Broken Angels « Le cri du cœur »

Chapitre 4 : Noëlly

Je sens Kevann sortir de mon lit puis le silence revenir, la fanfare qui a élu domicile dans ma tête semble faire un entracte, donc j'en profite pour me rendormir. Alors que Morphée me tend ouvertement les bras, je sens une personne s'installer à côté de moi. Trop morte pour virer mon collègue de chambrer, je me tourne sur le côté pour me rendormir. De plus, il s'agit très probablement de Kevann qui se recouche, s'apercevant de son état trop minable pour reprendre la route immédiatement.

Seulement, lorsque mes yeux s'ouvrent enfin et je découvre que l'homme à mes côtés à mon réveil n'est pas celui avec lequel je me suis mise au lit. D'accord, dit de cette manière, cela peut prêter à confusion, mais il n'y a aucune ambiguïté entre mon frère de cœur et moi. Kevann est mon meilleur ami depuis que nous sommes venus au monde, rien de plus.

- Que fais-tu dans mon lit Antown ?

- Bien dormit, bébé ?

-  Moyen, j'ai rêvé que tu débarquais dans ma chambre en criant.

- C'est toi qui m'y as invité, je te signale !

- N'importe quoi ? Lui dis-je en mettant un pied-à-terre pour aller prendre un verre d'eau et un ibuprofène dans ma salle de bain.

- Tu m'as envoyé un message cette nuit. Tu ne me crois pas ? Regarde-toi même !

Mon ex-petit ami me tend son téléphone pour me faire lire ses messages. Le temps que mes yeux envoi l'information à mon cerveau dure plus de temps que prévu, mais je parviens à en déchiffrer le contenu.

De Ma petite femme à moi :

« Tu me manques »

- Ce n'est pas une invitation. C'est un message envoyé par erreur par une soularde triste, rien de plus. Maintenant, tu sors d'ici ! Et, tu devrais changer le nom que m'a attribué dans ton répertoire, c'est ridicule ! Lui envoyais-je en me dirigeant une seconde fois vers ma salle de bain pour m'hydrater le gosier avec autre chose que de l'alcool.

- Mais c'est vrai, je te manque ! Même s'il a fallu que tu sois ivre pour l'avouer, je te manque. Alors cesse de me repousser, cela devient fatiguant de toujours être en guerre avec toi.

Je retourne m'asseoir sur mon lit sur lequel monsieur n'a pas bougé d'un poil et le plus calmement possible, je lui dis ce que j'ai sur le cœur. 

- Je refuse qu'on soit en guerre, toi et moi. Tu fais partie du même club que ma famille, tu as toujours été un ami pour moi, bien avant ce qu'il y a eu entre nous. Tu es une personne que j'estime énormément et t'en vouloir m'a demandé tellement d'énergie que j'ai fini par te pardonner pour pouvoir avancer. Par ailleurs, je sais que tu regrettes ce qu'il s'est passé, mais cela ne changera rien à la situation. Malheureusement, tu as tout détruit et tu nous as éloignés pour toujours, cette décision, tu l'as prise seul et il te faut l'assumer aujourd'hui. Je te souhaite de trouver la femme qui te corresponde, mais ce ne sera pas moi, ça ne sera plus moi.

Je me lève pour me donner une certaine contenance puis me dirige vers la porte afin de descendre rejoindre ma mère au salon. Une dizaine de minutes plus tard, tandis qu'elle me materne sur le divan, il sort à son tour de ma chambre, salut brièvement la propriétaire des lieux et quitte la maison peiné et probablement un peu en colère aussi. Après son départ et un câlin bienfaiteur de ma maman, je regagne ma chambre pour souffler un peu des tensions accumulées ces derniers jours et découvre un morceau de papier plié en deux sur mon oreiller.

«Je suis désolé pour ce qui s'est passé, cette terrible erreur, je peux la réparer et je le ferais parce que c'est toi et pas une autre. Je t'aime amore ».