Chapitre 7 : Salvaged

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Complètement apprêtée, je me regarde dans le miroir. J'y vois un reflet de moi qui m'inspire assez de peine. L'objet me montre une femme banale. Celle-ci possède des formes généreuses. Oui, mes attributs, je l'admets pourrait faire fantasmer, le plus saint des hommes. J'ai toujours aimé ma couleur de peau, une couleur chocolat très bien conservée. Mon Greg appréciait particulièrement ma peau. 

Il disait qu'elle lui rappelle le doux reflet du soleil. Pour ce qui est de mon visage, il est tout ce qu'il y a de plus banal. Des yeux empreints d'un marron clair, un nez un peu bouffi, des lèvres pleines et douces. J'enfilais mes souliers, lorsque le raffut des employés attire mon attention. Je ne sais plus comment me comporter avec le brun. 

J'ai abusé de sa générosité, de son hospitalité et de sa patience. Je n'ai plus un radis. J'étais tellement sûr de la réussite de ma première tentation que j'ai détruite tout ce qui me reliait à mon ancienne vie. Ma maison et les biens de mes parents en sont la preuve. Je les ai tous détruits.

 Résultat : je me retrouve sans toit, sans repère et sans amis. De toute façon, je n'étais pas vraiment sociable. Ma raison me pousse à quitter l'abri que m'offre si généreusement son toit. Les forces de l'ordre ne tiendront pas bien longtemps avant de me retrouver et de m'enfermer en prion, ou peut-être me conduiront-ils vers une base secrète... Rassurez-vous, il est vrai que je fais des bêtises, mais pas au point de me faire coller les basques par la police. Le seul délit que j'ai commis, et qui selon leur logique est passible de sanctions, c'est vivre illégalement dans ce pays. 

Je suis ce qu'on appelle couramment « un sans-papier ». Je n'ai donc pas l'immense privilège de posséder la nationalité. Trêve de bavardages, je ferais mieux d'aller voir Jhames. Arrivé devant la porte de son bureau, je prends un instant pour me rappeler de tout ce dont je dois lui parler. Je finis par entrer après qu'il m'ait invité à entrer dans la pièce. Vaste et dans un design très cosy, la pièce est très différente du décor du manoir. Au fond de la pièce, trône fièrement une petite bibliothèque dont les livres sont disposés par ordre alphabétique. Tout est bien ordonné. Les meubles, les rideaux et même les montants des portes-fenêtres sont conçus avec des matériaux lords, sûrement très onéreux. Le bureau est très vaste. Quant aux baies vitrées, elles offrent un aperçu splendide du jardin de la propriété. Le délicieux chant des oiseaux ainsi que les fleurs plantés selon la couleur et la variété me laissent sans voix. Le spectacle est MAGNIFIQUE.

 Tout est si propre, si beau dans cette maison. Je pourrais rester des heures dans cette pièce juste à regarder le vent souffler et balayer quelques pétales de fleurs. Pourquoi, n'ai-je jamais visité cette pièce. Ah oui, c'est le bureau de Jhames. Un raclement de la gorge de fait sortir de ma transe

.- Tu as fait bon voyage ? je finis par dire- Bien oui, merci de t'en soucier, me répond le jeune homme, un air taquin sur le visage

Qu'est-ce qu'il m'énerve quand il affiche ce sourire en coin ! 

- Tu te plais ici me demande-t'il

- Non

- Pardon ?!

Au moins, je lui ai fait ravaler son fichu sourire, à la con.

- Je m'ennuie ici. De plus, tous les jours se ressemblent dans ta prison. 

- Tiens donc

Aouch : je crois que j'y suis allé un peu trop fort donc je reprends, dans un ton plus doux. Ouais, je sais, je suis très gentille.

 - Je n'aime pas cette façon de vivre. Je ne suis point habitué à vivre aux crochets d'autrui. De plus, je ne fais rien comme activité depuis que je vis ici. Tu m'as sauvé, aidé, hébergé et je t'en... t'en suis reconnaissante. 

Un troublant sauveurWhere stories live. Discover now