Promesses

2. April's cafe

Aëlan

Pourquoi ai-je pensé à la Lune lorsque j'ai entendu cette voix, sortie probablement de mon subconscient à cause de la fatigue ? Cette question tourne en boucle depuis 3 jours dans ma tête, ce qui n'a aucun sens. Il est 4 heures 34 et je devrais probablement penser à autre chose, par exemple au fait que je commence mon travail de serveur au café dans quelques heures, plus précisément à 8 heures. On m'a demandé de venir plus tôt pour m'expliquer tout le fonctionnement. Je sais que je ne me rendormirai pas, donc je me lève.

Après avoir enfilé des chaussures et une veste légère directement sur ce qui me sert de pyjama, je me retrouve à marcher vers le parc, comme tous les matins depuis 1 an. C'est devenu un rituel important pour moi, c'est ce qui me permet de passer une bonne journée. L'air est un peu frais mais agréable, et il n'y a personne dans la rue, ce que je peux comprendre, le soleil ne s'est même pas levé.

Je m'assois sur un banc et m'autorise enfin à repenser à cette nuit étrange.

Je ne comprends pas comment je me suis retrouvé dans ma chambre, pourquoi ma fenêtre était ouverte et pourquoi cette phrase m'a tant marqué.

« Bonne nuit Aëlan Wilson, nous nous reverrons très bientôt petit prince »

Je crois que la fatigue est trop présente, je ne dors pas assez. Je reste plusieurs minutes assis à ne penser qu'à ce moment.

Je décide ensuite de changer de sujet mentalement et pense à la journée qui m'attend, j'adore vraiment l'ambiance du café, et la propriétaire est très gentille, bien qu'un peu méfiante. Elle m'a confié qu'elle ne souhaitait pas embaucher au départ mais qu'elle « avait eu un bon feeling en voyant ma demande ». J'espère juste que le café plaira à Conrad et que je m'entendrai bien avec les clients.

Le soleil se déclare doucement sur le parc et envahit ma peau. Je ne pensais pas que j'étais resté assis aussi longtemps, il est maintenant 5 heures 22, je décide d'aller marcher avant de rentrer. Perdu dans mes pensées, le temps passe sans même que je ne m'en rende compte. Plus de deux heures sont passées, et je suis enfin chez moi, dans ma chambre. Je parle avec Daïko, mon lapin nain, encore une de mes habitudes débiles. Je dois partir dans quelques minutes, il faut juste que je dise au revoir à ma famille.

Un baiser sur la joue de ma mère et un câlin à mon petit Connie plus tard, je suis dans la rue, et le stress commence à monter. Lentement, une atmosphère anxieuse mais excitée prend place en moi. Le April's cafe est juste en bas de la rue, et j'y arrive en seulement quelques minutes.

Je viens tout juste de passer la porte de service et j'aperçois directement mon employeuse. La jeune femme est en train de faire l'inventaire de l'arrière-boutique.

- Bonjour. Me déclaré-je dans un sourire attendri en la voyant se retourner, manquant de faire tomber une boite.

- Oh, bonjour Aëlan, je suis contente que tu sois là, tu peux poser tes affaires dans un des casiers. Dit-elle en pointant la gauche de la pièce, vers de grands casiers mauves. Rejoins-moi au niveau du bar juste après !

Je choisis un casier assez bas. En même temps tu fais 1 mètre 60 crétin, tu ne vas pas prendre les plus hauts. Petite voix d'enfer...Je me dirige vers l'endroit indiqué par la brune et elle commence à m'expliquer le fonctionnement.

- Tu vas vite t'y faire, il n'y a rien de très compliqué ! Et je t'ai fait un classeur avec les recettes pour le début. Tu as un uniforme juste ici. Me dit-elle en me montrant une pochette sur le plan de travail. Je n'ai pas eu le temps de te faire faire un badge avec ton nom, si on te demande, présente-toi juste.