Chapitre 22

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Victoire

Je regarde ma valise posée sur le sol de mon appartement. Ça y est, dans quelques heures je serai en route vers mon université de rêve. Je suis très contente d'y aller j'ai bossé dur pour en arriver là. Mais évidemment, partir en laissant Jack, Lavender, Jonah, Corbyn, Zach et Daniel, ça me fend le cœur. Heureusement, les garçons ont été compréhensifs, aucun d'eux n'a jugé mon choix. Lavender quant à elle, ne semble pas avoir compris que je m'en vais, elle le sentira sûrement plus tard.

Quant à Jack, il m'a offert une semaine de rêve. Sa fille a été confiée aux proches des autres membres du groupe afin de nous laisser seuls. Entre les chansons au bord de la piscine, les balades, les fou rires qu'on a eu, j'étais bien. Tellement qu'il y a deux jours, je me suis laissée aller. Je lui ai donné ce que je préservais.

Trois ans. Je dois attendre trois ans et une fois que les années se seront écoulées je pourrais l'écouter rire, chanter autant de fois que je le voudrais. Certains me diront qu'en trois ans il peut se passer beaucoup de choses, mais je suis tellement amoureuse que je ne veux pas me projeter dans le futur. On verra au moment présent si un changement important se présente. Car il y en aura des changements, croyez-moi. On doit juste attendre qu'ils arrivent.

Les yeux clos, je soupire une dernière fois avant de quitter lit. Lit sur lequel j'ai autant pleuré que rigolé. Hier soir Leïla m'a appelée, elle me soutient très fort de là où elle est et à mon plus grand bonheur elle s'amuse beaucoup dans son école.

Alors à moi aussi de m'amuser dans la mienne.

Tu peux le faire Vic, trois ans ça va passer vite.

Ma valise en main, je fais le tour de l'appartement pour voir si je n'ai rien oublié. Une fois l'inspection terminée je tourne les clés dans la serrure et quitte mon logement. Nostalgique, je tiens quelques secondes la poignée de la porte avant de la lâcher, prête à quitter mon immeuble malgré mon cœur qui se serre.

A l'intérieur de la cage d'ascenseur j'avoue un message à Jack pour le prévenir que ne vais pas tarder à arriver chez lui. Tout en écrivant, je sens les larmes me monter aux yeux. Plus les secondes défilent, plus je prends conscience de l'ampleur de la situation qui est de devoir affronter la rude épreuve de ce que les gens aiment appeler l'épreuve du au revoir.

Ding

Il est temps que j'aille braver cette dure souffrance.

*

Mon envie de fondre en larmes s'intensifient depuis plus en plus quand je les vois tous réunis dans le salon, en train de m'observer bienveillance.

- Je propose d'aller dehors, conseille Jonah d'une voix à peine audible.

On hoche la tête, comme pour approuver le conseil du plus âgé. Je suis la première à passer la porte, suivie de près par les cinq jeune hommes qui se tiennent devant moi sans rien dire. A l'extérieur, le bruit des feuilles d'arbres virevoltants à l'aide du doux vent matinal est rapidement rompu par mes pleurs que je ne peux contrôler d'avantage.

Une paire de bras vient alors m'entourer, accompagnée d'une voix douce qui me chuchote de me calmer. Le propriétaire de cette voix n'est autre que Corbyn qui, je le sens, laisse lui aussi couler ses larmes.

- Ne pleure pas Vic, tu as fait le bon choix je t'assure.

- Je sais Corbyn, mais... les au revoir... sont douloureux, balbutié-je en ayant l'impression d'avoir la gorge nouée.

- Je sais. Sache qu'on sera toujours là en cas d'besoin, via FaceTime, Messages, Zoom, ou ce que tu veux.

Je me détache de lui de façon à pouvoir voir son visage couvert de larmes.

𝐁𝐚𝐛𝐲-𝐬𝐢𝐭𝐭𝐞𝐫Where stories live. Discover now