsciemment, je rigole de nouveau intérieurement face à sa question.

On dirait mon mari.

Je décline poliment son offre, et je soulève ma valise bien trop alourdie par les nouveaux vêtements qu'Ava m'a achetés.

Il faudrait que je songe à lui offrir un cadeau.

Je ne sais pas si, à ce stade, nous sommes devenues amies, mais par politesse, elle mérite que je lui rende la pareille.

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⏰ Last updated: Dec 10, 2023 ⏰

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