55- epilogue

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Une rumeur montait depuis la rue. Ça faisait des heures qu'ils étaient rassemblés, au pied de l'hôpital pour voir Amira Safia, la sauveuse du cheikh.
Ils criaient mon prénom.
Et pour tranquilliser la foule, j'avais demande à ce qu'on m'apporte mes vêtements pour que j'aille à leur rencontre.

Une robe blanche vaporeuse, brodée et recouverte de délicats cristaux brillants m'était tendue par Aicha.
"- je vois qu on a encore fait dans le discret... Le subtil..."
Aicha rit sous cape.
"- ordre du cheikh" je lève les yeux au ciel. Depuis que je suis revenue à moi, il m'a réexpliqué encore et encore comment Yas' l'a informé de mon enlèvement, l'aide précieuse de l'armée d'Amir, des nomades, sa peur a la vue du sang qui s'écoulait de ma nuque... Sa peur de me perdre... Les opérations... Et puis il y avait eu LA discussion...

"- Safia... Le jour où tu t'es enfuie..."
"- oublions ça..."
"- je veux tout t'expliquer s'il te plaît...
Mon trésor, je t'aime depuis le début, d'abord comme une sœur puis quand tu es devenue une très jolie adolescente, j'ai vu comme tu devenais belle et j'ai senti que mes sentiments changeaient, mais tu étais très jeune... Alors je me suis éloigné pour te laisser grandir... Quand tu es arrivée au palais pour me supplier de t'aider avec ce mariage dont tu ne voulais pas, j'ai saisie l'occasion de te faire mienne en te couvrant de mon nom..  mais tu étais encore bien jeune et je ne voulais pas que tu regrettes plus tard d'avoir manqué ta jeunesse... Alors j'ai tout fait pour t'éloigner de moi, je t'ai envoyé a l'autre bout du monde, mais les rapports quotidiens que je recevais sur tes activités et tes fréquentations me rendaient fou...
Et plus je te voyais plus tu m'obsedais et je devenais possessif ... Et plus c'était difficile de te laisser ta liberté... et moins je tenais ma promesse... Alors j'ai pris le parti de t'éviter..."
"- Malik... Pourquoi...? Je me sentais si mal..."
"- Et quand tu es rentrée au début de l'été... J'ai fui. Je suis allé chez les nomades mais Aya m'a dit qu'elle voulait voir son enfant"
"- oh Aya..." Aya... Celle qui avait pris soin de moi dans le désert...
"- elle voulait voir son enfant, devenue femme, puis reine, devenir mère... Et cette idée est devenue une obsession supplémentaire. Je ne pense pas à toi mon amour, tu t'insinues littéralement sous ma peau, dans mes nerfs, dans mes veines, dans chaque instant, dans mes pensées et mes rêves jusqu'à me rendre fou... Alors je n'y ai plus tenu et je suis rentrée au palais. Tu es venue à ma rencontre me parler de chambre... Je n'avais plus qu'une idée ... Te faire mienne sur le sol du couloir. Au dernier instant, j'ai pu me retenir et me précipiter dans ma chambre pour me ... soulager sous la douche. Quand je suis sorti, j'ai trouvé la fille de mon conseiller en lingerie dans..."
"- Malik, je ne peux..."
"- non non c'est important... Elle était dans la chambre, a genoux et j'ai senti une grande vague de dégoût. Je ne revais que de toi et elle était là, croyant dans sa vulgarité qu'elle pourrait être ne serait ce qu'un ersatz de toi... J'ai voulu la faire sortir de la chambre et je l'ai empoignee par les cheveux... Au lieu d'avoir honte et de se laisser sortir, elle s'est mise à roucouler et à se... Toucher... J'ai voulu la saisir et là... En un quart de seconde ma serviette est tombée et la porte s'est ouverte sur toi. L'Expression que j ai vue sur ton visage... Le temps que je l'expulser et que je m'habille tu avais disparue...  J'étais désemparé. Mais ce n'est rien en comparaison avec ce que j'ai ressenti lorsqu'on m'a livré la jeep calcinée..."
"- Malik..."
Il m'avait juste attirée dans ses bras, et la tête calée contre son épaule, nous étions restés longtemps ainsi.

Une fois vêtue des vêtements qu'il avait choisi pour moi, on avait laissé mes cheveux lâchés pour dissimuler la cicatrice de l'entrée de la balle. L'hôpital offrait une petite terrasse qui surplombait l'endroit où la foule était rassemblée. Malik était apparu en premier au balcon, provoquant des acclamations. Puis il s'était tourne vers moi et avait tendu la main pour que j'approche et que la foule puisse me voir. Une véritable clameur était montée de la foule et quelques personnes avaient mis genou à terre. Puis la foule entière. Puis ils avaient placé la main sur le coeur et avait repété mon nom avec ferveur.

J'avais porté la main à ma poitrine, touchée par la ferveur populaire. En me tournant vers malik, je le vis lui aussi, genou à terre et main sur le coeur.
"- Amira Safia. Veux tu me faire l'honneur de m'accorder, dans les formes, ta main?" Il sort de sa veste une minuscule boîte et en sort une bague sublime, sertie de diamants et d'une émeraude. Je la reconnais. Je l'ai vue enfant. C'est la bague de fiançailles de sa maman qu'il garde précieusement au sein du trésor royal. Elle avait été offerte à sa sœur Fatima apres sa mort puis replacé au trésor lors du meurtre de la jeune fille. Je sais quelle valeur elle a pour lui. Je souffle un misérable:
"- oui" et Malik m'embrasse devant une foule déchaînée.

Les jours qui suivent, je peux enfin regagner le palais, et la chambre de mon roi. Au passage, j'apprends que cette histoire de changement de chambre avait été inventée par une Zahia qui a été rudement punie.
Le soir de notre remariage intime, Malik m'a emmené dans le désert.
"- je t'aime mon trésor..."
"- je t'aime mon compagnon"
"- toi et moi"
"- contre le reste du monde" dis-je finissant sa phrase. Malik me fait passer devant lui et m'adosse contre son torse. Ensemble nous regardons le soleil se coucher doucement, blottis l'un contre l'autre, Malik glissant des baisers dans la nuque, moi caressant ses bras veineux.
La nuit venue, nous nous sommes repliés dans la tente et avons entrepris de nous dévêtir comme si c'était  la chose la plus naturelle au monde.
Il m'avait embrassée, enveloppée de paroles douces et rassurantes, comblée de caresses, rendant mon corps incandescent.

N'en pouvant plus, j'avais réclamé plus.
"- Malik, s'il te plaît..."
Il m'avait allongée sur le lit contre les épais coussins et avait insinué sa bouche entre mes cuisses. Une déferlante brûlante avait ravagé mon corps, faisant s'arquer mon dos et trembler mes jambes, jusqu'à pousser des cris de plaisir incontrôlables. Il m'avait de nouveau bercé contre lui, et alors que je pensais que c'était fini, j'avais senti sa virilité darder contre moi. Il avait effleuré mon petit bourgeon de plaisir puis sa verge avait doucement franchi la barrière de ma féminité. Je n'avais éprouvé qu'un léger pincement, bien vite remplacé par de nouveaux cris de plaisir. A chaque fois que je nous croyais combles et repus, il trouvait une nouvelle manière de m'eveiller et de me rendre folle. C'est cette nuit là que nous avons conçu notre première enfant. Une adorable petite fille qui serait bien vite rejointe par des frères.

A la naissance de notre fille, que nous avons nommée Fatima, en hommage à sa soeur partie trop tôt, Malik avait versé une larme, de bonheur et de detresse. Intriguée par son expression, je l'avais questionné.
"- mon amour ... Je suis littéralement fou de toi, et avoir l'honneur d'être le père de ton enfant te rend encore plus... Et elle.... Bon sang, je suis dingue de vous, vous allez me rendre fou..."
Avait-il grogné "- fou de bonheur"
En nous prenant contre lui.

Fin.

Série: L'otage. Tome 2. la sauveuse du CheikhWhere stories live. Discover now