Série: L'otage. Tome 2. la sauveuse du Cheikh

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Note:
Désolée du retard de publication, je viens de traverser une période difficile et je n'avais pas la force d écrire ou de lire... Bonne lecture à vous!

2012, désert d'Azmar, point de vue de Malik, 17 ans.

Les hommes à notre poursuite courent vers les autres véhicules mais les plus rapides ont déjà compris que les voitures ont été mises hors d'usage...
Emportant la fillette hilare, je mets le cap sur le cruel désert d'Azmar.

Je n'ai eu que peu l'occasion de m'entraîner à conduire, ayant toujours bénéficié d'un chauffeur, je n'avais suivi que quelques leçons... Alors cette escapade inattendue dans le désert et ses pièges mortels met mes nerfs à rude épreuve. Seule l'adrénaline de nous sauver de nos bourreau me pousse à cette folie.

Déjà affaibli par le déchaînement de violence à mon encontre, le manque de sommeil et les mauvais traitements de ces derniers jours, je peine à rester conscient et à maintenir une vitesse constante faute de quoi, notre véhicule s'enfoncerait définitivement dans les sables du désert.
Le niveau de carburant ne nous permettra pas de tenir des heures, mais si nous pouvons au moins distancer un peu nos ennemis, ça sera toujours ça de pris.

Fouillant dans la boîte à gants et tâtonnant sous les sièges, la petite a rapidement entrepris de faire l'inventaire de tout ce qui se trouvait dans le véhicule, une légère réserve d'eau, quelques biscuits, des étoffes à l'arrière dont nous pourrons nous servir lorsqu'il faudra quitter l'habitacle et affronter le soleil brûlant du désert. 

Le véhicule que nous avons volé ne dispose pas de climatisation et devint rapidement une véritable fournaise, ajoutant à notre calvaire. La petite s'endort assez vite. Elle doit rattraper tout le sommeil qu'elle a en retard depuis son enlèvement. Les yeux sont lourds, ma rétine brûlé et mes muscles se tetanisent. Ça fait deux heures qu'on roule à travers les sables sans distinguer la moindre aide à l horizon...

Ne sachant pas précisément où je me trouve, m'orienter dans le désert est compliqué pendant encore une bonne heure, avant que je ne commence à trouver quelques points de repère. Je décide de mettre le cap sur l'oasis des charmes. Elle se trouve à peut être 200 km de l'endroit où je pense me trouver. Il me reste un quart du réservoir de carburant. Avec la réserve, nous devrions arriver à une relative proximité de l'oasis et ses grottes rupestres. Et de là, nous pourrons faire un bivouac provisoire avant de tenter de rejoindre une tribu nomade qui siège à peu de distance et qui a toujours respecté ma famille. Peut être pourront-ils nous accueillir et nous aider quelques temps avant que je ne trouve une solution plus durable.

Mes yeux se ferment et se reouvrent immédiatement. Je fais instinctivement une embardée et la voiture entame une longue glissade le long de l'erg. La secousse tire la petite de son sommeil.

"- ça va Rafiq?" Demande-t-elle en secouant sa main sur ma jambe.
"- ça va, je me suis laisse déconcentrer kinziun... Dis... tu veux bien me parler pour m'aider à rester concentré?"
"- que veux tu savoir Rafiq?"
"- ton nom, ta famille..."
"- je m'appelle Safia."
"- c'est un joli prénom pour une jolie petite fille" je n'ai pas besoin de tourner la tête pour savoir qu'elle sourit de toutes ses dents.
"- je vis chez mon oncle, car mes parents sont partis au ciel tous les deux quand j'étais un tout petit bébé" raconte-t-elle en mimant une dimension vraiment ridicule avec ses petits doigts. Mon coeur rate un battement. Elle est orpheline. Comme moi désormais.
"- désolé"
"- c'est la vie tu sais... C'est ce qu'on me dit quand je demande pourquoi mes parents sont partis aussi tôt."
"- tout va bien chez ton oncle?"
"- bof... Je pense qu'ils n'avaient pas envie que je vive chez eux mais on fait avec... C'est un peu dur parce qu'on n'a pas de sous... Du coup, je vais pas à l'école comme les autres enfants. Ils disent qu'ils m'apprendront à lire plus tard mais on n'a pas de livre alors ..."
"- je vois... Du coup, que fais tu de tes journées ?"
"- j'aide ma tante, c'est normal" répond elle précipitamment, comme si c'était une réponse toute prête qu'elle venait sortir de son chapeau.

La voiture est malmenée et glisse vers la sebkha. Au dernier moment, je réussis à reprendre la main sur le véhicule et redresse ma direction. Chacun sait, ici, qu'au coeur du désert, l'oued et la sebkha sont des espaces qui semblent sereins jusqu'à la seconde où ils deviennent des pièges mortels de façon imprévisible et qu'il faut s'en tenir loin autant que possible.

"- tu vis seule avec eux?"
"- non j'ai une cousine de mon âge"
"- oh vous devez bien vous amuser..."
"- non, elle n'est pas très gentille..."
Un ange passe. "Si on se sort de tout ça, je ferai en sorte que tu puisses aller à l'école Safia"
Elle sursaute sur son siège et s'exclame: "- vrai?"
"- je te le promets"