Chapitre 15

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Les jours passent rapidement depuis que Lavender est chez moi. Nous sommes déjà jeudi, il ne reste que trois jours avant que les garçons ne reviennent à Los Angeles.

Je dois avouer que garder Lavender chez moi sans que personne ne rentre à dix-huit heures me perturbe.

Heureusement que Leïla passe quelque fois, au moins je ne suis pas tout le temps toute seule, mais aujourd'hui je ressens une sorte de vide. Comme si quelque chose manque à l'appel, comme s'il manque une présence.

En fait c'est ça, je me suis tellement habituée la présence de Jack qu'elle a fini par me manquer.
Et même si la petite est en train de jouer non loin de moi, ça ne suffit pas à combler le manque je ressens actuellement.

Je décide d'appeler ma meilleure amie, peut-être que si elle vient elle me fera oublier Jack.

- Allô ? Dis moi Leïla, est-ce que tu es libre ?

- Oui pourquoi ?

- Tu peux venir chez moi s'il te plaît ?

- Oui, j'arrive tout de suite.

*

- Qu'est-ce qui t'arrives ?

Je la regarde prendre Lavender dans ses bras.

- Pour être honnête, je n'en sais rien.

Je m'assois sur un fauteuil tout en soupirant. Je me sens totalement perdue, épuisée, comme si toute mon énergie a quitté mon corps, me laissant tel une malade sans force et sans défense.

Mon amie, quant à elle, m'invite à me justifier. Je ne me fais pas prier pour me confier, espérant que cela m'aidera à voir plus clair dans ma tête.

- Depuis le départ des garçons  j'ai comme l'impression d'être seule. Je ressens une sorte de vide qui se crée autour de moi. Il n'y plus  cinq têtes familières qui viennent quelques fois chez Jack, il n'y a même plus de Jack en lui même. J'ai l'impression qu'à dix-huit heures,  je vais l'entendre m'appeler par mon prénom afin de savoir dans quelle pièce je me trouve. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire, mais tu sais que je m'adapte bien trop vite aux nouvelles périodes de ma vie. Alors je pensais que tu pourrais m'aider à savoir ce que j'ai exactement ?

Elle me regarde, les lèvres pincées.

- Il n'y a pas besoin de t'aider Vic. Certes, tu t'habitues très rapidement à la présence des gens, ou même à une simple routine qui dure deux jours, mais là ce n'est une question d'habitude. Ce n'est pas cette routine qui te manques. C'est simplement le père de cet enfant qui te manques. Tu cherches refuge en me disant que toute la bande manque à l'appel, mais ils ne sont pas chez lui tous les soirs. Et ne me la fait pas à moi Vic: que tu le veuilles ou non, tu dois accepter que tu es tombée sous le charme de Jack Avery.

Je reste de marbre face à ce qu'elle vient de me déballer. Lavender, à l'entente du nom complet de son père, relève les yeux vers nous, nous regardant avec curiosité.

Est- ce vrai ? Moi tombée sous le charme de cet homme ? Oui, il est beau, il est gentil, et est très à l'écoute, mais est-ce que c'est suffisant pour dire que je l'aime ?

- Tu penses vraiment ce que tu dis Leïla ?

Elle s'accroupit devant moi, de façon à prendre mes mains.

- Je sais que c'est le cas. Tu sais pourquoi ? Parce que tes yeux pétillent dès que tu parles de lui. Sans le savoir, ça te rends heureuse de parler de lui. Il te faudra du temps pour que tu l'acceptes, ou que tu te l'avoues à toi même, mais crois moi, j'ai parfaitement raison.

Elle me sourit chaleureusement, attendant une réponse de ma part. Et bien que je l'aurais voulu, je n'arrive pas à me défendre face à ce qu'elle vient de dire. Car je lui donne raison. Ma meilleure amie a vu juste, il ne manque plus que je l'avoue haut et fort.

- Je pense que je t'ai un peu cassé le cerveau, reprend-elle après quelques secondes, mais ça me fait plaisir que tu m'en parles. Hélas, je vais devoir partir. Ma mère arrive d'ici une heure. 

- Ah oui, ta mère vient ici j'avais oublié.

Elle grimace.

- Ouais. Je n'en peux plus de sa maniaquerie, j'ai l'impression qu'elle détecte la moindre poussière chez moi, même sur mon toit.

J'éclate de rire.

- Mais le pire, c'est qu'elle sait exactement où se trouvent mes affaires même je déplace des meubles. T'appelles ça comment toi ? Moi j'appelle ça de la sorcellerie.

Sa mère a toujours eu ce don d'agacer ses enfants avec son détecteur de rangement, et ce qui énerve encore plus Leïla c'est quand elles viennent chez moi. D'habitude mon appartement est un peu en bordel, sauf qu'elle ne me dit rien. Elle vante mes meubles carrément, tant pis si de la poussière se trouve dessus. 

- Courage à toi, je compatis.

- Ha-ha-ha. Toi elle t'adore.

Je me lève et la prends dans mes bras.

- Toi aussi t'en fais pas. Tu sais comment elle est non ?

- Ouais... c'est ma mère quoi. Je te dirais si je suis encore vivante ce soir, souffle mon amie en prenant ses affaires, à demain Vic.

- A demain, courage!

- J'vais en avoir besoin, lance-t-elle avant de passer la porte. 

Une fois qu'elle nous a quittées, Lavender s'approche de moi et vient se poser sur mes genoux. Tout en jouant avec ses petits cheveux, je repense à ce que Leïla a dit à propos de Jack. Je ssuis tellement perdue que je mets à poser des questions à la petite.

- Tu crois que je suis vraiment amoureuse Lavender ? Ou alors je me fais mes propres films ?

En guise de réponse, Lavender me regarde droit dans les yeux avant de m'offrir le sourire le plus mignon qu'elle ait pu me faire.

Eh bien, si elle aussi se range du côté de mon amie, je n'ai plus qu'à y croire. Je suis bel et bien tombée sous le charme de Jack Avery.

𝐁𝐚𝐛𝐲-𝐬𝐢𝐭𝐭𝐞𝐫Where stories live. Discover now