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TW: Violences conjugales

Traduction WP: J'ai regarder le curseur clignoter, encore et encore. Jusqu'à ce que je réalise qu'il s'agissait d'un code morse.

J'étais plongé dans un état semi-comateux devant l'écran de mon ordinateur. Les luminaires étaient éteints mais j'étais ébloui par les paramètres de luminosité de mon appareil. Je regardais une série plus que médiocre, plus proche du nanar que de la décence. Le navet était en plein écran mais mon curseur ne cessait de se déplacer légèrement et me sortir de l'immersion. L'agacement me gagna bien vite. Je donnai un léger coup sur ma souris mais le curseur ne cessait de bouger de quelques pixels et de clignoter imperceptiblement. J'expirai longuement, tentant de regagner mon calme et finis par mettre mon épisode sur pause.

Mon premier réflexe fut de faire un scan avec l'antivirus de mon ordinateur. C'était un comportement bien surprenant de la part de la machine, on n'était jamais trop prudent. Le scan revint intact: rien de surprenant hormis quelques cookies de suivi. Le curseur continuait à apparaître et disparaître de façon erratique. Ses mouvements n'étaient même pas logiques, même pas rythmés. Soudain, une console noire s'ouvrit. L'agacement laissa place à de l'énervement. Je voulais juste me reposer devant une série mais mon ordinateur ne m'en laissait même pas la possibilité. Je fermai la console, déterminé à appeler un informaticien le lendemain. Cependant, la fenêtre réapparut, comme pour me narguer. J'étais prêt à appuyer sur le bouton power de ma tour quand apparurent des points et des tirets sur la console noire. Je fronçai les sourcils, ce n'était pas banal comme comportement. On pouvait légitimement se demander si quelqu'un n'avait pas pris le contrôle de mon appareil.

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Je compris assez rapidement qu'il s'agissait de code morse. Le curseur continuait de clignoter comme un dément. J'ouvris une fenêtre de navigateur et reproduisis la ligne de symboles dans un traducteur.

AU SECOURS

Mon sang se glaça immédiatement. Je restai immobile de nombreuses secondes, lisant encore et encore les mots froids sur l'écran. Au secours. Deux mots qui, pour une raison inconnue, avaient colonisé mon appareil. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Je remis la console au premier plan et hésitai quelques instants avant de taper, la poitrine serrée, les mots suivants:

>Qui es-tu?

Quelques secondes qui me parurent aussi longues que des heures s'écoulèrent. Deux nouvelles lignes de morse apparurent à l'écran.

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Une rapide recherche et mon sang se glaça à nouveau.

J'AI PEU DE TEMPS
AIDE MOI

La sueur commençait à couler le long de mon front. Ma respiration s'accélérait mais mon cerveau était comme éteint. Je n'arrivais à penser à rien, comme si mon esprit s'était détaché de mon corps et me regardait depuis un coin de la pièce. Je réussis, les doigts tremblants, à taper un bref message.

>Qu'est-ce que je dois faire?

Une bonne minute s'écoula sans que rien ne se passe. Le souffle court, j'hésitai à écrire un nouveau message. Quand je m'apprêtais à toucher mon clavier du bout des doigts, une nouvelle ligne apparut.

𝑳𝒆𝒔 𝑰𝒏𝒗𝒊𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆𝒔Where stories live. Discover now